« Benzos » de Noël BOUDOU

Informations :

Titre : benzos

Auteur : Noël Boudou

Éditeur : Taurnada

Nombre de pages : 217 pages

Format  et prix : broché 9.99 € / numérique   €

Date de publication : 14 novembre 2019

Genre : thriller psychologique

Résumé :

Vous est-il déjà arrivé de vous réveiller avec cette sensation de déjà-vu ?
Sauriez-vous faire la différence entre le vrai et le faux ?
Avez-vous une confiance absolue en vos proches ?
Nick semble mener une vie tranquille, entouré de sa femme et de ses voisins. Pourtant, le jour où des amis de longue date arrivent, son existence tout entière va basculer dans l’étrange et l’impensable.
Réalité ? Psychose ? Quelle preuve avez-vous finalement de votre réalité ?

Mon avis :

Que tous ceux qui n’ont jamais pris de somnifère au moins une fois dans leur vie lèvent le doigt. A mon avis, il ne doit pas y en avoir beaucoup. Moi-même, j’étais addict a ces cachetons lorsque j’ai fait ma dépression. Prise d’anti-dépresseur qui « tentaient » de soigner mon mal mais qui me rendaient insomniaque. Impossible de dormir sans un somnifère. Aujourd’hui encore, lorsque je sens l’angoisse poindre le bout de son nez, cela m’arrive d’avaler un xanax et un somnifère. Mais après cette lecture, je pense que c’est terminé ! Je préfère encore passer une nuit blanche !

Car Noël nous fait ouvrir les yeux à travers son histoire : les benzodiazépines, c’est une merde sans nom.

Alors, avant d’attaquer ce roman, prenez une feuille. Notez la date du jour, l’heure, qui vous êtes, qui sont vos enfants, votre chéri(e), votre profession. Bref, tout ce qui vous semblera important. Parce que ce livre va vous rendre complètement chèvre.

Nick est notre narrateur. Il est employé au service mortuaire d’un hôpital. Passionné de musique, il adore sa femme Chloé. Cette dernière part en formation, suite à une promotion. Nick sera tout seul pour accueillir son ami de toujours, Pierre, ainsi que sa femme, Catherine, venu passer quelques jours de vacances chez lui. Tableau idyllique, vous avez raison.

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Sauf que….Nick souffre d’insomnie chronique. Il est totalement addict aux somnifères, mais aussi au Coca, aux pétards, au Whisky, au café….Un cocktail explosif. J’aurai du compter le nombre de fois où il a avalé un benzo durant tout le livre, à mon avis le chiffre doit être impressionnant ! D’ailleurs, Noël, si tu passes par là, as-tu la réponse ? Nick gobe ses cachets comme nous on bouloterait des M et M’s. Il en a planqué partout dans la maison et dans ses poches, c’est de la folie ! Son stock est impressionnant. Il nous explique d’ailleurs combien c’est simple de tromper le corps médical et obtenir les précieuses ordonnances, sésames pour la défonce.

Le rythme est soutenu, les chapitres courts, la construction élaborée. Noël nous emmène, il ne nous lâche plus. A partir du chapitre 4, ça y est, mon esprit s’est affolé, je suis passée du côté obscur. J’ai perdu toute notion du temps et de la réalité. Et durant toute la lecture, pas une seule fois je n’aurai été sûre de ce que j’aurai lu. Noël se joue de son personnage, de son lecteur, il nous fait tourner en bourrique, tout simplement.

Et nous, pauvre lecteur malmené, on fait des suppositions, on extrapole, c’est ça, c’est pas ça, et on se surprend à bouffer les pages comme Nick bouffe ses benzos, une page par-ci, un chapitre par-là, j’en ai besoin, je dois savoir, sinon ça me hante et je suis mal. Vite, une toute petite dose, pour avancer, tenter de démêler cette histoire. D’autant qu’à chaque fin de chapitre, Nick a une petite phrase du genre « J’en prends 3 de plus et finis par m’endormir sans me douter à quel point mon réveil me mettrait en panique ». Pouvez-vous très honnêtement refermer le livre comme ça, et continuer votre vie ? Ben pour moi, c’est impossible !

Nick n’est qu’une boule de violence. L’écriture est donc crue, violente et explosive, ce n’est pas un roman pour les petites natures. Noël a une façon d’embarquer son lecteur, on va vivre la descente aux enfers de Nick, on va souffrir avec lui, on va douter, on va vivre son malaise de l’intérieur. Grâce au « je », on devient Nick. Et c’est terrifiant. Les dégâts de son addiction, son envie de s’en sortir sans pouvoir y arriver, les effets non pas kiss cool mais benzo cool, j’en ai eu la chair de poule. L’humour est tout de même omniprésent et heureusement ! Cela détend quelque peu l’atmosphère si lourde.

Quant à la chute, mes petits, accrochez-vous. Vous allez vous la prendre en plein tronche, et vous ne pourrez rien y faire.

Bon, je vous laisse, je vais faire le tri dans ma pharmacie, et rapporter toutes ces petites pilules chez le pharmacien. Parce qu’il est hors de question que j’en avale une de plus !

Une lecture addictive, réaliste même si elle est poussée à son extrême, une prise de conscience, un choc. Je ne peux que vous la conseiller !!!!

Je remercie les Éditions Taurnada pour cette lecture !

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En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai une confiance aveugle dans les Éditions Taurnada. J’adore leur ligne éditoriale, j’en ai rarement été déçue.

Auteur connu : malheureusement non. « Benzos » est son second roman. « Elijah » est sorti en 2017, et vu la plume, vu le résumé, je pense qu’il ne va pas tarder à tomber dans ma PAL.

Émotions ressenties lors de la lecture : de la peur, de l’oppression, de l’angoisse. J’ai absorbé toutes les émotions de Nick, et ça c’est juste génial. De l’avidité et de l’impatience également de connaître le fin mot de l’histoire.

Ce que j’ai moins aimé : voyons voir…..Écran plat. Nothing.

Les plus : l’écriture, le rythme, la suggestion, la prise en otage du lecteur, la fin, le personnage de Nick, la mise en garde qui dégouline des pages et la réflexion qui en découle.

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