Informations :
Titre : la renaissante
Auteur : Selda Aydog̈du-gay
Éditeur : Editions du Jasmin
Nombre de pages : 209 pages
Format et prix : broché 18 €
Date de publication : 5 avril 2021
Genre : littérature générale
Résumé :
Une belle matinée de juin, à Genève. Hava savoure son bonheur : vivre avec l’homme qu’elle aime, attendre un enfant, apprécier chaque instant.
De sa petite enfance en Turquie à son adolescence en Alsace, de ses années d’études à ses premières amours, elle déroule le fil de son existence, loin des clichés, dans le refus d’une assignation à résidence identitaire ou familiale.
Comme un message humaniste qui dépasse les clivages, La Renaissante est le portrait lumineux d’une femme libre, qui assemble en un tout harmonieux ses origines, ses cultures, son expérience de la vie pour être simplement elle-même.
Mon avis :
Notre narratrice, Hava, la quarantaine, vit dans un très bel appartement du centre de Genève, avec son mari, Edouard. Hava est enceinte de trois mois. Cette très belle perspective lui permet de mener une réflexion sur sa vie et sur l’existence en général. Avec Hava, nous retournons vingt ans auparavant, lorsqu’après une rupture sentimentale, la jeune femme est démunie par rapport à son avenir. Elle consulte une voyante avec l’espoir d’obtenir des pistes pour sa vie future. A travers cette rétrospective, elle va se remémorer tout le chemin parcouru.
Le sujet de l’immigration est présent en filigrane durant tout le récit, puisqu’Hava est d’origine turque, arrivée en France lorsqu’elle était enfant.
La notion d’identité culturelle et sociale est abordé avec le conflit qu’oppose Hava et sa famille. La jeune femme n’aura de cesse d’essayer de plaire à sa famille, mais la tâche s’avérera très ardue. Hava a des attentes totalement différentes. Notre culture nous façonne, c’est notre essence même. Or, Hava possède deux cultures diamétralement opposées et doit composer avec, ce qui ne sera pas toujours facile.
La réflexion sur l’amour aurait pu être riche si elle n’avait pas été biaisée par la consultation de cette voyante. Je n’ai pas adhéré à cela, pour moi, la voyance est quelque chose d’abstrait, et les annonces faites peuvent s’avérer catastrophiques, dans la vie, comme ici, dans le roman, car il n’y a plus eu d’effet de surprise, ni pour le lecteur, ni pour Hava. Dommage…
« Mais une femelle que le tic-tac de l’horloge rappelle à l’ordre ne voit rien, ne veut rien voir. Machiavel est son ami, sa faim justifie ses moyens et donc elle tanne – entre autres ; parce qu’elle peut aussi saouler, harceler, traque, et j’en passe. »
J’ai aimé les références musicales et littéraires parsemées tout au long du récit ; Selda appuie ses réflexions sur des auteurs connus tel Jean-Claude Kauffman et son excellent « Premier matin ». Quant à Calogero ou les Portishead ils apportent une note de fun.
La plume est assez légère et fluide malgré certaines répétitions qui m’ont agacées. Côté construction, la première partie nous relate le présent d’Hava, sa réussite sociale, et la seconde, son parcours amoureux jusqu’à sa grossesse. J’ai trouvé la première partie trop longue, Hava est un personnage sympathique, mais à l’ambition démesurée, portant bien trop d’importance à sa réussite sociale. Lorsque j’ai attaqué la seconde partie, je pensais trouver des réponses dans le passé d’Hava, mais finalement, je me rends compte que tout à été survolé, notamment les relations familiales, sous le joug de son père, patriarche autoritaire. Hava s’est révélée être une jeune adulte avide de profiter de la vie, de la liberté, mais usant et abusant du sexe, de la drogue, de l’alcool. Bref, toutes les facettes qui peuvent s’avérer désastreuses en cas d’excès.
Une lecture en demi-teinte pour moi, néanmoins rendue agréable par les belles réflexions sur la conception de la vie et de la liberté.
« Il y aura ensuite une longue période de transition, avec ses hauts et ses bas, surtout ses bas, un chemin sinueux qui me mènera jusqu’au bonheur, le vrai, le simple, celui qui fait le quotidien, qui le remplit de tout petits riens, ce bonheur serein qui n’est pas linéaire, mais saccadé, distillé par petites touches, le bonheur inébranlable, qui ne souffre pas de l’inconsistance de la passion. »
Je remercie les Éditions du Jasmin et la Masse Critique Babélio pour cette lecture.
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé.
Auteur connu : « La renaissante » est le premier roman de l’auteure. A suivre donc !
Émotions ressenties lors de la lecture :
Ce que j’ai moins aimé : le manque d’effet de surprise, le parcours amoureux d’Hava, clairement peu passionnant, le manque d’approfondissements de certains sujets qui auraient mérité des pages supplémentaires et auraient étoffé le récit.
Les plus : la plume, les réflexions survolées.
Je suis allée lire ta chronique plus vite que prévu. Vais je craquer ou pas ? bon, pas pour le moment, j’en ai quelques uns qui arrivent en SP, je suis tombée dans le bain ou dans les livres ou les deux. Merci pour tes super chroniques. Manoue
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Merci Manoue. J essaye de toujours etre au plus juste de mes ressentis de lecture.
Je te souhaites de belles decouvertes, j ai hate de lire tes prochains retours ! Bisous
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