Informations
Titre : L’homme sans sommeil
Auteur : Antonio Lanzetta
Éditeur : Mera Éditions
Nombre de pages : 380 pages
Formats et prix : broché 19.90 € / numérique 5.99 €
Date de publication : 16 janvier 2024
Genre : thriller fantastique
Résumé
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Bruno, treize ans, vit dans un orphelinat près de Salerne, et est soumis au harcèlement constant de ses camarades. Seule son amitié avec Nino, le petit nouveau qui prend sa défense, parvient à rendre son séjour dans l’institution supportable. L’été apporte un vent de liberté et Bruno et Nino sont choisis pour travailler chez les Aloia, une riche famille des environs. C’est là que Bruno rencontre Caterina, une étrange petite fille qui vit au dernier étage de la maison et qui lui fait découvrir les recoins de l’imposante bâtisse. Mais le jeu prend vite une tournure sinistre : Bruno commence à être tourmenté par d’inexplicables cauchemars, qui le laissent exténué à son réveil. La mise au jour, dans la propriété d’Aloia, de plusieurs cadavres en état de décomposition avancée jette un voile inquiétant sur la villa et ses habitants. À qui appartiennent ces corps ? Et pourquoi tout le monde semble savoir quelque chose que personne ne veut révéler ?
Cette histoire est celle d’une amitié, de souvenirs brisés et d’un tueur brutal qui se nourrit de la peur de ses victimes. C’est l’histoire de Bruno, et de l’été où il est devenu l’Homme sans Sommeil.
Mon avis
Une spirale narrative où le lecteur est suspendu entre rêve et réalité, entre dimension surnaturelle voilée et explication logique.
Bruno, 13 ans, vit dans un orphelinat, où il n’a pas d’autre choix que d’accepter le harcèlement des autres pensionnaires et les coups et punitions des religieuses et du prêtre de l’établissement. Nino, nouvel arrivant qui prend sa défense, lui permet de rendre sa vie supportable.
« Il avait ce regard qui donnait toujours à Bruno le sentiment d’être à nu, vulnérable, comme si sa vie en dehors de la cave n’avait aucun sens, et que le froid, la douleur, et le goût du sang étaient tout ce qu’il représentait. »
Un coup de chance va apporter aux deux garçons une bouffée d’oxygène : ils sont choisis pour travailler tout l’été au domaine des Aloias, une riche famille de la région. Mais, très vite, Bruno commence à faire des cauchemars inexplicables qui, au réveil, le laissent profondément épuisé. La découverte de plusieurs cadavres dans un état de décomposition avancée apporte un mystère supplémentaire et Bruno et Nino se rendent vite compte que tout le monde semble cacher des secrets.
Bruno et Nino sont au centre du récit. Deux enfants différents, opposés à bien des égards. Mais qui se complètent : là où Bruno est timide, sensible et craintif, Nino révèle un caractère décidé, impulsif et audacieux. Leur relation, assez fusionnelle au début, se transforme au fur et à mesure que l’histoire progresse. Page après page, ils deviennent les deux faces opposées d’une pièce de monnaie.
L’intrigue est minutieuse, elle unit plusieurs lignes narratives, fusionnant la dimension réelle avec le surnaturel, la vie avec la mort. Le récit est soutenu, le rythme dynamique, plein de suggestions qui réveillent nos peurs cachées dans les recoins sombres de l’âme. La plume d’Antonio est fluide, incisive, intense.
« L’homme sans sommeil » peut avoir de nombreuses interprétations, mais celle qui imprègne chaque aspect du livre est que le mal appelle toujours le mal, il se nourrit de peur, de terreur. Il est capable de traverser les siècles et les générations sans changer d’apparence, sans faiblir, laissant une marque sur ceux qui l’ont seulement touché, s’enfonçant dans les profondeurs de la conscience humaine et réapparaissant à la surface lorsqu’elle est en sommeil.
Ce roman est aussi une formidable histoire d’amitié entre Bruno et Nino. Car même s’ils évoluent différemment au fil du récit, leur amitié restera indéfectible.
J’ai trouvé les dialogues efficaces, criant de réalisme, contribuant à me faire respirer l’odeur de moisissure et d’urine dans les cachots de l’orphelinat, à sentir la tension courir sur ma peau lors des terreurs nocturnes de Bruno, à respirer à bout de souffle quand Caterina, la sœur du propriétaire du domaine, apparaît.
Mais je dois vous avouer que j’ai eu du mal à entrer dans le roman, j’ai trouvé la narration assez déstabilisante, je ne savais pas où l’auteur voulait m’emmener. Et puis, à un moment donné, je me suis forcée à arrêter de vouloir me faire un nœud au cerveau et à me laisser porter par les mots et le récit. C’est à partir de ce moment-là que j’ai réellement apprécié « L’homme sans sommeil ».
Antonio nous propose un thriller dans lequel il n’y a qu’une seule certitude, celle que la méchanceté est à la base de nombreuses décisions de l’homme. Le suspense est maintenu à un très haut niveau. Une lecture haletante, à l’architecture qui effraie, intrigue, surprend et émeut.
Plutôt que d’impliquer le lecteur, Antonio le prend par le cou et l’entraîne dans le récit, l’obligeant à participer personnellement aux vicissitudes de Bruno pour résoudre l’affaire, aller au fond d’une histoire sombre pour finalement atteindre la lumière et la vérité finale.
Amateurs du genre, foncez !
« Il repensa à l’orphelinat, aux fissures dans les murs, au sol poussiéreux sous son lit, et à l’erreur qu’il avait commise en croyant que la maison était un endroit sûr où se cacher. Il n’y avait aucun endroit sûr dans ce monde. Il n’y avait que des hommes et le mal qui leur collait à la peau. »
Je remercie Mera Éditions et NetGalley pour cette lecture.
#Lhommesanssommeil #AntonioLanzetta

En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : avec un titre pareil, l’insomniaque que je suis ne pouvait pas passer à côté de ce roman, non ?
Auteur connu : j’ai eu la chance de rencontrer Antonio lors d’un petit déjeuner aux Quais du Polar en 2018 (avec Solène Bakowski). Mais je ne l’avais encore jamais lu.

Émotions ressenties lors de la lecture : excitation, effroi, terreur, angoisse.
Ce que j’ai moins aimé : un peu de mal à entrer dans le récit, mais cela n’est que mon ressenti personnel.
Les plus : l’ambiance, le côté surnaturel, la frontière hyper tenue entre le réel et le surnaturel, la plume, l’amitié entre Bruno et Nino, les mystères, la construction.
Si je suis une âme sensible : RAS, l’horreur est surtout psychologique.

Tu as eu raison, parfois, se laisser porter est la seule option ! Tu m’intrigues, en tout cas !
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Oui parfois on réfléchit trop. Sans même s en rendre compte. Tu me diras si tu le lis. Bises
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Bonjour Sonia, après quelques semaines , je peux déjà vous dire que votre blog est un des plus super et variés que j’ai parcourus. Bonne continuation. Bien à vous. Michel (Liège, Belgique et… gros lecteur)
Le mer. 10 janv. 2024 à 08:29, Sonia boulimique des livres – Blog
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Voilà un commentaire qui fait chaud au coeur ! Merci beaucoup. Je le relirai dans les moments de doute 😉.
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