« Les aiguilles d’or » de Michael MC DOWELL

Informations 

Titre : Les aiguilles d’or

Auteur : Mickael Mc Dowell

Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

Nombre de pages : 520 pages

Formats et prix : poche 12.90 € / numérique 11.99 €

Date de publication : 6 octobre 2023

Genre : saga historique

Résumé

Dans le New York de la fin du XIXe siècle coexistent deux mondes que tout oppose. D’un côté, l’opulence et le faste. De l’autre, le vice monnayé et l’alcool frelaté. C’est à leur frontière, au cœur de l’infâme Triangle Noir, qu’une famille fortunée va chercher à asseoir sa notoriété en faisant mine de débarrasser la ville de sa corruption. Les Stallworth, dirigés d’une main de fer par leur patriarche, l’influent et implacable juge James Stallworth, assisté de son fils Edward, pasteur aux sermons incendiaires, et de son gendre Duncan Phair, jeune avocat à la carrière prometteuse, ont un plan impeccable : déraciner le mal en éradiquant une lignée corrompue de criminelles : les Shanks.

Mon avis

La vengeance est un plat qui se mange froid…

New York, fin du XIXè. Lena Shanks, surnommée « Black Lena » règne sur le Triangle Noir, cette zone de Manhattan dévorée par la délinquance. Toute la famille Shanks survit en menant plusieurs sortes d’activités illégales, allant de l’avortement à la contrefaçon, en passant par l’achat et la vente d’objets volés. A l’opposée, James Stallworth est un juge réputé, démocrate dans une ville dominée par les républicains. Quelques années auparavant, il avait condamné Lena à plusieurs années de prison et son mari à la pendaison. Il avait obtenu également qu’on lui retire ses enfants. Lena, d’origine allemande, ne maîtrise pas bien l’anglais. Elle a néanmoins une excellente mémoire visuelle et se rappelle très bien le visage du juge Stallworth.

Le juge a pour objectif de lutter contre la criminalité dans le Triangle Noir, en commençant par retrouver le meurtrier d’un avocat retrouvé mort après avoir été dépouillé de ses objets de valeur. Cette enquête le mène de nouveau sur le chemin de Lena et de sa famille. 

« Si on n’incluait pas les prostituées, qui se comptaient par milliers, il y avait en 1882 plusieurs centaines de criminelles à New York. »

« Les aiguilles d’or » nous emmène dans ce New York si particulier de la fin du XIX è siècle, il arrive à nous immerger totalement dans l’atmosphère, nous décrivant longuement l’extrême pauvreté, la maladie et la mort dont souffrent de nombreux habitants du Triangle Noir, opposée à l’aristocratie des familles des beaux quartiers. Il engage une belle réflexion sur le capitalisme et l’inégalité sociale. Il explore la vengeance et la corruption. Le récit est complexe, certains évènements sont assez violents et dramatiques, glauques, on plonge dans les aspects les plus sombres de cette société victorienne. Criant de réalisme. 

« Dans le quartier, même un rat mort garde pas ses poils. »

Néanmoins, ne vous attendez pas à une histoire de vengeance exceptionnelle. Non, l’intérêt de ce roman se situe bien dans l’atmosphère, dans la description de la vie à cette époque. Cela m’a permis de mieux comprendre cette période de l’histoire américaine. La religion et le journalisme ne sont pas en reste, illustrant les tensions morales. Le journalisme est utilisé pour manipuler l’opinion publique, mais aussi pour révéler la vérité. La religion, quant à elle, montre l’hypocrisie de certains personnages religieux.

« Les six journaux dépêchèrent des reporters car cette histoire – si elle était vraie – semblait des plus prometteuses. La turpitude morale dans les hautes sphères était au moins aussi intéressante que la corruption du bas monde, et tout un chacun éprouvait de la satisfaction devant la chute d’un hypocrite, surtout s’il avait une réputation et de l’influence. »

La plume de l’auteur est descriptive, évocatrice et assez captivante. Il explore en profondeur la psychologie des personnages. Il construit habilement son intrigue et maintient le suspense tout au long du récit. J’ai savouré dès le départ son style d’écriture, sa façon de plonger sans détour dans les aspects les plus sinistres de la nature humaine. A partir d’éléments historiques réels, il tisse un récit absolument passionnant.

J’ai vraiment apprécié les personnages, me positionnant rapidement dans le camp de Lena. Autoritaire et charismatique, j’ai ressenti beaucoup de respect pour elle, admirant sa loyauté farouche envers sa famille. Contrairement à ce que l’on pourrait pensé, on retrouve en elle des similitudes avec le juge Stallworth : il n’y a que la famille qui compte pour eux. L’opposition matriarche / patriarche était fascinante.

Notez un arbre généalogique bien utile en début d’ouvrage, présentant les deux familles. 

« Les aiguilles d’or » est un bon compromis si, comme moi, vous n’avez pas eu envie de succomber à la mode « Blackwater » de l’an dernier. Les six tomes ne me faisaient pas envie, ici, un seul roman, parfait !  Même look rouge, doré et chic, même type d’illustration en relief signée Pedro Oyarbide, même flacon façon vintage remastérisé.

Je vous conseille la lecture de « Les aiguilles d’or » pour son ambiance immersive et pour la virée new yorkaise en plein XIXè.

« Par une sombre nuit d’hiver, sept enfants se blottissaient près d’une grille de ventilation sur Mulberry Street. Chacun à leur tour, pendant environ une minute, ils s’asseyaient directement sur la grille en fer pour profiter de la vapeur qui s’échappait de la chaudière des locaux de la police de New York. À peine vêtus de haillons informes et répugnants, le visage et toutes les parties à nu noircis par la crasse, ils semblaient dans cette ruelle obscure n’être que des ombres chétives, une assemblée de gobelins dégénérés. »

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Les aiguilles d or

 

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : il m’a été offert par ma copine Annick, d’ailleurs, je vous recommande son blog : PassionLectureAnnick

Auteur connu : j’avais bien sûr entendu tout le battage médiatique engendré par « Blackwater » l’an dernier, mais sinon, je n’avais jamais lu de roman de cet auteur, et j’ai été agréablement surprise.

Émotions ressenties lors de la lecture : curiosité, intérêt, angoisse, peur, révolte, colère, empathie, satisfaction.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, l’immersion dans le New York du XIXè, la confrontation riches/pauvres, les personnages, la thématique de la vengeance. 

Si je suis une âme sensible : quelques scènes difficiles, je dois bien l’avouer. 

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