Informations
Titre : Comment voyager dans les terres oubliées
Auteur : Sarah Brooks
Éditeur : Sonatine
Nombre de pages : 544 pages
Formats et prix : broché 23.90 € / numérique 14.99 €
Date de publication : 2 mai 2024
Genre : littérature britannique
Résumé
« On dit qu`il y a un prix que doit payer tout voyageur s`aventurant dans les Terres oubliées. Un prix dépassant le simple coût d`un billet de train. » XIXe siècle. Quels secrets renferment les Terres oubliées, ces vastes étendues entre la Russie et la Chine totalement coupées du monde ? La seule activité que l`on y connaisse est le passage du Transsibérien. Si la traversée est réputée dangereuse, les voyageurs ne manquent pas, tous attirés par les mystères et les légendes de ce territoire isolé. Malgré d`inquiétantes rumeurs à propos d`un accident survenu lors du dernier trajet, la compagnie l`assure, tout est désormais sécurisé. Et le prochain départ est là pour en attester. À bord, les passagers s`installent, font connaissance. Mais si tout semble s`annoncer pour le mieux, certains ont des raisons toutes particulières d`être là. Marya, par exemple, qui a l`impression qu`on lui cache la vérité sur la mort de son père, survenue peu après la dernière traversée. Ou bien Weiwei, l`enfant née dans le train, qui en connaît chaque recoin et secret par cœur. Ou encore Henry Grey, le scientifique prêt à tout pour obtenir son heure de gloire et la reconnaissance de ses pairs. Sans oublier la mystérieuse capitaine du train, dont la discrétion confine à l`invisibilité. Alors que le train commence sa course folle, des évènements d`abord imprévisibles, puis très vite incontrôlables, se produisent.
Défiant tous les genres, du roman d`aventures à l`horreur, en passant par le thriller historique, Sarah Brooks nous offre avec ce premier roman subjuguant un voyage plein de mystères et de suspense. Un régal de lecture qui nous rappelle à quel point la littérature peut être magique !
Mon avis
Prenez place à bord du Transsibérien pour un voyage riche en péripéties et en frissons.
Dans ce roman étrange de Sarah Brooks, nous sommes à la fin du XIXè siècle, la Sibérie est un désert tumultueux, où d’étranges mutations surviennent, interdisant toute vie et toute traversée humaine, mis à part à bord d’un train : le Transsibérien Express. Lors de son dernier voyage, un accident s’est produit et a entraîné la mort de plusieurs personnes.
Nous prenons donc place à bord pour le premier trajet après l’accident…Charmant voyage, donc. Et un huis-clos dans un train. Si vous me connaissez plus personnellement, je vous vois déjà sourire ! Bon, j’avoue que si je n’avais pas reçu ce roman en service presse, jamais, oh grand jamais je ne l’aurai lu. Et pourtant, je dois bien avouer avoir pris plaisir à me glisser sur le siège de ce train bien particulier, pour relier Pékin à Moscou, où a lieu la Grande Exposition.
Parmi les passagers, Marya Petrovna, la fille du verrier accusé de l’accident, bien décidée à lever le voile sur cette mystérieuse affaire. Zhang Weiwei, 16 ans, orpheline née à bord et qui ne connaît d’autre réalité que la vie du train au milieu des Terres oubliées.
« Elle court au rythme du train, slalomant entre les parois des couloirs étroits, évitant les passagers au pas encore incertain et les laissant étourdis dans son sillage, ne s’arrêtant que pour entrer furtivement dans la cuisine de Troisième Classe et rafler une poignée de fruits secs à la barbe des commis endormis. »
Le train est contraint de dévier sur une ligne secondaire, l’eau vient à manquer, et, lors d’un arrêt imprévu, Henry Grey, le naturaliste, saisit l’occasion de débarquer pour prélever des échantillons. Le train lui-même peut presque être considéré comme un autre personnage. Une grande attention aux détails est apportée à la description des différents wagons et compartiments, à l’histoire du train et de ses précédents trajets, ainsi qu’au guide de voyage fictif qui donne son nom au roman. Un plan du train est d’ailleurs fourni en première page.
Englobant de nombreux genres, ce livre rend hommage aux fantasmes gothiques, steampunk, à la fiction historique et aux mystères d’Agatha Christie. Le train, avec ses espaces cachés à explorer, s’avère claustrophobe. Le paysage sibérien oppressant s’insinue dans l’histoire. Les Terres désolées sont fascinantes mais jamais entièrement expliquées. Nous les voyons principalement à travers la vitre du train, tout comme nos protagonistes.
Avec une plume poétique et lyrique, Sarah nous offre une histoire délicieusement passionnante et une touche que je qualifierais d’expérimentale. Elle nous alerte, l’air de rien, sur le prix du progrès et ses effets sur l’environnement. Peu importe les conséquences, le progrès doit continuer d’avancer. J’aurai apprécié que ce thème soit un peu plus développé.
Une histoire d’amitié ajoute une dimension émotionnelle permettant au lecteur de s’impliquer davantage dans le récit. J’ai vraiment beaucoup apprécié les personnages, j’ai pris plaisir à les connaître un peu mieux à chaque page.
Le rythme est calme, ne vous attendez pas à des rebondissements de dingue. Le Transsibérien Express n’est pas un TGV, loin s’en faut. Cependant, le danger constant à l’extérieur des parois blindées du train, le mystère entourant la Compagnie et les personnages intrigants nous retiennent dans l’histoire et apportent la tension nécessaire. Toutefois, l’abondance de détails concernant le décor et l’atmosphère se font au détriment de l’intrigue, et j’ai trouvé cela dommage, car beaucoup de questions restent sans réponse. C’est frustrant !! Mais à contrario, cela stimule l’imaginaire du lecteur. Il est mis à contribution !
Cette lecture s’est révélée étrange, j’avais l’impression d’être emportée dans une bulle de sérénité malgré le contexte dans lequel voyage le Transsibérien. Je me suis laissée bercer par le mouvement continu du train et les mots de Sarah. J’en retiendrai une très belle expérience de lecture.
« Comment voyager dans les terres oubliées » est une lecture fascinante que je vous recommande pour la diversité de ses personnages, pour son paysage anxiogène, et pour le voyage dans le temps qu’il procure.
« On dit que l’on avait tellement pris à la terre qu’elle avait toujours faim. Elle s’était nourrie du sang versé par les empires, et des ossements des animaux et des hommes par eux abandonnés. Elle avait acquis le goût du sang. »
Je remercie Editis et les Éditions Sonatine pour cette lecture.
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En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : une fois le livre entre les mains, le résumé m’a beaucoup intriguée et la couverture m’a happée, me donnant une irrésistible envie de plonger dans ce récit.
Auteur connu : « Comment voyager dans les terres oubliées » est le premier roman de Sarah.
Émotions ressenties lors de la lecture : intérêt, curiosité, envie, un peu d’angoisse, inquiétude, beaucoup de sympathie pour les personnages.
Ce que j’ai moins aimé : trop de détails au détriment de l’intrigue, mais cela n’a pas empêché la lecture d’être vraiment agréable.
Les plus : les détails justement, paradoxalement, créant l’ambiance, la plume, les personnages, le côté nature et écologie, la magie du voyage.
Si je suis une âme sensible : RAS

Vraiment original ce bouquin ! Ça nous change 😉
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Oui ça fait du bien.
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il me tente beaucoup 📚📚📚
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