Informations
Titre : Hurlements
Auteur : Alexis Laipsker
Éditeur : Pocket (Michel Lafon pour la version brochée)
Nombre de pages : 432 pages
Formats et prix : broché 19.95 € / poche 8.60 € / numérique 13.99 €
Date de publication : 31 mars 2024 et 9 mars 2023 pour le broché
Genre : thriller
Résumé
« Plus vous chercherez à comprendre, plus le piège se refermera sur vous. »
Cinq femmes kidnappées.
Quatre victimes introuvables.
Trois enquêteurs sur la brèche.
Deux jours seulement.
Un tueur diabolique.
Zéro chance d’en sortir indemne.
Mon avis
Une découverte fracassante de la plume d’Alexis !
« Hurlements » est le troisième tome de la série mettant en scène son enquêteur, le commissaire Venturi. « Les poupées » en est le premier, « Face à face » le second. Et le quatrième volet vient de sortir : « D’entre les morts ». Sachez que vous pouvez les lire indépendamment, seul le personnage principal est récurrent. « Hurlements » est le premier roman d’Alexis que je lis et je n’ai pas du tout été gênée d’arriver en cours de route. Autres consignes avant d’attaquer la lecture : accrochez-vous et prévoyez du temps devant vous.
Olivia Montalvert, psychocriminologue, se fait agresser chez elle et frôle la mort. Victor Venturi, son binôme, reçoit un mystérieux coup de téléphone l’informant que l’agression d’Olivia est un avertissement, que cinq femmes ont été enlevées et que la partie commençait. Lecteur harponné en bonne et due forme, la machine est lancée.
Pour être sûr de son coup, Alexis enfonce le clou : Julien Dastray, lieutenant, retrouve une victime dans un triste état : amputée des quatre membres, tympans crevés, langue coupée et yeux grillés. Rien que ça. En vie, mais sans plus aucune manière de communiquer. Aucun doute, il y a du level…La nausée m’assaille. Alexis ne fait pas dans la dentelle. Les scènes de crime sont largement détaillées, sordides, et le tueur dispose d’idées effroyables. Âmes sensibles s’abstenir.
Alexis construit son intrigue de manière magistrale. Il commence avec deux axes narratifs, Olivia et Victor, sur la piste du tueur, et Julien, en off, on ignore encore pourquoi. Les chapitres courts nous coupent le souffle. D’autant qu’un cliffhanger nous est livré systématiquement à chaque fin de chapitre. J’avoue que cela m’a agacée à plusieurs reprises, puisque je n’avais pas d’autre choix que de continuer ma lecture. Impossible de compter sur la phrase « Encore un chapitre et j’arrête ». Le tueur enlève et torture ses victimes, mais Alexis ne fait pas mieux : il séquestre le lecteur, aucune possibilité de fuite, « Hurlements » est un page turner bigrement efficace ! D’autant que pour des raisons que je ne dévoilerai pas, nos enquêteurs n’ont que deux jours pour résoudre cette affaire.
Les personnages sont intéressants, même si on n’échappe pas à quelques clichés. J’ai beaucoup apprécié Olivia et Victor. Ils sont totalement addictifs, eux aussi. Leurs dialogues sont drôles, succulents. Olivia n’a pas froid aux yeux, et Victor cache son grand cœur sous son air de vieux bougon. Julien garde sa part de mystère jusqu’au bout, il semble lié avec le tueur, pourquoi ? Comment ? J’ai émis beaucoup d’hypothèses, j’ai fait chou blanc. Le tueur, parlons-en. Absolument fascinant. Oui, je l’avoue. Il pose les pièces de sa partie d’échec implacablement et sournoisement.
Olivia, grâce à tous les indices récoltés, tente de dresser un portrait psychologique du tueur. En analysant ses crimes, elle identifie certaines de ses caractéristiques comportementales ou psychologiques. Ce sont les moments qui m’ont le plus passionnée. J’en redemandais ! J’ai adoré les analyses des scènes de crime, et les déductions qui en ont découlées. Je trouve le métier de profiler fascinant.
« Avec ce genre de criminel, tout répondait à une logique. Chaque rouage était à sa place pour constituer une machination étonnamment complexe. Sur cet échiquier sordide, Venturi n’était pour l’instant qu’un simple pion. »
J’ai souris au clin d’œil des collègues auteurs lorsqu’Alexis met en avant leurs enquêteurs : Mehrlicht, Coste et Khan.
La plume d’Alexis est nette, simple, très visuelle. Il mêle habilement l’humour, l’ironie et l’horreur dans son récit.
Le sujet sous-jacent est intéressant et bien développé. Instructif également, ce qui n’est pas pour me déplaire (je ne peux pas vous en parler plus en détail, sinon je vais vous spoiler le dénouement !).
La fin est bien menée, inattendue et m’a laissée scotchée, sans voix. Je ne m’attendais pas à cela.
« Elle n’avait aucune échappatoire. Qu’elle gémisse sur un ton plaintif ou qu’elle se débatte, cela ne ferait qu’exacerber les pulsions de ce malade, que le conforter dans sa toute puissance sadique. Là, face à elle, se tenait la folie criminelle à l’état pur. »
J’ai noté quelques incohérences, Venturi qui enfile des gants stériles sur une scène de crime, avant de manipuler le corps, mais après avoir fouillé la maison…Ok, je sais, je pinaille, mais il n’empêche que ce détail m’a fait tiquer.
Un mot de la couverture, sublime et envoutante !
J’ai passé un bon moment de lecture avec ce thriller, totalement happée par le côté page turner et par l’originalité du sujet.
« Hurlements » est un thriller d’une noirceur et d’une violence absolue, que je ne conseille qu’aux amateurs purs et durs du genre. Un régal qui vous laissera sans voix !
« Nous sommes malades, tous les deux. Affaiblis, diminués. Alors nous fonçons pour oublier. Pour surmonter ça. Pour nous prouver que nous sommes toujours debout. »
Je remercie Editis et les Éditions Pocket pour cette lecture.
#Hurlements #AlexisLaipsker #Pocket

En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé, suffisamment succinct pour attiser la curiosité.
Auteur connu : J’ai « Et avec votre esprit » dans ma PAL depuis des lustres (c’est peut-être le moment de le ressortir…), que j’avais fait dédicacer par Alexis lors des Quais du Polar de 2023.
Auteur multi-casquette (journaliste, commentateur tv, as du poker, etc…), il est l’auteur de sept romans, série en cours.

Émotions ressenties lors de la lecture : colère, peur, anxiété, dégoût, tristesse, mais aussi joie, envie, passion.
Ce que j’ai moins aimé : un peu trop de violence (c’est moi qui dis ça !) qui n’apporte pas de réelle plus-value au récit. Quelques incohérence, mais rien de notable.
Les plus : le rythme, la construction, le sujet, la fin.
Si je suis une âme sensible : pitié, fuyez à toutes jambes ! « Hurlements » n’est clairement pas fait pour vous.

ça m’a donné …une envie dingue de le lire
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Tu me diras si tu t’y plonge ! Merci de ton passage ici Gerard. Bises
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