Informations
Titre : Cent millions d’années et un jour
Auteur : Jean-Baptiste Andrea
Éditeur : L’Iconoclaste et Folio pour le poche
Nombre de pages : 310 pages pour le broché
Formats et prix : broché 17.77 € / poche 8.90€ / numérique 13.99 € / audio 19.99 €
Date de publication : 21 août 2019 pour la première édition
Genre : roman d’aventures
Résumé
En 1954, dans un village de montagne entre la France et l’Italie, Stan, un paléontologue bientôt à la retraite, convoque Umberto et Peter, deux autres scientifiques, auxquels il propose de le rejoindre pour réaliser le rêve qui l’obsède : retrouver le squelette d’un supposé dinosaure pris dans la glace.
Mais cette quête initiale se transforme au cours de l’ascension en une expérience inattendue.
Mon avis
Mon point sur la narration :
Lu par : Alexandre Pavloff
Durée d’écoute : 4 heures et 24 minutes
Alexandre Pavloff, né à Boulogne-Billancourt en 1974, est un acteur français, sociétaire de la Comédie-Française.
Le récit est porté par sa sublime voix, pleine de douceur. Il m’a emportée avec ses mots et le ton de sa voix. Il a réussi à ajouter ce qu’il fallait d’émotion et de profondeur à l’histoire.
Si les chapitres ne sont pas clairement définis, cela ne m’a pas gênée, je n’ai jamais perdu le fil et j’ai toujours su si j’étais dans le présent ou dans le passé. J’ai trouvé même que cela apportait beaucoup de fluidité à l’expérience auditive.
Le rythme de la narration est parfaitement adapté au texte.
J’ai trouvé que la version audio était un véritable plus à ce roman.
Mon avis sur le roman :
Ce roman est une bouffée d’air pur et d’évasion.
Conseillé par ma libraire, je l’ai écouté lors de la nuit des étoiles filantes. J’étais confortablement installée sur mon transat, j’observais le ciel et j’écoutais ce roman incroyable. Je peux vous dire que l’expérience a été forte. Un voyage dans un glacier au cœur de nos origines dans les oreilles et les yeux dans les étoiles. De quoi oublier la canicule en plus. Magique !
Notre narrateur, Stan, est paléontologue. En 1954, a plus de cinquante ans, il se décide à partir dans le massif des Dolomites, accompagné d’Umberto, son assistant depuis des décennies. Peter et Youri complètent cette équipe de passionnés. Gio est leur guide dans cette aventure hors norme. Chacun représente une facette différente de la quête.
« J’oublierai bien des choses, c’est inévitable, jusqu’à mon propre nom peut-être. Mais je n’oublierai pas mon premier fossile. C’était un trilobite, un petit arthropode marin qui n’avait rien demandé à personne quand mon existence percuta la sienne un jour de printemps. Une seconde plus tard, nous étions amis pour la vie. »
Leur but : trouver un squelette complet de dinosaure. Lieu : une grotte planquée dans un cirque de pierres à 2500 mètres d’altitude. Indices : un morceau d’os et le récit d’un gamin.
Cette expédition va profondément transformer Stan. Le contact avec cette nature authentique lui permettra de se replonger dans ses souvenirs d’enfance et de faire le point des relations qu’il a eu avec ses parents : conflictuelle avec son père, surnommé à juste titre, le Commandant, et complice avec sa mère, partie trop tôt, emportée par la maladie.
Au milieu du glacier, Stan, introverti à l’extrême, découvre l’amitié avec ses compagnons d’aventure. Gio prend son rôle de guide très au sérieux. Il est le sage de l’équipe, mettant en garde, expliquant notamment les symptômes de l’hypothermie. Glaçant, c’est le cas de le dire ! Peter, apporte la jeunesse, et pour lui, cette expédition est une formidable opportunité d’apprendre aux côtés de Stan. Il permettra à l’auteur de fouiller le sujet de la transmission intergénérationnelle. Stan verra en lui ses propres débuts et ses espoirs.
Ce glacier, personnage à part entière, va prendre de plus en plus de place. Jusqu’à en devenir étouffant. Il reste néanmoins majestueux. Cette entité vivante, puissante et mystérieuse influence l’équipe et symbolise totalement le temps qui passe et la mémoire. Devant elle, Stan se retrouve face à sa petitesse et sa vulnérabilité.
« Nous sommes peut-être à quelques journées de marche de l’une des plus incroyables créatures qui aient foulé cette planète. Un géant qui fera entrer nos noms dans l’Histoire. »
La plume est poétique, dense, délicate, elle emporte le lecteur. Je me suis prise au jeu des recherches, ayant autant envie que les personnages de trouver ce dinosaure. Et j’ai ressenti énormément d’empathie pour Stan, pour son parcours de vie, sa passion, ses erreurs. C’est un personnage touchant et sympathique. Il va tout faire pour aller au bout de son rêve, peu en importe le prix. Il veut absolument laisser une trace indélébile dans l’Histoire, au même titre que les fossiles qui le passionnent. Une manière de tenter de lutter contre le temps qui passe.
La construction navigue entre passé et présent. Cela permet d’explorer les répercussions des choix passés de Stan et sur le fait qu’il se retrouve à plus de cinquante ans à crapahuter sur un glacier armé d’une pioche et d’un piolet à la recherche d’un squelette de dinosaure.
« Deux jours que j’agresse la glace, le visage fouetté d’étincelles froides à chaque impact de la pioche ou du piolet. Deux jours que mon corps résonne, que mes tendons se filent, que mes os s’effritent. Mes muscles brûlent, chantent, se ramassent. S’étirent soudain et se retiennent les uns les autres pour ne pas céder, pour lever de nouveau l’outil, frapper encore. Je laisse un peu de moi à chaque coup. »
« Cent millions d’années et un jour » est un récit lumineux et grave. L’expédition scientifique ambitieuse et périlleuse n’est qu’un prétexte pour développer des thèmes profonds. L’obsession d’une quête, l’accomplissement du rêve d’une vie, mais aussi l’introspection, la nature et la transmission. Un roman riche permettant au lecteur de s’interroger sur lui-même, à l’instar de Stan. Un formidable voyage intérieur que je vous conseille !
« Un glacier, de près.
C’est un spectacle qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie : la Terre bâille une langue énorme, crevassée, se lèche avec curiosité et attrape au passage, si elle y parvient, les alpinistes qui osent s’y risquer. Plus d’une histoire s’est effondrée là, dans un grand craquement bleu, dans le silence dur de cette mer sans poissons.
La moraine se dérobe sous nos pieds, deux pas en avant, un en arrière. Plus de souffle quand nous touchons la glace. S’asseoir. Chausser les crampons – impossible de poursuivre autrement. »
#Centmillionsdannéesetunjour #JeanBaptisteAndrea #Lizzie

En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : vous le savez si vous me suivez, j’aime beaucoup les rendez-vous mensuels organisés par la Librairie de Paris, le « 13h pile ». C’est lors de cette intervention du mois de juin (que vous pouvez retrouvez ici) que « Cent millions d’années et un jour » a été, entre autres, présenté. Le résumé m’intéressait beaucoup, je l’avais noté précieusement.
Auteur connu : « Cent millions d’années et un jour » est le second roman de Jean-Baptiste. Je le découvre ici.
Émotions ressenties lors de la lecture : passion, envie, crainte, espoir, admiration.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : la plume, les personnages, les thèmes abordés, fin, la version audio.
Si je suis une âme sensible : RAS

nices!! “Les aubes assassines” de Luca TAHTIEAZYM
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