Informations
Titre : Le guérisseur
Auteur : M.W. Craven
Éditeur : L’Archipel
Nombre de pages : 400 pages
Formats et prix : broché 23 € / numérique 16.99 €
Date de publication : 5 septembre 2024
Genre : thriller
Résumé
Un psychopathe ? Non, le Guérisseur, qui vous soulage de tous vos maux…
La dernière chose à laquelle on s’attend en déballant un cadeau, c’est bien de trouver à l’intérieur des fragments de corps humain…
Bientôt, d’autres doigts sectionnés, accompagnés du même code cryptique, sont découverts dans des lieux aussi insolites que l’étal d’un boucher ou les fonts baptismaux d’une église.
Face à ce jeu de pistes aussi macabre que déroutant, Washington Poe, de la National Crime Agency, pourra de nouveau compter sur Tilly Bradshaw, geek atypique, pour démêler les fils d’une enquête à double détente.
Si les victimes sont des leurres et les coupables des marionnettes, quel est le but de celui qui se fait appeler le Guérisseur ? Et qui, dans l’ombre, tire les ficelles ?
Mon avis
Un thriller haletant à la construction implacable.
Troisième livre de la série mettant en scène Washington Poe. Peut se lire indépendamment.
« Le guérisseur » commence sur les chapeaux de roue, comme j’aime ! Un repas de Noël au bureau, chaque salarié déballe un petit cadeau, l’un d’entre eux trouve deux doigts sectionnés au fond d’un mug. L’analyse des doigts nous indique qu’ils appartiennent à la même personne, que le premier a été retiré lorsque la victime était encore vivante et que le second a été coupé post mortem. Un meurtre, donc…Deux autres « cadeaux » similaires seront trouvés, chez un boucher et dans une église. Un étrange message est laissé sur chaque scène : #BSC6. Certaines victimes ont été anesthésiées et amputée proprement (si je puis dire) tandis que d’autres ont eu les doigts tout simplement arrachés.
Avouez qu’après une ouverture pareille, vous n’avez qu’un souhait : bouloter ce roman avec une avidité non dissimulée, ce que je me suis empressée de faire.
Appelés pour enquêter, Washington Poe et Matilda (Tilly) Bradshaw, de la National Crime Agency, vont se retrouver confrontés à un cas complexe qui va mettre leurs nerfs à dure épreuve. L’ intrigue est absolument géniale, captivante et sérieusement tordue !
Poe est coriace, ténébreux, cynique et têtu, il n’hésite pas à contourner les règles pour attraper un tueur. Tilly, la trentaine, a un QI de génie et trois doctorats, l’informatique n’a aucun secret pour elle, c’est une tête chercheuse, une fouine en puissance. Rien ne lui échappe. Par contre, les relations humaines et les codes de la vie sociales ne sont pas sa spécialité, ce qui la rend encore plus attachante. Stephanie Flynn est la cheffe de ce duo. Enceinte jusqu’aux dents, elle refuse de prendre son congé maternité tant que le tueur ne sera pas arrêté. Au risque d’accoucher sur une scène de crime lol. Et en se voyant dans l’obligation de supporter son déséquilibre hormonal jouant sur son stress. Succulent ! Mention spéciale également pour la légiste, Estelle Doyle. Les scènes d’autopsie et son analyse sont poussées et vraiment passionnantes. Quant à son look, il est on ne peut plus original. Les auteurs de polar dépeignent toujours les légistes de manière excentrique ou déjantée. Un joli contraste avec la gravité de leur métier. J’avoue que je prends toujours beaucoup de plaisir à découvrir ces personnages essentiels aux enquêtes.
« Dans l’univers assez peu folichon de la médecine légale, Doyle avait tout d’une « donnée aberrante », pour reprendre une expression de Bradshaw. Il suffisait, pour s’en convaincre, de constater qu’elle portait à la morgue des tenues dignes d’un club sadomaso : des cheveux d’un noir de jais soulignés par un maquillage plus sombre encore, des bas résille et des talons aiguilles, des tatouages plus impressionnants que ceux de David Beckham et un rouge à lèvres à faire pâlir une pinte de sang artériel. »
La relation entre le duo Poe et Tilly est plus forte que jamais, leurs personnalités uniques se complètent parfaitement. Poe est complexe, charismatique, tandis que Tilly est naïve, honnête et, finalement, toute autant complexe. Les dialogues entre le binôme sont animés et drôles, ce sont des moments qui ajoutent de la lumière à l’obscurité de l’intrigue, et cela fait du bien. Ils sont tous deux des personnages si convaincants qu’ils sont la force de cette série et ce pourquoi je l’aime tant. A noter que Poe avance dans la recherche de son père biologique, mais pour bien comprendre cet élément, il faut avoir lu les précédents romans.
Lire un livre de cette série, c’est comme être accueilli dans une famille, ok, un peu dysfonctionnelle et macabre, mais dans laquelle c’est un réel plaisir de revenir.
Craven est un maître de la narration. Je n’ai aucune idée d’où il tire ses idées, mais elles sont brillantes, parfaitement exécutées et détaillées. Sa plume est saisissante, nette, maîtrisée, avec une pointe d’humour.
« La majorité des tueurs en série étaient des psychopathes, c’est-à-dire des caméléons capables de se fondre dans le décor. »
L’enquête tient en haleine, car même si les victimes sont identifiées assez tôt dans le récit, l’affaire n’est pas simple et de nombreux rebondissements sont à venir dans cette chasse au Guérisseur. Les détails techniques sont absolument captivants et certains, assez poussés. Happy slapping, sémiotique, ordinateurs monocartes, manipulation, c’est un régal. Quant à la fin, elle est diaboliquement sombre, je vous mets au défi de la voir venir.
J’ai adoré ce livre et j’ai savouré chaque seconde que j’ai passé entre ses pages. Un roman sombre, plein d’esprit, choquant et vraiment compulsif.
J’attends avec impatience la prochaine réunion de famille Poe / Tilly. Et vous ? Si vous êtes un fan de romans policiers et que vous n’avez pas encore rencontré ces personnages légendaires, alors cela doit changer. Je vous recommande vraiment ce roman et cet auteur.
Je remercie NetGalley et les Éditions L’Archipel pour cette lecture.
« Trouver la paix n’était pas donné à la plupart des gens. Qu’un type comme Atkinson puisse survivre après avoir connu l’abîme, et même sauté dedans, était une preuve remarquable de la résistance humaine. »
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En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur, tout simplement. Il suffit que je vois son nom sur un roman pour que mes yeux pétillent de bonheur.
Auteur connu : retrouvez mes chroniques des deux premiers tomes Washington Poe : « Le cercle de pierres » et « Black summer ».
Émotions ressenties lors de la lecture : passion, crainte, angoisse, peur, scepticisme, étonnement, colère, envie, joie.
Ce que j’ai moins aimé : je veux la suite !!! lol.
Les plus : les personnages, l’originalité de l’intrigue, la plume, les rebondissements, la fin.
Si je suis une âme sensible : méfiez-vous…

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