Informations
Titre : Pour ne rien regretter
Auteur : Henri Loevenbruck
Éditeur : Lizzie et XO Éditions
Nombre de pages : 329 pages
Formats et prix : broché 21.90 € / numérique 13.99 € / audio 22.99 €
Date de publication : 17 octobre 2024
Genre : littérature générale
Résumé
Un roman coup de poing
Une ode à l’espoir et à la liberté
« Je m’appelle Véra et je voulais vous parler du bruit de la pluie sur la tôle ondulée, qui fait drôlement de peine, comme bon souvenir. »
À Providence, petite ville perdue dans le grand nulle part, une voix s’élève doucement au milieu du silence. Une voix différente. La voix de Véra.
Peu à peu, cette jeune fille écorchée va devenir un symbole de résistance face aux injustices du monde moderne.
À la force du cœur et par amour de sa terre, elle va entraîner les siens dans l’ultime combat de David contre Goliath.
Parce que, même sur les ruines d’une terre dévastée, il est des fleurs fragiles que rien ne peut empêcher d’éclore.
Mon avis
Mon point sur la narration :
Alerte au coup de cœur !
Lu par : Charlotte Campana
Durée d’écoute : 7 heures et 33 minutes
La voix de Charlotte correspond parfaitement au personnage de Véra. La tonalité un peu rocailleuse de sa voix donne vie au caractère de Véra, apporte de la gravité à son combat et une sensibilité folle dans ses moments de vulnérabilité. Charlotte a su coller à chaque nuance émotionnelle du texte. Les émotions de Véra passent de manière claire et touchante grâce à la narratrice.
Le récit est totalement immersif, le réalisme de l’histoire est amplifié, grâce aux intonations, pauses et variations de la voix de Charlotte. Elle a réussi à me garder captivée du début à la fin (et pourtant, mon esprit à une fâcheuse tendance à papillonner…).
L’interprétation de Charlotte fait vivre Véra et emmène le lecteur dans un voyage à la fois poignant, émouvant et profondément marquant.
Mon avis sur le roman :
Alerte au coup de cœur !
Un roman qui combine une réflexion sociale profonde et un personnage unique et touchant.
Quelle claque mes amis !
Les 7 heures d’écoute sont passées sans que je m’en aperçoive. Dévoré en deux traites, je me suis sentie totalement désemparée lorsque je suis arrivée à la fin.
Alors, déjà, en premier lieu, je voudrais vous situer Véra et le contexte : son père s’est suicidé lorsqu’elle avait quatre ans, sa mère est neurasthénique. Elle adore le dessin animé « Flo et les Robinsons suisses » (ahhhhhh je retourne en enfance et je joue aux Robinsons avec Véra !). Elle porte le même prénom que la sœur de Bohem, de « Nous rêvions juste de liberté » (vous l’avez lu, j’espère ? Sinon, je vous le conseille chaudement !). Et elle passe tout son temps libre dans le garage de Freddy, l’un des membres de la bande à Bohem.
Quel personnage, notre Véra. Je me suis attachée à elle dès les premières lignes. Autiste Asperger, elle est pleine de nuances. Elle est drôle, amusante. Nous faisons sa connaissance lorsqu’elle n’est qu’une enfant, nous la suivons toute sa vie, ou presque. De quoi tisser des liens forts, n’est-ce pas ? Je vous jure, Véra, c’est la copine qu’on rêve tous d’avoir. Pétillante, touchante, sincère. Son cheminement à travers la société, pas forcément adaptée à elle et sa différence, est un exemple à suivre.
Henri a su capturer la complexité et la richesse de Véra tout en évitant les clichés sur l’autisme. Dépeinte avec ses forces, des vulnérabilités, ses particularités. Son autisme façonne son regard sur le monde, et, une fois adulte, elle utilise ses compétences et sa perception singulière pour mener son combat. La narration à la première personne, adoptant la voix de Véra, est un choix puissant et significatif pour ce roman. Le lecteur est directement plongé dans son esprit, offrant une immersion totale dans sa perception du monde, ses émotions, ses difficultés. Elle nous confie ses combats, ses peurs et ses espoirs. Sans filtre. Le lien émotionnel entre Véra et le lecteur est violent.
« La vie, elle t’a pas beaucoup épargnée, c’est vrai, mais elle t’a quand même offert un beau cadeau, hein ? T’es pas une fille comme les autres mais ta petite différence, tu peux en faire une force, tu sais ? »
Son parcours est puissamment raconté, sa force et sa résilience ont clairement trouvé écho en moi. Ma connexion avec Véra montre l’impact de « Pour ne rien regretter » sur moi, aussi bien du point de vue émotionnel que dans la profondeur des thèmes abordés. Au fil de la lecture, Véra devient une voix qui inspire et questionne, qui porte une vision du monde empreinte de complexité et de lucidité.
J’ai aimé découvrir les petites obsessions de Véra, sa façon de parler (et de penser), avec ses expressions rigolotes et détournées : « comme de miracle », « des yeux profonds et pétillants par lucidité », « notre maire qui est odieux ».
Le décor est planté à Providence. Ville minière exsangue après la fermeture des hauts-fourneaux, elle pense retrouver un peu de superbe lorsque la multinationale Goliath s’implante et crée des milliers d’emplois.
« Goliath était partout. Et pas seulement chez nous, mais sur la planète entière. Il y avait le réseau social Goliath, les courriers électroniques Goliath, les télés et téléphones Goliath, les abonnements Goliath, les ordinateurs Goliath, les magasins Goliath, les livraisons Goliath en moins de vingt-quatre heures, il y avait les voitures Goliath, à essence, à électricité, à hydrogène, les stations-service Goliath, les batteries Goliath, les mitraillettes Goliath, les missiles Goliath, les satellites Goliath… »
Ça ne vous rappelle pas vaguement quelque chose ? Si ? On est bien d’accord. Accrochez-vous, parce qu’en plus d’être inspirant avec un personnage hyper fort, « Pour ne rien regretter » est fracassant en terme de lanceur d’alerte et d’avenir de notre société, tellement marquée par la domination technologique et les préoccupations écologiques.
« Un soir de 12 février, maman est rentrée à la maison follement comblée parce que son patron lui avait très généreusement offert un « Assistant Goliath » qu’elle s’est empressée de disposer fièrement dans sa chambre, qui était aussi notre salon-cuisine-salle à manger.
— Regarde ! elle m’a dit très sérieusement en plus. C’est prodigieux ! On peut lui demander tout ce qu’on veut et il y a la voix très aimable d’une dame à l’intérieur qui nous répond ! C’est fou ce qu’ils sont capables de faire maintenant, non ? On peut même lui dire de nous mettre la radio ou de la musique ! Elle sait tout faire, elle connaît tout par cœur, c’est comme une encyclopédie qui n’arrêterait pas de grandir. »
Le combat de Véra contre Goliath s’avère être un thème oh combien actuel, mais aussi audacieux. Le roman dévie peu à peu en une dystopie intéressante. « Pour ne rien regretter » réussi à mettre en avant les risques que Goliath fait peser sur la liberté, la vie privée, l’environnement, et même, sur les fondements de notre société. La lutte est asymétrique, Véra, par sa ténacité et son intelligence, défie une puissante bien plus grande qu’elle. David contre Goliath, le juste nommé…
La critique est bigrement convaincante, Henri enrichi la dimension politique et sociale du roman, en lui donnant une dimension actuelle. « Pour ne rien regretter » est totalement ancré dans notre réalité contemporaine. Est-il visionnaire ? Henri, Nostradamus des temps modernes ? L’avenir nous le dira…
La musique est omniprésente dans le récit. Les motos aussi, dans une moindre mesure. On retrouve bien la signature d’Henri. Sa plume est fluide, magique, poétique, sensible, percutante. Les descriptions évocatrices, comme le bruit de la pluie, apporte de la musicalité et apaise la tension de l’histoire. Le lecteur peut choisir de faire une pause à cet instant-là, pour prendre le temps de contempler la beauté du monde, de ressentir cette connexion avec l’humanité de Véra.
Quant à la fin….J’ai passé le dernier quart en apnée. Mon cœur a saigné, je ne peux rien vous dévoiler mais les derniers chapitres laissent une empreinte indélébile. Cette lecture m’a fait rire à certains moments, mais elle m’a fait pleurer à d’autres.
Il est difficile de rester indifférent à une histoire aussi intense et complexe, où l’espoir et la lutte s’entremêlent. Un tourbillon d’émotions qui emmène le lecteur loin dans son cheminement, porté par la voix si singulière de Véra. Je ne suis pas prête d’oublier cette lecture. Elle restera comme l’un des grands moments de ma vie de lectrice.
« Toi, le jour où tu trouveras ce que tu veux faire de ta vie, Véra, il y a rien qui pourra t’en empêcher. Moi, j’ai pas eu cette chance. J’ai pas eu d’autre choix que de reprendre le garage, après mon paternel. Mais toi… Toi, prends ton temps, et tu feras des choses incroyables. Parce que t’es une fille incroyable. Laisse personne te dire ce que tu peux faire ou pas. Fais ce que tu dois, pour ne rien regretter. »
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En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur ! Lorsque j’ai su que « Pour ne rien regretter » était du même style que « Nous rêvions juste de liberté », je n’ai pas hésité une seule seconde !
Auteur connu : retrouvez mes chroniques des romans d’Henri ici.
J’ai rencontré Henri à plusieurs reprises sur les salons, la dernière en date étant aux Quais du Polar en 2023.

Émotions ressenties lors de la lecture : une admiration sans faille pour Véra, respect, indignation, colère, révolte, tristesse, douleur, impuissance, espoir, résilience, joie, émerveillement.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : le personnage de Véra, la dystopie, la plume, la fin.
Si je suis une âme sensible : RAS

Très belle chronique qui donne envie de lire ce roman. Zoé
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Merci Zoé. Si vous vous laissez tenter, j’espère que vous apprécierez cette lecture autant que moi.
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