Informations
Titre : L’aliéniste
Auteur : Caleb Carr
Éditeur : Presses de la Cité, Pocket et Lizzie
Nombre de pages : 720 pages pour le broché
Formats et prix : broché 25 € / poche 5.17 € / numérique 9.99 € / audio 30.99 €
Date de publication : 5 mars 1995 pour le broché, réédité le 6 juin 2024, et 15 janvier 2004 pour le poche
Genre : thriller historique
Résumé
New York, le 3 mars 1896. Un adolescent prostitué homosexuel est retrouvé égorgé, le corps lacéré, les yeux arrachés, la main droite tranchée, les organes génitaux découpés et enfoncés dans la bouche. Devant l’indifférence générale face au meurtre d’un marginal, Theodore Roosevelt, alors préfet de police, fait appel à ses amis Laszlo Kreizler, aliéniste, et John Schuyler Moore, chroniqueur criminel, pour traquer le meurtrier. Peu à peu, Kreizler commence à cerner la psychologie du tueur. L’étau se resserre, mais l’homme se moque d’eux, les provoque, et fait de nouvelles victimes.
Mon avis
Mon point sur la narration :
Lu par : Jean-Christophe Acquaviva
Durée d’écoute : 19 heures et 03 minutes
Écouter « L’aliéniste » en version audio était un pari audacieux pour moi, avec ses 19 heures d’écoute ! Et ça s’est très bien passé ! J’ai été captivée du début à la fin sans jamais décrocher. Cette expérience s’est révélée riche et immersive.
La diction de Jean-Christophe est précise et son ton maîtrisé plonge l’auditeur au cœur de l’intrigue. La richesse des descriptions, mêlée à la tension psychologique de l’enquête, trouve un écho parfait dans cette lecture audio, rendant l’expérience totalement addictive.
Un travail d’orfèvre pour un roman qui le mérite amplement.
Mon avis sur le roman :
Une intrigue fascinante et sombre dans le New York de la fin du XIXe siècle.
1896, New York. Theodore Roosevelt, président de la police de New York, demande à John Schuyler Moore, journaliste criminel, et au Dr Laszlo Kreizler, aléniste, d’enquêter sur une série de meurtres atroces. Les victimes, de jeunes garçons prostitués, sont retrouvées mutilées dans des mises en scène macabres. Aidés par Sara Howard, une jeune femme ambitieuse travaillant pour la police, et par les frères Isaacson, spécialistes en médecine légale, l’équipe tente de dresser le profil psychologique du tueur à une époque où ces méthodes étaient considérées comme révolutionnaires.
L’intrigue se déroule dans une ambiance sombre et oppressante, renforcée par la description minutieuse des bas-fonds new-yorkais. Caleb Carr excelle à mêler des éléments historiques réels à la fiction, ce qui donne au roman une profondeur particulière.
Chaque personnage apporte une dimension unique à l’équipe d’enquêteurs. Kreizler, brillant mais souvent froid et énigmatique, incarne la science naissante de la psychologie criminelle. Moore, notre narrateur, mêle pragmatisme et empathie, tandis que Sara, avec sa volonté de briser les barrières imposées aux femmes, ajoute une touche de modernité et de force au récit. Les frères Isaacson, avec leur approche scientifique avant-gardiste, apportent une rigueur fascinante.
Tous ces personnages sont façonnés avec un soin particulier, rendant leurs interactions aussi intéressantes que l’enquête elle-même.
« – C’est une méthode encore théorique, docteur, elle n’est pas reconnue partout dans le monde mais … (Il se tourna vers Marcus, qui semblait craindre que son frère ne vînt de les priver de dessert.) Bon, vas-y.
– Cela s’appelle la dactyloscopie, murmura Marcus sur un ton de confidence.
– Oh, vous voulez parler des empreintes digitales, fis-je.
– C’est l’appellation courante, oui, confirma-t-il. »
Ce qui fait la force de ce roman, c’est aussi l’attention portée aux détails historiques et sociétaux. Caleb Carr restitue avec brio le New York de 1896 : ses rues crasseuses, ses quartiers pauvres, ses bordels, ses quartiers riches, ses institutions en pleine mutation. Chaque page nous transporte dans un univers sombre et terriblement réaliste. L’atmosphère de la ville devient un personnage à part entière, un décor oppressant qui amplifie la tension de l’enquête. Les descriptions des scènes de crime se révèlent glaçantes. L’auteur ne prend pas de pincettes, donc attention aux âmes sensibles.
Malgré la densité du texte et la durée d’écoute de 19 heures, je n’ai jamais eu l’impression de me perdre ou de m’ennuyer. L’intrigue avance à un bon rythme, alternant enquêtes sur le terrain, analyses psychologiques et moments d’introspection des personnages. Ces derniers peuvent sembler un peu longs et ralentir légèrement l’intrigue. Mais cela ne m’a pas du tout gênée. Chaque étape de l’investigation révèle de nouveaux indices, mais aussi de nouvelles questions, ce qui maintient une tension constante.
Ce qui m’a profondément marquée dans ce roman, c’est son exploration minutieuse et passionnante du profil psychologique d’un serial killer. Caleb Carr montre avec brio comment Kreizler et son équipe utilisent les prémices de la psychologie criminelle pour comprendre les motivations et les traumatismes du meurtrier. Cette démarche, à la fois novatrice et risquée pour l’époque, est fascinante. Je me suis régalée !
Et bien que l’histoire aborde des thématiques sombres, l’auteur parvient à maintenir un équilibre subtil entre ombre et lumière, évitant le piège du pessimisme grâce à la foi des personnages en la science.
Je recommande vivement cette lecture, que ce soit en version papier ou audio, à tous les amateurs de romans historiques et de thrillers psychologiques. Ce voyage dans le temps, au cœur des origines de la criminologie moderne, est aussi passionnant qu’enrichissant.
« Nous discutâmes des travaux d’Alphonse Bertillon, français misanthrope et pédant qui avait révolutionné les techniques d’identification dans les années quatre-vingt. Simple employé chargé de classer les dossiers que la Préfecture établissait sur les criminels notoires, Bertillon avait découvert qu’en prenant quatorze mensurations sur n’importe quel individu, non seulement la taille mais le pied, la main, le nez, les oreilles, etc., il n’y avait qu’une seule chance sur deux cent quatre-vingt-six millions pour qu’on retrouve les mêmes chez une autre personne. »
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En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : après avoir lu les deux tomes des « Enquêtes de l’aliéniste » de Jean-Luc Bizien, beaucoup de lecteurs m’ont conseillé le roman de Caleb. Je me suis laissée tentée en lisant le résumé.
Auteur connu : je ne connaissais Caleb que de nom. J’ai été ravie de découvrir ce roman culte.
Émotions ressenties lors de la lecture : curiosité, passion, envie, admiration, fascination. Curieusement, cette lecture n’a provoqué en moi que des émotions positives.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : la plume, l’intrigue, le contexte historique, le thème, les détails des procédures, les personnages.
Si je suis une âme sensible : alors, comment dire, ….fuyez. Le mode opératoire du tueur est imaginatif et terrifiant.

Je suis contente qu’il y ait plu. Les autres romans de cet auteur sont très sympa aussi. Il y a d’ailleurs un « tome 2 » à l’Alieniste ou plutôt une autre aventure de Kreizler.
Bonnes fêtes de fin d’année à toi. Et bonne lecture ou audio 🙂
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Quoi quoi quoi ?? Une autre aventure avec Kreizler ?? Rhoooooo. Merci pour l’info. Je vais aller scruter cela de très près 😉.
Termine bien l’année également 🥳
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Merci de prévenir. Trop sensible à éviter pour moi😖😣. Mais gardons l’humour😂😂 de soi-même. Bonne journée.
Domi ou Doume
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