Informations
Titre : Game over
Auteur : Isabelle Villain
Éditeur : Taurnada
Nombre de pages : 256 pages
Formats et prix : poche 10.90 € / numérique 7.99 €
Date de publication : 16 janvier 2025
Genre : thriller psychologique
Résumé
Une vieille dame meurt écrasée sous les roues d’un bus. Un nouveau fait divers dans les rues de Paris.
Cependant, d’autres « accidents » sont rapidement à déplorer, laissant présager que ces tragiques événements ne sont que les prémices d’un sombre dessein.
Le groupe de Lost se retrouve à la tête d’une affaire qui va bousculer toutes ses certitudes.
Frustration. Colère. Incompréhension. Impuissance…
Une course contre la montre au dénouement glaçant et inacceptable.
Mon avis
Un récit poignant qui explore les recoins sombres de l’âme humaine et les dérives de notre société moderne.
Pour son cinquième volet des enquêtes de Rebecca de Lost, Isabelle frappe fort avec « Game Over ». A noter que chaque tome peut se lire indépendamment.
L’intrigue démarre brutalement avec la mort atroce d’une vieille dame poussée sous un bus. Bien que la rue soit bondée, personne n’a rien vu. Un autre assassinat plus tard, et l’affaire est confiée à Rebecca de Lost et son équipe. Très vite, Rebecca découvre que ces crimes ne sont pas isolés : ils sont liés par un schéma effrayant. Chaque meurtre est doublé, survenant simultanément dans deux endroits différents, et les victimes ont l’air de suivre un macabre jeu des 7 familles…Bonne pioche ?
L’équipe se lance alors dans une course contre la montre pour comprendre la logique des tueurs et mettre fin à cette spirale de violence. La complexité de l’enquête est savamment menée, avec un suspense bien présent qui tient en haleine jusqu’aux dernières pages.
« Cette montée d’adrénaline incontrôlable, ce sentiment de toute-puissance sur un autre être humain. Ce besoin de détruire coûte que coûte, de faire mal. Alors, oui, il a dû apprendre à nier toute émotion, tout affect. Déshumaniser sa victime. »
Isabelle ne se contente pas de tisser une intrigue captivante, elle y intègre aussi une réflexion profonde sur des thématiques contemporaines. Le roman explore les addictions aux jeux vidéo, aux smartphones et la confusion entre vie réelle et vie virtuelle. Ces obsessions modernes, parfois banalisées, sont montrées ici sous un jour glaçant, avec des conséquences mortelles. L’autrice pointe habilement du doigt les dangers de ces comportements, tout en interrogeant notre rapport à la technologie. J’ai beaucoup apprécié ces thématiques, qui résonnent avec des préoccupations très actuelles. Isabelle pousse son lecteur à réfléchir. Je me suis posé pas mal de questions au sujet de l’impact des technologies modernes sur notre quotidien et nos interactions humaines. Avec mon smartphone constamment greffé à la main, alertée à la seconde près de l’arrivée d’une notification, ne serais-je pas en train de me perdre dans ce monde virtuel, moi aussi ? Avouez que c’est terrifiant !
Ce volet est également marqué par un tournant personnel pour Rebecca. La mort de sa grand-mère, avec qui elle n’avait aucun lien en raison d’un passé familial tabou, vient bouleverser son quotidien. En vidant l’appartement de la défunte, Rebecca découvre un ancien violon qui devient la clé pour révéler un lourd secret datant de la Seconde Guerre Mondiale.
Cette révélation, d’une intensité émotionnelle rare, plonge Rebecca dans un tourbillon de culpabilité et de questionnements sur l’héritage moral. Ce parallèle entre l’enquête et l’histoire familiale donne au roman une profondeur supplémentaire, ancrant l’intrigue dans une réflexion sur la mémoire et la transmission. J’ai été particulièrement touchée par ce volet du roman, apportant une dimension plus intime au personnage de Rebbecca. J’ai aimé la voir évoluer face à ces secrets enfouis, qui la forcent à questionner ses origines. Cela rend l’histoire encore plus humaine et bouleversante.
La plume d’Isabelle se distingue par sa capacité à marier fluidité, tension et émotion. Elle alterne descriptions vivantes, dialogues percutants et passages introspectifs qui donnent de la profondeur à ses personnages. Le rythme est habilement modulé : haletant lors des scènes d’enquête, où les meurtres s’enchaînent et les indices s’accumulent, plongeant le lecteur dans une tension constante. Et, à l’inverse, le tempo ralentit lorsqu’il s’agit de l’exploration du passé familial de Rebecca, permettant des moments plus introspectifs et centrés sur l’émotion. Ce contraste offre une respiration bienvenue au lecteur tout en approfondissant le personnage de Rebecca, rendant son évolution encore plus palpable.
Cette maîtrise de l’équilibre entre l’action et les émotions est particulièrement intéressante. Isabelle réussi captiver son lecteur dès les premières pages et le tenir en haleine, tout en abordant des thématiques complexes et sensibles avec une grande justesse.
La fin de « Game over » est marquée par Rebecca, amenée à faire des choix décisifs pour son avenir (n’insistez pas, je ne vous en dirai pas plus). Là aussi, le cerveau du lecteur carbure : il est habilement poussé à réfléchir sur les effets psychologiques d’une exposition prolongée à l’horreur et à la souffrance humaine. Quant à l’intrigue policière, bien que de nombreuses pièces du puzzle soient assemblées, tout ne trouve pas une résolution complète, laissant planer un voile de mystère. Ce choix audacieux de l’autrice reflète une réalité où toutes les histoires ne s’achèvent pas parfaitement, mais il pourrait frustrer certains lecteurs avides de réponses (ce qui a été mon cas, je l’avoue).
« Game Over » est un thriller captivant et riche en émotions. L’alternance entre l’enquête criminelle, les réflexions sur les dérives modernes et l’histoire familiale offre un équilibre parfait entre tension, profondeur et humanité.
Ce roman s’impose comme une lecture incontournable pour les amateurs de thrillers psychologiques.
Un grand merci aux Éditions Taurnada pour cette lecture et leur confiance.
« A Paris, de nos jours, une personne peut mourir sous les yeux de plusieurs dizaines d’individus sans que personne remarque quoi que ce soit. Écouteurs dans les oreilles et nez collé sur leur portable, c’est comme si les gens étaient devenus sourds et aveugles. Une aubaine pour les criminels. »
#Gameover #IsabelleVillain #Taurnada

En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteure. A chaque fois, c’est un régal. Isabelle fait partie de mes auteurs chouchous depuis bien longtemps.
Auteur connu : retrouvez ici toutes les chroniques des romans d’Isabelle.
Émotions ressenties lors de la lecture : tension, empathie, peur, fascination, frustration, curiosité.
Ce que j’ai moins aimé : la fin…enfin, plutôt l’absence de réponses claires.
Les plus : l’originalité de l’intrigue, les thématiques abordées, les personnages et leur évolution, de roman en roman, la plume, le rythme.
Si je suis une âme sensible : un peu dur, méfiez-vous…

par rapport à ton résumé qui t’a laissé sans réponse à la fin, c’est normal. Cela m’a fait penser à certaines fin de film où tu ne sais pas où tu n’a pas de réponse. Tu restes sur ta faim et à toi d’imaginer la fin. À moins que l’autrice prépare encore une suite……
En attendant à toi d’imaginer pourquoi tu n’as pas de réponse.
Bon samedi à toi et ta famille.
Bisous. Domi
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Hello Sonia 🌞 Je serai curieuse de lire Game Over pour les thématiques actuelles telles que nos « addictions » au monde numérique au détriment du monde réel qui hélas, ne désempli pas d’actes criminels barbares. Mais, je n’ose pas… je passe mon chemin 😓 En tout cas, merci à toi pour la découverte ma chère 😉
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Coucou Aïka, notre monde part en cacahuète depuis belle lurette (tiens, je fais des rimes lol). Ça fait peur n’empêche. Passe un bon dimanche !
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Adoré aussi 🖤
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Quel jeu machiavélique 👍👍
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