« 13 h pile ! » à la Librairie de Paris : Voyage en Inde

Coucou la Book Team, le rendez-vous mensuel « 13 h pile ! » de la Librairie de Paris avait pour thème, en ce mois de février : Voyage en Inde. On découvre cela ensemble ?

13h pile, c’est le rendez-vous mensuel à thème des férus de littérature à la librairie de Paris à Saint-Etienne ! 


Le principe ? Profiter de notre pause déjeuner pour découvrir les coups de cœur de nos libraires préférés et partager les nôtres ! 

Le thème de février :

Le 13h pile ! fête ses un an d’existence, l’affiche se renouvelle et je la trouve très jolie. J’ai fait mon traditionnel tour de la Librairie, à la recherche des nouveautés.

J’adore cette ré-édition des classiques chez Point.

Je pense acheter « Notre Dame de Paris » dans très peu de temps. J’avoue aussi que j’ai pour projet de refaire toute ma bibliothèque, et du coup, je regarde des romans visuellement superbes à mettre en valeur sur mes futures étagères. Les idées ne manquent pas !

« Autant en emporte le vent » existe aussi en roman graphique ! Trop bien !

Place au 13h pile ! c’est l’heure. Le thème de ce mois offre un territoire littéraire totalement inconnu pour moi. Une belle occasion de découvrir des auteurs et des récits que je n’aurais sans doute pas explorés de moi-même.

Emma et Élodie, les libraires, ont présenté une sélection variée de romans et recueils qui plongent le lecteur au cœur de l’Inde, avec ses contrastes, ses traditions et ses métamorphoses contemporaines.

Wyndham et Banerjee, tome 1

1919. La Grande Guerre vient de se terminer en Europe. Après cette parenthèse éprouvante, certains Britanniques espèrent retrouver fortune et grandeur dans les lointains pays de l’Empire, et tout particulièrement en Inde. Ancien de Scotland Yard, le capitaine Wyndham débarque à Calcutta et découvre que la ville possède toutes les qualités requises pour tuer un Britannique: chaleur moite, eau frelatée, insectes pernicieux et surtout, bien plus redoutable, la haine croissante des indigènes envers les colons. Est-ce cette haine qui a conduit à l’assassinat d’un haut fonctionnaire dans une ruelle mal famée, à proximité? d’un bordel? C’est ce que va tenter de découvrir Wyndham, épaulé par un officier indien, le sergent Banerjee. De fumeries d’opium en villas coloniales, du bureau du vice-gouverneur aux wagons d’un train postal, il lui faudra déployer tout son talent de déduction, et avaler quelques couleuvres, avant de réussir à démêler cet imbroglio infernal.

A travers la vie d’un seul quartier et de son petit peuple de cour des miracles habité par des personnages venus de tous horizons , Rohinton Mistry réussit une fresque bigarrée et sensible qui est tout à la fois une parabole de la condition humaine et de l’odyssée d’une nation.
Révélation de la littérature anglo-indienne en plein essor, consacré par le succès et la critique internationale, Rohinton Mistry démontre un talent romanesque digne d’un Dickens ou d’un Hugo. Scènes de tendresse, épisodes d’une drôlerie pathétique, séquences de violences et d’horreurs, problèmes politiques en arrière-plan : l’Equilibre du monde est bien plus qu’une fiction, il est un monde à lui seul.
Un roman-fleuve charriant dans ses remous tout un flot de sentiments, d’émerveillements et de révoltes, une immense saga aux vertus stimulantes et magiques.

Anjali a dix ans quand on la marie à un homme qu’elle n’a jamais vu. Et à peine seize quand elle se retrouve veuve et condamnée à être brûlée vive pendant la crémation de son époux. Ainsi l’exigent les cruelles coutumes encore en vigueur en Inde à l’orée des années 1920.
Si Anjali réussit à échapper aux flammes, c’est pour trouver refuge — du moins le croit-elle — auprès d’une femme qui se révèle être une dangereuse entremetteuse et va tenter de monnayer sa beauté adolescente auprès d’un potentat riche et pervers.
Dans un pays encore sous contrôle britannique, mais qui connaît déjà de violents soubresauts indépendantistes, quel peut être le destin d’une femme belle et rebelle en quête de liberté ?

Sélectionné pour les plus grands prix littéraires anglo-saxons, finaliste du Booker Prize, ce premier roman nous raconte l’histoire d’un père qui, contraint d’élever seul ses trois adolescentes, décide d’en faire des sportives de haut niveau. Un roman familial tendre et bouleversant qui est aussi roman d’initiation profondément original.
Dans la banlieue de Londres, Pa’ doit maintenant élever seul ses trois filles. La disparition de leur mère le laisse démuni : Il faut cadrer ces jeunes adolescentes, les occuper, lui dit sa famille. C’est ainsi que la jeune Gopi et ses deux aînées se retrouvent sur les terrains de squash. Pa’ décide de faire de Gopi une championne, entraînant toute la famille dans son obsession. L’univers de la jeune fille bascule : le sport devient son seul horizon. Sur le terrain, elle n’est pas seule. Elle est avec son père. Elle est avec Ged, son jeune partenaire, elle est avec ses sœurs. Et la magie opère…

Dans un village modeste du Tamil Nadu, État du sud de l’Inde, Ponna et Kali, jeune couple de paysans, filent le parfait amour. Pourtant leur bonheur est mal vu car ils n’ont toujours pas conçu d’enfant. Ponna et Kali se sentent suffisamment comblés par leur union mais, face aux moqueries et humiliations croissantes, ils vont chercher une solution dans leur folklore, entre superstitions et offrandes. C’est alors qu’ils ont vent d’un festival dans un temple juché sur les montagnes, et d’une curieuse cérémonie qui pourrait peut-être les sauver…

Sophia, jeune Française en quête d’amour et de sens, se rend dans un ashram en Inde. La discipline est rude et impose aux pensionnaires de se concentrer sur leur parcours spirituel intime, de réserver leurs contacts et leurs échanges aux séances d’extase collective. Mais Sophia est vite révulsée par le sort réservé aux femmes, par le racisme antimusulman et par les croyances archaïques professées par le Guru. Dans une soudaine surconsommation de sexe, Sophia se surprend à tomber amoureuse, comme pour déjouer les règles, comme un retour vers l’innocence.
Plongée dans le paysage urbain d’un pays vaste et complexe, le roman suit le parcours vacillant de Sophia, bouleversée par sa quête spirituelle et charnelle, et s’interroge sur la place de la femme en amour comme en religion. La violence de la situation politique et sociale transparaît pleinement dans la langue inventive, poétique et tranchante de Shumona Sinha.

Göran Borg, la cinquantaine, divorcé, vient de se faire virer. Il accepte de suivre son ami Erik, animateur de voyages organisés en Inde. Là-bas, il découvre un nouveau monde et rencontre Preeti dans un salon de manucure. Imaginant d’abord de petits mensonges pour la séduire, il va finalement se construire une toute nouvelle vie.

Un couple d’âge mûr, qui a travaillé dur pour en arriver là, est ravi d’exhiber sa nouvelle Honda devant tous les voisins du lotissement. Bizarrement, Sreenath, leur aîné, daigne à peine sortir de sa chambre, et ne semble pas partager l’excitation familiale.
Le fils cadet est le premier à comprendre ce qui se trame : Sreenath et sa copine ont été filmés à leur insu dans un parc, en pleins ébats, et la vidéo est en train de devenir virale. Un scandale dont la famille ne se remettra pas.
Un roman sur l’infamie qui se répand comme une traînée de poudre, sur le pouvoir destructeur de l’image, sur ce qui échappe à tout contrôle sur Internet – dans une société conservatrice, dans un monde ultra-connecté.

Les lecteurs de Franck André Jamme sont habitués à ces poèmes où passent les voix d’hommes et de femmes, sans que ces derniers soient nommés ni même précisés.
On retrouve cette caractéristique dans ce dernier ouvrage, construit autour du dialogue entre un homme et une femme, dialogue poursuivi page après page, orchestré par le regard d’un narrateur et rythmé par des pauses, des stations, toute une mesure du temps qui n’est pas sans évoquer le théâtre.
Cette dramaturgie intime est elle-même scandée par les sept interventions de la juke-box (d’où le titre) délivrant, sous forme de refrains, conseils et constats, morale rêveuse et mises en garde qui n’excluent pas l’humour.

Certains de ces titres ont particulièrement retenu mon attention. « Les plus belles mains de Delhi » de Mikael Bergstrand, avec son intrigue qui mêle humour et regard occidental sur l’Inde, me tente beaucoup. « Souvenirs de ces époques nues » de Shumona Sinha, qui aborde les tensions identitaires et sociales, semble être une lecture percutante. « Femme pour moitié « de Perumal Murugan, qui explore la place de la femme et les tabous de la société indienne, m’interpelle aussi. Enfin, « Le destin d’Anjali » de Hema Macherla, avec son portrait d’une femme luttant pour sa liberté, m’a donné envie d’en savoir plus.

Ce 13h pile ! a été une expérience vraiment enrichissante, qui m’a donné envie de sortir de ma zone de confort littéraire. Je pense me procurer certains de ces romans prochainement, je suis curieuse de voir comment ces auteurs dépeignent l’Inde, entre traditions et modernité. Et vous, avez-vous déjà exploré la littérature indienne ?

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