Informations
Titre : Loch noir
Auteur : Peter May
Éditeur : Editions du Rouergue
Nombre de pages : 368 pages
Formats et prix : broché 23 € / numérique 16.99 €
Date de publication : 7 mai 2025
Genre : polar
Résumé
Le corps de Caitlin Black est retrouvé à l’embouchure d’An Loch Dubh, le loch noir, sur la côte ouest de l’île de Lewis. La jeune femme, habituée des sujets sur l’environnement et nageuse émérite, a été violée et battue avant d’être assassinée. Lorsque Fionnlagh, le fils qu’il a eu de Marsaili, est accusé du crime, Fin Macleod plaque son boulot à la police de Glasgow et s’envole aussitôt vers sa terre d’enfance.
Il l’a quittée dix ans plus tôt pour vivre librement son amour pour Marsaili. Comment disculper son fils alors que les preuves l’accablent ?? Comment renouer avec les Hébrides alors que les baleines s’échouent sur les plages ?? Comment faire face aux ombres qui remontent du passé? ? Dans ce jeu de faux-semblants, Fin Macleod va devoir traverser les mensonges et les secrets des hommes, les cruautés de l’océan qui ne pardonne ni aux imprudents ni aux téméraires.
Et s’il le faut, affronter la mort.
Avec ce roman poignant, Peter May redonne vie au héros emblématique qui a bouleversé des millions de lecteurs à travers le monde et nous prend à nouveau au cœur dans l’abîme du loch noir.
Mon avis
Retour dans les Hébrides, au cœur de l’âme humaine
Avec « Loch Noir », Peter May renoue avec son héros iconique Fin Macleod, pour un retour aussi bouleversant que magistral sur l’île de Lewis.
Ce roman, à la fois noir, intimiste et profondément humain, s’impose comme un prolongement vibrant de la célèbre trilogie écossaise qui a conquis des millions de lecteurs. Un récit, pouvant se lire indépendamment, où les paysages sauvages se font miroir des tourments intérieurs.
Un drame au cœur des terres natales
Le corps de Caitlin Black, jeune femme militante écologiste et sportive accomplie, est retrouvé à l’embouchure du loch Dubh, le « loch noir ». Violée, battue, puis assassinée, elle devient l’incarnation tragique de cette nature à la fois sublime et impitoyable. Très vite, l’affaire prend un tournant personnel : Fionnlagh, le fils que Fin Macleod a eu avec Marsaili, est accusé du crime.
Dès lors, Fin abandonne tout, son emploi à la police de Glasgow, sa vie construite loin de Lewis, pour revenir sur cette île dont il s’était arraché il y a dix ans. Ce retour aux sources est chargé de douleurs, de souvenirs et de secrets inavoués.
« Ça te hante, la mort. On n’a qu’une vie, tous autant qu’on est. On ne se rend pas compte à quel point elle est précieuse jusqu’à ce qu’on ne soit pas loin de la quitter. Et il n’y a pas de retour en arrière. Pas moyen de faire revenir toutes celles qu’on a prises. »
Une enquête sur fond de chaos naturel et humain
Le roman est avant tout une quête de vérité, mais pas uniquement judiciaire. Si Fin cherche à disculper son fils, il est aussi confronté à la décomposition d’un monde qu’il croyait connaître. Les baleines échouées sur les plages viennent hanter l’intrigue, comme autant de signes du dérèglement d’un écosystème en perdition. Le paysage n’est plus ce refuge mystique, mais un témoin silencieux des dérives humaines.
Peter excelle dans l’art du faux-semblant, du non-dit, des silences lourds. À mesure que l’enquête avance, c’est tout un enchevêtrement de mensonges, de culpabilités enfouies et de vieilles blessures qui remontent à la surface. Chaque personnage semble porter sa part d’ombre et le lecteur se surprend à douter de chacun.
Le passé comme clé du présent
Peter tisse son récit avec une grande maîtrise du va-et-vient temporel. À travers des retours dans la jeunesse de Fin, il dévoile peu à peu les événements et les choix qui ont façonné l’homme qu’il est devenu, mais aussi ceux qui pèsent aujourd’hui sur le drame en cours. Ces plongées dans le passé ne sont jamais gratuites : elles éclairent les tensions familiales, les silences entre Fin et Marsaili, et surtout la relation distante avec Fionnlagh. Les fantômes d’hier, longtemps enfouis, ressurgissent pour éclairer les zones d’ombre du présent, donnant à l’intrigue une profondeur émotionnelle rare. On comprend alors que pour sauver son fils, Fin devra aussi affronter ses propres erreurs, ses lâchetés, ses fuites. Le temps devient un personnage à part entière, à la fois juge, révélateur et cicatrice.
Un héros ébranlé, mais toujours profondément humain
Peter a fait de Fin un homme écartelé, entre son amour pour Marsaili, son impuissance face à son fils et sa volonté farouche de justice. Il incarne parfaitement cette figure du père déchu, qui tente de rattraper le temps perdu dans un monde qui ne lui appartient plus vraiment.
La plume, poétique et sensorielle, donne corps à cette dualité entre nature et violence, beauté et horreur. Les Hébrides, omniprésentes, deviennent un personnage à leur tour, magnifiquement décrit, à la fois majestueux et terrifiant.
Un polar bouleversant et engagé
« Loch Noir » n’est pas qu’un simple polar. C’est aussi une réflexion poignante sur la filiation, la culpabilité, la transmission et la fragilité du lien humain face aux forces destructrices, qu’elles soient naturelles ou sociales. L’engagement écologique y est palpable, sans jamais alourdir le propos. Il sert de toile de fond à un drame humain d’une grande intensité.
C’est un roman qui prend aux tripes, où l’émotion l’emporte sur l’action et où chaque page résonne comme un écho aux cris du loch noir. Lire « Loch Noir », c’est accepter d’être bousculé, parfois mal à l’aise, souvent ému. J’ai refermé ce livre avec le cœur serré, bouleversée par la justesse des émotions, la complexité des relations humaines et le silence déchirant du paysage écossais. Peter ne se contente pas de raconter une enquête, il fouille l’âme de ses personnages avec une délicatesse crue, presque douloureuse. J’ai eu l’impression de marcher aux côtés de Fin, de ressentir le vent, le sel, la solitude et cette quête d’absolution impossible. C’est un roman qui prend son temps, qui exige qu’on s’y abandonne.
Un polar profond, poétique et profondément humain, à lire absolument pour les amateurs de romans noirs exigeants.
« Il y a beaucoup de choses dans ma vie dont je ne suis pas fier. Nous sommes qui nous sommes, nous avons fait ce que nous avons fait, et au bout du compte, ou on l’accepte ou on le regrette. Or, le regret est extrêmement destructeur. »
Je remercie les Editions du Rouergue pour cette lecture.
#Lochnoir #PeterMay
En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : je n’ai pas pu résister au titre, évocateur d’abîmes, de silence et de tragédie…
Auteur connu : je ne connaissais pas Peter May avant ce roman. Quelle erreur !
Émotions ressenties lors de la lecture : mélancolie, angoisse, doute, tristesse, admiration.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : l’ambiance, le décor, la plume, les sujets abordés.
Si je suis une âme sensible : quelques scènes difficiles.


J’ai beaucoup aimé sa trilogie écossaise . Je note donc celui-ci . Merci.
Zoé
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Bonne lecture Zoé. Celui-ci devrait vous plaire !
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J’aime beaucoup cet auteur. Sa trilogie écossaise est géniale, et je ne savais pas qu’il avait écrit un 4e opus ! Merci pour la découverte !
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Je suis contente d’avoir pu découvrir cet auteur. Pas sûre que je l’aurais lu si je ne l’avais pas reçu en SP. Le côté cool des SP, c’est de pouvoir s’ouvrir à d’autres auteurs.
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Tu me donnes envie de retourner lire cet auteur.
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Si tu as aimé sa trilogie tu vas aimé celui-ci !
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Mince, je n’ai pas lu cette trilogie ! Mais celui-ci est dans ma PAL 😉
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Ah, je me sens moins seule alors 😄 Je suis aussi passée à côté de la trilogie, mais « Loch Noir » peut se lire indépendamment et il donne très envie de découvrir les précédents ! Hâte d’avoir ton retour quand tu t’y plongeras 😉
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