« Hot Springs Drive » de Lindsay HUNTER

Informations 

Titre : Hot Springs Drive

Auteur : Lindsay Hunter 

Éditeur : Sonatine

Nombre de pages : 320 pages

Formats et prix : broché  22 € / numérique 14.99 €

Date de publication : 5 juin 2025

Genre : littérature américaine

Résumé

« Je l’ai tout de suite adorée. N’est-ce pas de cette façon que débutent les haines les plus violentes ? »
Lorsque Theresa et Jackie se rencontrent, leur amitié a immédiatement la force d’une évidence, tant elles ont de points communs. Un mari trop ou pas assez présent, des enfants qui se murent peu à peu dans l’hostilité de l’adolescence, la sensation d’être invisible… Chacune trouve alors chez l’autre l’épaule bienveillante et consolatrice dont elle avait besoin.
Aussi, quand une maison se libère sur Hot Springs Drive, Jackie décide-t-elle de devenir la nouvelle voisine de Theresa. Et lorsque Jackie cherche à perdre du poids, Theresa la motive en suivant le même programme qu’elle, comme le ferait toute bonne copine. Mais tandis que ses kilos fondent, le désir ne cesse de grandir en Jackie. Un désir enivrant, débordant, insatiable, qui semble n’avoir aucune limite – en tout cas pas celle de s’interdire Adam, le mari de Theresa. Et la tension monte, irrépressiblement. Jusqu’au jour où Theresa est retrouvée morte dans son garage. Que s’est-il passé à Hot Springs Drive ?

Mon avis

Une lecture qui m’a laissée au bord de la route…

Il y a des livres qu’on attend avec impatience, dont la promesse narrative titille notre curiosité, surtout quand il est question de drames domestiques, de passions dévorantes et de tensions croissantes dans une banlieue pavillonnaire bien proprette. « Hot Springs Drive » s’inscrivait dans cette lignée et, sur le papier, tout y était : amitié féminine trouble, désir insidieux, trahison, crime. Le cocktail parfait… mais le résultat, pour moi, fut un rendez-vous manqué.

Une intrigue étouffante… dans tous les sens du terme

L’histoire commence fort : dès les premières pages, nous savons qu’une femme est morte. Il ne reste plus qu’à comprendre pourquoi et comment. Ce choix narratif casse d’emblée toute possibilité de véritable suspense. On ne lit donc pas pour découvrir une intrigue, mais pour suivre la lente descente aux enfers de deux femmes, Theresa et Jackie, amies fusionnelles devenues rivales. Cette absence de tension dramatique forte a contribué à mon désintérêt progressif.

Le sexe comme fil conducteur

Il faut le savoir avant d’ouvrir ce roman : le sexe est au centre de tout. Désir, frustration, obsession… chaque page ou presque en parle. Cela pourrait être intéressant si cela servait une réflexion profonde sur la passion destructrice, mais j’ai eu l’impression que cela tournait souvent en rond, au point de devenir lourd et répétitif. Cette insistance a fini par m’éloigner de l’essentiel : comprendre ces personnages et leurs fêlures.

« Ce désir sourd était perpétuellement tapi en lui. Un bouillonnement, une flamme rugissante qui se muait en brasier. Son cœur cognait dans sa poitrine. Il peinait à respirer. C’était l’extase. C’était atroce. »

Une amitié toxique… mais sans relief

Theresa et Jackie sont deux femmes qui se ressemblent : épuisées, en quête de reconnaissance, engluées dans des mariages qui ne les comblent plus. Elles se trouvent, se soutiennent, puis tout bascule. Cette thématique avait tout pour me plaire, mais le traitement manque de nuance. 

Les émotions sont surjouées, les pulsions exacerbées, les réactions disproportionnées et très vite tout devient excessif, caricatural, voire incohérent. La trajectoire de Jackie, en particulier, m’a semblé précipitée, comme si l’auteure voulait à tout prix faire sombrer son personnage dans une spirale noire… sans vraiment construire sa psychologie de manière nuancée.

Une narration abrasive et déséquilibrée

Lindsay adopte un style très particulier : phrases courtes, pensées brutes, vocabulaire cru. Cette approche peut séduire par son audace, mais pour moi, elle a rendu la lecture fatigante. 

Alors, oui, en effet, le roman se veut provocant, frontal, sans fard. Lindsay choisit de montrer la violence ordinaire, la frustration sexuelle, les non-dits conjugaux, les dérives du corps et de l’esprit. Mais plutôt que de ressentir une montée en tension progressive, j’ai eu la sensation d’un déséquilibre constant. Des passages entiers sont dédiés aux corps, à la chair, aux pulsions, ce qui pourrait avoir un réel intérêt littéraire, mais ici, cela m’a paru gratuit, répétitif, voire pesant. Et cette insistance m’a progressivement éloignée de l’histoire principale, pourtant censée être tragique et poignante. 

Mon ressenti : difficile d’aller au bout

Dès les premières pages, j’ai eu du mal à entrer dans le récit. Et soyons honnête : j’ai failli abandonner cette lecture à plusieurs reprises. Si je suis allée jusqu’au bout, c’est uniquement parce qu’il s’agissait d’un service presse. Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, je n’ai pas compris leurs choix, ni adhéré au style. L’ambiance poisseuse et suffocante, censée souligner la décomposition des liens entre les personnages, a fini par m’étouffer.

Tout m’a paru froid, mécanique, même lorsque le récit tentait de créer de l’émotion. Et une fois la dernière page tournée, je n’ai ressenti ni choc, ni tristesse, ni empathie. Juste un grand ouf de soulagement !

« Hot Springs Drive » avait tout pour me plaire…Mais il m’a perdue. Peut-être séduira-t-il les lecteurs ou lectrices amateurs d’expériences littéraires radicales et de récits profondément sombres. Pour ma part, je suis restée à la porte de cette maison de banlieue.

« De nos jours, le conseil que tout le monde donne aux mamans, c’est de lâcher prise. Ignorer les attentes de la société (…) Je vais vous confier mon secret : personne n’a remarqué que la maison se désagrégeait autour de nous. »

Je remercie Editis, Lisez ! et les Editions Sonatine pour cette lecture.

#HotSpringsDrive   #LindsayHunter   #Sonatine

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le pitch initial m’intriguait énormément. Il me faisait penser à la série tv « Desperate Housewifes ». Dommage…

Auteur connu : « Hot Springs Drive » est le second roman de Lindsay. A voir le sujet du prochain si je me laisse tenter…ou pas.

Émotions ressenties lors de la lecture : frustration, lassitude. 

Ce que j’ai moins aimé : le manque d’émotions ressenties, l’intrigue déséquilibrée, le style. 

Les plus : les questionnements sur le couple et la maternité, les thématiques. 

Si je suis une âme sensible : ce roman est très cru, autant dans les descriptions corporelles que dans les pensées des personnages. Il aborde la sexualité de manière brutale, sans filtre, ce qui peut heurter certains lecteurs.

Une réflexion sur “« Hot Springs Drive » de Lindsay HUNTER

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