« Hercule Poirot : Le crime de l’Orient-Express » de Benjamin VON ECKARTSBERG

Informations 

Résumé

Hercule Poirot est à Istanbul où il compte faire un peu de tourisme. Mais un télégramme lui demande de rentrer de toute urgence. Il doit prendre alors un billet pour l’Orient-Express en direction de Londres. Il reconnaît son ami M. Bouc, directeur de la ligne, qui va aussi en direction de Londres. Dans le train, M. Ratchett, un riche Américain, est tué au milieu de la nuit. Examinant le corps avec l’aide du docteur Constantine, il constate qu’il a été tué de douze coups de couteau. Poirot, en collaboration avec M. Bouc et le docteur Constantine, interroge les passagers du train et découvre un grand nombre d’informations complémentaires. Mais le mystère s’épaissit, tout comme la neige autour du train immobilisé au milieu de nulle part.

Mon avis

Une adaptation en cases et en mystère

Adapter l’une des enquêtes les plus célèbres d’Hercule Poirot est un pari audacieux. Avec ce premier tome de la série BD « Hercule Poirot« , Benjamin von Eckartsberg au scénario et Chaïko au dessin relèvent le défi avec élégance, mêlant respect de l’œuvre originale et modernité graphique. Une réussite qui mérite un arrêt prolongé en gare… de lecture.

Une entrée en matière soignée et immersive

Dès les premières pages, l’ouvrage installe son ambiance avec deux très belles cartes : l’une de l’Angleterre d’Agatha Christie, l’autre du monde, recensant les lieux où se sont déroulées les différentes enquêtes de la romancière. Chaque carte est balisée d’icônes indiquant le lieu précis de l’action et le détective en charge de l’enquête, que ce soit Poirot, Miss Marple ou d’autres. Une excellente idée éditoriale qui ravira les amateurs de géographie littéraire et les fidèles de l’univers d’Agatha Christie, tout en plantant le décor pour les néophytes.

Un huis clos au sommet du suspense

Nous retrouvons le célèbre détective belge à Istanbul, prêt à profiter d’un peu de repos. Mais un télégramme urgent l’oblige à reprendre le chemin de Londres à bord de l’Orient-Express. Parmi les passagers se trouve M. Ratchett, un Américain inquiet, qui propose à Poirot ses services pour le protéger d’une menace. Ce dernier refuse. Le lendemain matin, Ratchett est retrouvé assassiné dans sa cabine, frappé de douze coups de couteau. Alors que le train est bloqué par la neige, Poirot, assisté du docteur Constantine et de son vieil ami M. Bouc, va interroger les passagers un à un pour démêler les fils d’une affaire bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Le scénario reste fidèle à la trame d’Agatha Christie, tout en sachant exploiter intelligemment les codes de la bande dessinée pour maintenir le suspense. Les révélations s’égrènent avec un bon rythme, et les dialogues sonnent juste, notamment ceux de Poirot, toujours aussi raffiné, méticuleux, et un brin sarcastique.

 Un graphisme élégant, expressif et immersif

Le travail graphique de Chaïko est remarquable. Les planches sont soignées, avec un découpage classique mais très lisible, parfaitement adapté à l’enquête et à l’introspection du détective. On ressent une vraie ambiance : la froideur de la neige qui isole le train, le luxe feutré des wagons, les visages fermés ou paniqués des passagers…

Certains visages sont d’ailleurs particulièrement réussis : expressifs sans jamais tomber dans la caricature, ils participent à la construction psychologique de chaque personnage. Le lecteur, comme Poirot, est invité à les scruter pour y lire la vérité.

Les scènes muettes sont également très efficaces, notamment celles des premières planches : l’émotion y est palpable, grâce à un savant jeu d’ombres et de cadrages.

L’usage des couleurs renforce la tension dramatique.

Une mise en page classique mais efficace

Le découpage privilégie la clarté, ce qui est un choix judicieux pour un récit aussi dense et complexe. Les séquences d’interrogatoires sont bien rythmées, alternant gros plans et vues plus larges, ce qui évite toute monotonie visuelle. On ressent parfois un certain théâtre dans la composition des scènes, notamment lors des confrontations entre Poirot et ses interlocuteurs : les silences, les regards, les non-dits sont rendus avec finesse.

Le travail typographique est sobre, au service de la narration, et les cartouches de texte n’alourdissent jamais la lecture.

Un hommage réussi à l’univers d’Agatha Christie

Cette adaptation graphique réussit le pari de rester fidèle à l’esprit du roman tout en exploitant les spécificités de la BD. Le duo d’auteurs semble bien comprendre ce qui fait le charme des enquêtes de Poirot : l’intellect au service de la justice, l’élégance dans l’analyse et un amour du détail quasi maniaque. Et ce tome ne trahit jamais cet héritage.

C’est aussi une bonne porte d’entrée pour ceux qui ne connaîtraient pas encore « Le Crime de l’Orient-Express » : le mystère reste intact, la tension monte au fil des planches et le dénouement, glaçant de justesse, est magnifiquement mis en image.

« Le Crime de l’Orient-Express« , version bande dessinée, est une réussite à tous les niveaux. Graphiquement élégant, narrativement fidèle et fluide, ce premier tome donne envie de poursuivre le voyage avec d’autres adaptations. Les amateurs de Poirot seront ravis, et les néophytes peut-être tentés d’ouvrir pour la première fois un roman d’Agatha Christie.

À mettre dans toutes les valises de lecteurs, pour un voyage au cœur du crime… et de l’âme humaine.

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En bref…

2 réflexions sur “« Hercule Poirot : Le crime de l’Orient-Express » de Benjamin VON ECKARTSBERG

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