Informations
Titre : L’infidèle
Auteur : Catherine Hermary-Vieille
Éditeur : Archipoche
Nombre de pages : 280 pages pour le poche
Formats et prix : poche 7.95 €
Date de publication : 14 octobre 1985 pour le broché
Genre : roman historique
Résumé
États-Unis. Samir Khoury, Libanais devenu citoyen américain, est chargé des relations entre les banques américaines et les banques du Proche-Orient. Entre ses voyages, il mène à New York une existence aisée avec sa femme Carol et ses enfants, ses amis.
Liban. La guerre. Un hôpital où travaillent une infirmière libanaise, Joumana, et le docteur Selim Kassem, qui lui voue une véritable adoration.
Aéroport de Beyrouth, 6 juin 1976. Le vent chaud venu de la mer. Une première explosion. Une deuxième. Une troisième. Joumama se retourne. « Ce fut son regard que vit Samir et il ne vit plus rien d’autre. » Bombarde-ment. Coup de foudre.
Et la passion bientôt, parce que Samir et Joumana, tan-tôt séparés, tantôt s’aimant au cœur des ruines du Liban, de la violence, n’ont d’autre choix que de vivre avec intensité. Une fois Selim engagé dans l’armée palestinienne et Carol délaissée, Joumana et Samir se retrouvent seuls, face à face. « Ensemble ils avaient prononcé : « Nous sommes fous ! », et ri ensemble », mais pour combien de temps ?
Mon avis
Un amour au cœur du chaos
Avec « L’Infidèle », laissez-vous emporter dans un roman dense et brûlant, où l’Histoire et la passion s’entrechoquent. Sur fond de guerre civile libanaise, Catherine tisse le destin de deux êtres que tout oppose, mais que le hasard va précipiter l’un vers l’autre. Samir Khoury, banquier libanais installé aux États-Unis, et Joumana, infirmière restée au pays, se rencontrent lors d’un attentat à l’aéroport de Beyrouth. L’instant est bref, mais décisif : leurs regards se croisent dans la fureur, et plus rien ne sera jamais comme avant.
La passion comme seule issue
Ce roman est avant tout l’histoire d’un bouleversement. Samir, marié à Carol et père de deux enfants, mène une vie stable, réglée, confortable. Il n’est pas un héros romanesque au sens classique : il ne cherche ni la transgression, ni l’aventure. Mais dans ce Liban en feu, dans ce décor d’apocalypse, la rencontre avec Joumana déclenche une vague irrépressible : le désir, l’obsession, la nécessité presque vitale de l’aimer.
Joumana, elle, n’est pas une jeune ingénue. Elle est ancrée dans une réalité violente, elle soigne, elle résiste, elle est aimée par un autre, le docteur Selim Kassem, figure tragique et profondément humaine. Pourtant, elle aussi cède à cette attirance.
La relation entre Samir et Joumana est décrite avec une tension extrême : tout est dangereux autour d’eux, tout est temporaire et cette instabilité rend leur passion encore plus urgente. Le roman pose alors la question du choix : que reste-t-il de la fidélité quand tout autour de soi s’écroule ? Peut-on vivre dans le confort en sachant que l’on trahit une part de soi-même ?
Un récit politique et humain
Ce qui m’a frappée dans ce roman, c’est son équilibre entre l’intime et le politique. Catherine ne choisit pas un cadre historique par hasard : le Liban en 1976 est un pays fracturé, ravagé par les conflits internes et les ingérences extérieures. La guerre n’est pas qu’un décor : elle est un personnage à part entière, pesant, imprévisible, cruel.
À travers les trajectoires de Samir, Joumana et Selim, le roman explore plusieurs visages du Liban : celui de l’exilé tiraillé entre deux mondes, celui de la femme enracinée dans sa terre et celui de l’homme qui s’engage jusqu’à l’extrême, par idéalisme ou par désespoir.
C’est un roman engagé sans être militant. Il ne donne pas de leçons, il ne prend pas parti, mais il montre la complexité de cette guerre (les clans, les milices, les douleurs, les trahisons, les amitiés sacrifiées). On sent une immense tendresse pour ce pays, pour sa culture, sa beauté et ses contradictions.
Une plume élégante et poignante
La plume de Catherine est empreinte de justesse, parfois d’une retenue qui rend les émotions plus fortes encore. Il n’y a pas d’effusions, mais des silences lourds, des gestes, des regards. Certaines scènes sont d’une intensité rare, notamment lors des retrouvailles ou des séparations entre Samir et Joumana.
Le style est fluide, précis, sans fioritures inutiles. Ce n’est pas une romance facile : l’auteure choisit d’affronter les zones troubles, les dilemmes moraux, les contradictions des êtres. Elle ne juge pas ses personnages, ni l’épouse abandonnée, ni l’amant infidèle, ni l’amoureux éconduit. Elle les regarde, les écoute, et nous laisse en tirer nos propres conclusions.
Ce que j’ai ressenti en refermant ce roman
J’ai refermé « L’Infidèle » avec un mélange de trouble et d’admiration. Trouble, parce que c’est un roman qui dérange, qui questionne, qui ne donne pas de réponses faciles. Admiration, parce qu’il ose traiter à la fois de la passion et de la guerre. La fin m’a laissé un goût amer, je dois bien l’admettre… mais c’est aussi ce qui fait la force de cette histoire.
Ce roman m’a rappelé que l’amour n’est jamais pur, jamais simple, et qu’il peut naître au cœur même des ténèbres.
C’est un livre que je conseille à celles et ceux qui aiment les romans historiques, les histoires d’amour impossibles, mais aussi les textes profonds, qui laissent une trace.
#Catherine Hermary-Vieille #L’infidèle
En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai choisi de lire ce roman pour son mélange d’Histoire et de destin intime. Le cadre de la guerre civile libanaise, rarement abordé dans mes lectures, m’intriguait et je voulais voir comment Catherine Hermary-Vieille allait y tisser une passion amoureuse au cœur du chaos.
Auteur connu : c’est le premier roman de cette auteure que je découvre.
Émotions ressenties lors de la lecture : tension, mélancolie, colère, tendresse, intensité.
Ce que j’ai moins aimé : la fin.
Les plus : l’histoire d’amour, intense et tragique, le contexte géopolitique passionnant et bien documenté, les personnages, la plume.
Si je suis une âme sensible : ce roman montre sans détour la violence de la guerre civile libanaise. Attentats, bombardements, vies brisées : certaines scènes bouleversent. Les lecteurs sensibles à la souffrance ou aux amours impossibles seront fortement secoués.


Holàlà, ça doit faire près de 35 ans que je n’ai plus lu Catherine Hermary-Vieille….
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Elle inconnue au bataillon pour moi ! Je l’ai sortie de ma PAL, comme quoi, les vacances servent à ça aussi. J’ai beaucoup aimé le sujet.
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