« Les âmes fracassées » d’Alfred LENGLET

Informations 

Titre : Les âmes fracassées

Auteur : Alfred Lenglet

Éditeur : Taurnada

Nombre de pages : 214 pages

Formats et prix : poche 10.90  € / numérique 7.99 €

Date de publication : 11 septembre 2025

Genre : polar

Résumé

Jean-Baptiste Meningi, chef de l’orchestre de Lyon, vient d’être assassiné au moyen d’un drone, alors qu’il faisait son footing dans le parc de la Tête-d’Or. Meurtre ciblé ou attaque terroriste ?
Sur place, le commandant de police Nolan Diethelm et son équipe d’enquêteurs sont sur le pied de guerre. Les autorités s’en mêlent et, lorsque l’expertise des débris de l’appareil révèle l’utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale, le doute n’est plus permis : la victime n’a pas été choisie par hasard.
Entre course judiciaire, faux-semblants et pression médiatique, la tension monte.
Très vite, les policiers se retrouvent confrontés à une vérité balayant les évidences.
Une vérité dont personne ne sortira indemne.
Comment se relever et survivre quand notre âme est fracassée ?

Mon avis

Avec « Les âmes fracassées », Alfred Lenglet signe un polar ancré dans une modernité glaçante, où le crime dépasse le simple meurtre pour entrer dans une ère technologique inquiétante.

Un crime spectaculaire et moderne

Dès les premières pages, le lecteur est happé par une scène d’ouverture aussi inédite qu’effrayante : Jean-Baptiste Meningi, chef d’orchestre lyonnais, est tué alors qu’il faisait son footing au parc de la Tête d’Or. Le meurtrier ? Un drone, équipé d’un logiciel de reconnaissance faciale. Ce mode opératoire, glaçant et inhabituel, m’a immédiatement séduite par son originalité. C’est une arme qu’on ne croise pas souvent en littérature policière et elle ancre le roman dans une inquiétante modernité : la technologie qui, détournée, devient instrument de mort.

J’ai aussi beaucoup apprécié le choix du lieu. Le parc de la Tête d’Or, que je connais bien, donne une dimension presque cinématographique à la scène. Le fait de pouvoir visualiser les allées, les joggeurs, l’ambiance de ce lieu de vie rend l’événement encore plus réaliste. Je crois que la prochaine fois que j’irai au parc, il me sera impossible de ne pas repenser à ce roman…

« Cette histoire de drone l’intriguait. Il connaissait sur le bout des doigts la saga Star Wars et avait du mal à rendre crédible l’existence de robots tueurs. »

Un réalisme renforcé par l’expérience de l’auteur

On sent immédiatement que l’auteur n’écrit pas « de l’extérieur ». Ancien commissaire de police, Alfred Lenglet met son expérience et sa connaissance du terrain au service de l’intrigue. Cela se ressent dans la précision des procédures, la justesse des dialogues entre collègues, la façon dont les équipes s’organisent ou subissent la pression hiérarchique et médiatique. C’est une plongée crédible dans les coulisses d’une enquête criminelle, loin des clichés habituels.

Cette maîtrise donne une grande force au récit : on croit à ce que l’on lit, on a vraiment l’impression d’être au cœur d’une enquête menée tambour battant.

Une intrigue efficace mais attendue

L’enquête se déroule avec clarté et efficacité. Pas de temps mort, pas de détour inutile : tout est net, précis et les événements s’enchaînent avec rigueur. C’est une qualité indéniable, car le lecteur est porté d’un chapitre à l’autre sans s’ennuyer.

Cependant, cette efficacité a aussi un revers : j’ai trouvé certaines révélations un peu prévisibles. L’intrigue se tient parfaitement, le suspense, présent, mais pas au point de réellement me surprendre.

Les « âmes fracassées » : un titre lourd de sens

Le titre n’est pas choisi au hasard. Il renvoie à ces fêlures invisibles, à ces blessures intimes qui jalonnent le récit et qui nourrissent sa noirceur. On comprend très vite que derrière l’efficacité d’une enquête policière se cachent des existences brisées, des destins marqués par la douleur et la violence.

C’est une approche intéressante, qui donne une dimension humaine à l’intrigue. Mais c’est aussi un point où j’ai ressenti un petit manque : j’aurais aimé que l’auteur creuse davantage cette psychologie des criminels, qu’il nous permette de pénétrer encore plus dans la noirceur et les fractures de ces âmes.

Des personnages crédibles mais distants

Le commandant Nolan Diethelm et son équipe sont des personnages réalistes, bien campés dans leur rôle d’enquêteurs. On croit à leur professionnalisme, à leurs méthodes, à leurs réactions face à la pression. Mais pour ma part, j’ai eu du mal à m’y attacher. Il m’a manqué un peu d’intime, d’émotion, de fragilité qui m’aurait permis de créer un lien plus fort avec eux.

En refermant le livre, j’avais l’impression de bien connaître leur fonction, mais pas forcément leur cœur. Et c’est ce petit supplément de profondeur psychologique qui aurait, je pense, donné une toute autre force au roman.

« Les circonstances de la mort de votre mari sont troublantes. L’enquête doit explorer toutes les pistes, même les plus extrêmes ou celles qui apparaîtraient comme fantaisistes. »

Une plume maîtrisée

Concernant l’écriture, rien à redire sur la fluidité et l’efficacité.  La plume d’Alfred est claire, sobre et adaptée au genre policier. Les dialogues sont réalistes, les descriptions vont à l’essentiel et le récit se lit sans difficulté. J’ai toutefois noté quelques répétitions, mais globalement, l’écriture reste agréable et professionnelle.

En refermant ce livre

« Les âmes fracassées » est un polar solide, qui séduit par son réalisme, son décor marquant et son ancrage dans des thématiques modernes. Si j’ai été impressionnée par la précision de l’auteur et le mode opératoire original, j’aurais aimé un peu plus de psychologie et de surprise pour être totalement emportée.

Si vous aimez les polars qui sentent le vrai, avec des enquêtes solides et un regard juste sur le travail policier, ce roman est fait pour vous.

Je remercie Joël et les Editions Taurnada pour cette lecture. 

« Les emmerdements volent en escadrille, le commissaire Barelle le savait. Le dicton se vérifiait. Il appela Paris pour confirmer les découvertes et avisa le procureur de la République dans la foulée. »

#Lesâmesfracassées   #AlfredLenglet   #Taurnada

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’étais intriguée par le résumé, qui promettait une intrigue ancrée dans notre époque, avec un mode opératoire hors du commun. Difficile de résister à une intrigue où le meurtrier se sert d’un drone pour tuer !

Auteur connu : je ne connaissais pas Alfred Lenglet, je vais suivre sa prochaine parution avec attention. 

Émotions ressenties lors de la lecture : fascination, malaise, curiosité, frustration.

Ce que j’ai moins aimé : quelques répétitions, des personnages auxquels j’ai eu du mal à m’attacher, une intrigue efficace mais parfois prévisible.

Les plus : le mode opératoire original et marquant, le décor du parc de la Tête d’Or, le savoir-faire de l’auteur, ancien commissaire, qui donne un vrai poids aux procédures et à la dynamique policière, l’intrigue claire, sans temps mort.

Si je suis une âme sensible : même si le roman n’entre pas dans des descriptions sanglantes ou choquantes, certains passages peuvent troubler par leur réalisme.

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