« Le cercle de pierres » de M.W. CRAVEN

Titre : Le cercle de pierres

Auteur : M.W. Craven

Éditeur : L’Archipel

Nombre de pages : 400 pages

Formats et prix : broché 22 € / numérique 5.99 €

Date de publication : 22 septembre 2022

Genre : thriller

Dans la région sauvage du Lake District, au centre de cercles de pierres, un tueur brûle vif des hommes fortunés âgés de soixante à soixante-dix ans.
Aucun lien apparent entre les victimes, aucun indice, jusqu’au jour où l’on découvre gravé sur le torse de l’une d’elles un nom : Washington Poe. Celui de l’inspecteur-chef mis à pied pour une erreur ayant entraîné la mort d’un suspect !
Contraint par sa supérieure Stephanie Flynn de reprendre du service, Poe doit faire équipe avec Tilly Bradshaw, une geek surdouée mais socialement inadaptée. Et avec son ami d’enfance, le policier Kylian Reid. Ensemble, ils remontent quelque vingt-cinq ans en arrière…
Poe comprend bientôt qu’il a été manipulé, mais, surtout, qu’il y a bien pire que de mourir immolé ! À lui de choisir désormais comment justice devra être rendue…

Un thriller qui décrit le pire que l’humanité puisse faire…A ne pas mettre entre toutes les mains.

Premier tome mettant en scène l’inspecteur Washington Poe.  A noter que le second, « Black Summer » sort chez L’Archipel le 7 septembre prochain. Et il y a trois autres titres publiés en Angleterre.

Le premier chapitre glace le sang. On peut dire que le lecteur est mis dans le bain d’entrée de jeu ! Une série de meurtres horribles dans le Lake District déconcerte la police locale. Les victimes sont mutilées puis brûlées vives, leurs corps déposés dans des cercles de pierres préhistoriques. Le tueur en série est surnommé « L’immolateur ». La Serious Crime Analysis Section, une division de la National Crime Agency, s’empare de l’affaire.

Tilly Bradshaw, analyste, découvre que l’une des victimes a un nom gravé sur le corps. Celui d’un policier actuellement suspendu : Washington Poe. Le directeur du SCAS décide de lever la suspension de Poe et de l’impliquer dans l’affaire.

« — Je suppose que tu as entendu parler de l’Immolateur ?
Poe s’y attendait si peu qu’il releva brusquement la tête. Bien sûr qu’il en avait entendu parler. Les gens n’avaient que ça à la bouche, même dans un coin aussi reculé que Shap. Ce type sacrifiait ses victimes dans les cercles de pierres du Cumbria, qui n’en manquait pas. Pour la première fois de son histoire, le comté abritait un tueur en série. »

La force de ce thriller réside déjà dans le mode opératoire du serial killer. C’est gore, mais aussi original. On apprend pas mal de chose sur la combustion des corps. Oui je sais ce que vous allez me dire : que je suis dingue. Ce n’est pas nouveau lol. Toujours est-il que j’assume : j’ai apprécié ces détails techniques immergeant totalement le lecteur dans le récit. Allez, voici le passage concerné, pour le plaisir ! Ne me remerciez pas !

« L’odeur saisit Poe en premier. À moins de cinq mètres de la tente, la puanteur était insoutenable.
Poe avait souvent entendu dire que les humains dégageaient une odeur de porc en brûlant. C’était faux. Peut-être cela aurait-il été le cas si leur chair seule avait été concernée, mais les victimes humaines ne sont pas tuées de la même façon que les animaux dans les abattoirs. On ne les a pas vidées de leur sang, les organes internes n’ont pas été retirés. Il reste inévitablement de la nourriture et des excréments dans les intestins.
Toute matière combustible possède sa propre odeur. Le sang a une forte teneur en fer et Poe détecta dans l’air de légers effluves métalliques. Il s’agissait des moins dérangeants. Les muscles se consument différemment de la graisse, les organes internes ne brûlent pas comme le sang, et les intestins dégagent une puanteur différente de toutes les autres. L’odeur finale était à la fois forte, douceâtre et écœurante. Sans oublier les relents d’essence bien reconnaissables.
Toute cette pestilence envahit le nez de Poe et le prit à la gorge. Il savait déjà qu’il lui faudrait plusieurs jours avant de s’en débarrasser. Pris d’un haut-le-cœur, il faillit vomir, se retenant de justesse. »

Ensuite, les personnages. Et pour finir, la personnalité et le mobile du serial killer.

Un partenariat improbable et atypique va se mettre en place. D’un côté, Poe, ingérable pour sa hiérarchie, implacable alors qu’il poursuit le tueur, ignorant les obstacles et les personnes qui se dressent sur son chemin, focalisé dans sa recherche de la vérité. Des coins très sombres dans sa personnalité font de lui un personnage central convaincant et charismatique. Et de l’autre côté, Bradshaw, atteinte d’Asperger, la meilleure analyste de la NCA. Titulaire de deux doctorats d’Oxford, elle possède des capacités remarquables en matière de statistiques, de données, de compétences informatiques et de programmation. Elle est naïve, innocente, obsessionnelle, elle prend tout au pied de la lettre et a du mal à s’adapter aux situations auxquelles elle est confrontée. Personnage vraiment intéressant et qui plus est, attachant.

Alors que l’enquête de Poe se déroule, Craven nous emmène dans des endroits sombres sans vergogne. Le cadre rural combiné à un mystère de plus en plus écœurant donne au livre un côté vraiment sinistre. Sans vouloir trop en dévoiler, il y a un rebondissement vicieux qui débloque l’horrible mystère central, et que je n’ai pas vu venir. Si j’avais trouvé le début prometteur, mon attention s’était un peu étiolé ensuite, l’enquête prenant un tour plus procédurier. Eh bien, avec ce cliffhanger, je me suis retrouvée scotchée aux pages sans pouvoir m’en décoller.

Je crois que le pire dans tout cela, c’est que je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir des sentiments pour le tueur. J’ai compris son raisonnement, et, même si je suis loin de cautionner ses actes, j’ai malgré tout ressenti de la pitié pour lui, et pour moi, ce monstre a été façonné par d ‘autres monstres, pires que lui.

« Le cercle de pierres » est un thriller rythmé, à l’intrigue exceptionnelle et où la tension augmente au fur et à mesure que l’on avance dans le récit. Corruption et vengeance tiennent les premiers rôles.

La plume de l’auteur est incisive, riche et saisissante. Il joue avec les émotions du lecteur, insufflant une charge émotionnelle importante et bouleversante.

Un thriller envoûtant que je vous conseille, si vous n’avez pas de barbecue prévu dans un futur proche ! Pour ma part, je suis accro et j’attends la suite avec une grande impatience !

« Le cercle de pierres, ou cromlech, est un lieu hors du temps, un havre de paix. Ses mégalithes figurent des sentinelles silencieuses. Des témoins impassibles dont la surface granitique brille, vernie par la rosée du matin. Usés par les éléments, ils ont enduré des milliers d’hivers sans céder aux assauts des ans, des saisons, des hommes. »

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le tome 2 va arriver d’ici peu. Le résumé m’intéressait beaucoup. Lorsque j’ai su que c’était une suite, j’ai voulu découvrir le premier tome avant. Et le résumé de « Le cercle de pierres » était alléchant !

Auteur connu : je ne connaissais pas M.W. Craven, il tombe directement dans ma liste d’auteurs à suivre de près !

Émotions ressenties lors de la lecture : effroi, peur, angoisse, dégoût, écœurement, révolte, impuissance, mais aussi passion et curiosité.

Ce que j’ai moins aimé : le côté décrivant un peu trop les procédures à mon goût, ce qui a cassé mon rythme de lecture, mais heureusement, la vapeur s’est inversée !

Les plus : les personnages, l’intrigue, la psychologie du tueur, la fin, la plume.

Si je suis une âme sensible : fuyez ! C’est aussi simple que cela. De toute façon, vous ne survivrez pas au premier chapitre….