« Les lionnes de Chauvet » de Sophie MARVAUD

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Titre : Les lionnes de Chauvet

Auteur : Sophie Marvaud

Éditeur : 10-18

Nombre de pages : 288 pages

Formats et prix : broché 15,90 € / numérique 11,99 €

Date de publication : 2 mars 2023

Genre : polar préhistorique

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La naissance d’un clan de femmes, le premier double meurtre de l’humanité
– 35 000 ans, Ardèche.
Les derniers Néandertal côtoient les homos sapiens installés dans la région. Et pour la première fois, des humains peignent sur les parois des grottes. C’est à l’entrée de l’une d’entre elles, face à un exceptionnel pont rocheux entre les falaises, que les peintres Tizia et Naëlisse fondent le clan des Lionnes : une communauté de femmes et d’enfants qui vivent en harmonie. Un soir de tempête de neige, les deux femmes disparaissent. Yoalna, la fille qu’elles ont élevée, découvre leurs corps dans un ravin, le couteau de l’une planté dans la gorge de l’autre. Bien que tout semble indiquer qu’elles se sont entretuées, Yoalna refuse d’y croire. Son enquête dévoilera les secrets de leur incroyable destin.

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Vous recherchez une lecture atypique ? Nul doute que vous allez vous régaler avec « Les lionnes de Chauvet ».

Sophie Marvaud sera présente lors du prochain salon des Gueules Noires du Polar. Lors du petit déjeuner de présentation dudit salon (lien pour en savoir plus), je suis repartie avec « Les lionnes de Chauvet », un polar préhistorique, en étant bien intriguée par cette future lecture.

L’occasion de faire une lecture commune avec @melle_cup_of_tea. Retrouvez sa chronique ici.

Le livre débute avec une liste des personnages, ce qui n’est pas pour me déplaire. Cette liste en poche, je file en pleine période Paléolithique !

Yoalna, 9 ans, est notre narratrice. Elle fait partie du Clan des Lionnes. L’hiver est là, une tempête de neige fait rage. Sa mère, Tizia, est peintre. Elle a un talent fou pour décorer les parois de la grotte. Elle est aidée de Naëlisse, la « presque mère » de Yoalna. Le roman débute fort, avec la disparition de Tizia et Naëlisse.

Retour dans le passé, la construction alterne en effet les chapitres au présent, où Yoalna part sur les traces de sa mère et sa presque mère, et le passé, où l’on découvre le quotidien de Tizia et Naëlisse. L’immersion est totale.

Tizia et Naëlisse sont comme deux sœurs, et elles auront la chance de vivre côte à côte durant toute leur vie. Elles quitteront toutes les deux leur clan, les Bouquetins, pour suivre des Surprenants. Alors, que je vous explique : Tizia et Naëlisse sont des Homo-Sapiens, et « Les Surprenants », sont des hommes de Néandertal.

Le lecteur est totalement plongé dans le quotidien de l’époque. On découvre le mode de vie de ce peuple nomade, la structuration sociale des groupes, l’organisation de l’habitat, de la chasse. J’ai trouvé cela passionnant et instructif.

Tizia et Naëlisse ont des problèmes bien féminins finalement. Elles sont en couple, avec leurs concessions et leurs questionnements. On retrouve des sujets tels que la violence conjugale, l’avortement, la maternité, la fidélité, ou encore l’échangisme (oui, oui, on se rend vite compte que ces femmes préhistoriques rencontrent les mêmes problèmes que les femmes d’aujourd’hui !). L’amitié tient une place essentielle, puisqu’elle est le cœur de la relation entre Tizia et Naëlisse. Elles sont toutes les deux complémentaires. Tizia est plus forte que Naëlisse, plus vive. Même dans l’exercice de leur art, c’est Tizia qui maîtrise la peinture, et Naëlisse qui la seconde.

« Tizia ne pouvait s’empêcher d’utiliser un talent qui lui donner autant de plaisir. Mais elle restait aussi discrète que possible. Ce pouvoir de créer des images semblait défier les Esprits.Tout le groupe la considérait avec circonspection. »

J’ai apprécié l’accent fait sur la différence, sur la peur de l’autre. En effet, lorsque le clan des Bouquetins rencontre les Surprenants, beaucoup de questions se posent sur ces hommes et femmes différents à la fois physiquement, parlant une langue différente, ayant un mode de vie éloigné du leur.

La plume de Sophie est maîtrisée, fluide, poétique. Très agréable à lire. A la fin de l’ouvrage, elle nous propose un ultime chapitre, « les faits et l’imaginaire ». Cela nous permet de faire le point entre la réalité historique et la fiction, et d’éclairer quelques passages du roman, ou sur l’utilisation de certains mots.

Je dois avouer que j’ai eu du mal à entrer dans le récit, je me suis un peu perdue entre le passé et le présent. Il m’a fallu quelques chapitres pour arriver à me retrouver, d’autant que les Homo Sapiens et les Néandertaliens ne sont pas clairement nommés. Clairement, avec « Les lionnes de Chauvet », je suis sortie de ma zone de confort ! Et cela fait du bien !

Même si j’ai trouvé que l’aspect polar n’était pas été suffisamment mis en avant selon moi, à la fin, on découvre ce qui est arrivé à Tizia et Naëlisse, qui est l’assassin et quelles ont été ses motivations. C’est le plus important, non ? La majorité des chapitres déroulent la vie du clan, de manière assez tranquille, qui plus est. Il en résulte une lecture où on se laisse porter, on n’est pas dans l’objectif de recueillir des indices et tenter de découvrir le meurtrier avant tout le monde ! 

Un roman intéressant du point de vue historique, bien plus passionnant qu’un cours d’histoire. « Les lionnes de Chauvet » est à découvrir pour l’originalité de la période où il se déroule, la richesse de la documentation et les détails captivants dont il regorge.

Je remercie les Éditions 10-18 et les Gueules Noires du Polar pour cette lecture.

« Lorsqu’ils quittèrent la montagne, la neige commençait à fondre. Des sources jaillissaient un peu partout. La rivière, beaucoup plus large qu’auparavant, s’était remise en mouvement et charriait de fines plaques de glace. Ils n’eurent qu’une hâte : trouver un lieu sans danger où installer le campement. »

#LeslionnesdeChauvet    #SophieMarvaud

Les lionnes de chauvet

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le « polar préhistorique » m’a grandement intriguée.

Auteur connu : non, pas du tout. Je suis contente puisque, grâce aux Gueules Noires du Polar, j’ai découvert cette auteure.

Émotions ressenties lors de la lecture : passion, curiosité, envie, étonnement.

Ce que j’ai moins aimé : le côté polar et l’enquête, pas suffisamment mis en avant pour moi.

Les plus : l’originalité, la plume, les personnages féminins, la richesse de la documentation.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis, vous pouvez y aller.

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7 réflexions sur “« Les lionnes de Chauvet » de Sophie MARVAUD

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