Informations 

Titre : La folie des frères

Auteur : Olivier Vojetta

Éditeur : La Grande Vague

Nombre de pages : 190 pages

Formats et prix : broché 20.50 € / numérique 5.99 €

Date de publication : 15 décembre 2023

Genre : thriller psychologique

Résumé

Deux frères que tout oppose mènent une vie de renoncement. L’un a choisi de s’exiler sous le soleil d’Australie, l’autre croupit dans une prison de Seine-Saint-Denis. Mais un événement va se charger de les réunir, bien malgré eux. Au carrefour des destins, ils n’auront d’autre choix que de s’épauler pour ne pas sombrer dans les méandres de la folie.

Mon avis

Un thriller psychologique ancré dans la société, mettant en avant les relations fraternelles.

Antoine est marié, père d’une petite fille et vit en Australie. Il revient en France pour l’enterrement de sa mère. L’occasion de revoir Louise, sa sœur.

L’auteur nous décrit avec soin les relations d’Antoine avec Kylie, sa femme, et Romane, sa fille. Une famille aimante, respectueuse, parfaite. Une bulle de bonheur. Le petit paradis qu’Antoine s’est construit au bout du monde.

Le passé d’Antoine revient par flash. Son enfance, à Villepinte, avec Louise et leur petit frère, François. Ils sont élevés seuls par leur mère, dépressive. Louise, qui comble son manque d’affection dans la nourriture, les deux frères complices dans leurs jeux. Les coups qui pleuvent, les soirs, spécialement sur Antoine, bouc émissaire.

« Une bonne mère est une mère qui ne fait pas naufrage. »

L’ambiance est lourde, poisseuse. Antoine s’est exilé en Australie, le choix n’est pas anodin, l’envie de  mettre la Terre entière entre lui et sa famille. Les nouvelles se font rares. Un enterrement, de sa mère, de surcroît, nous replace face à nous-même, mais c’est aussi l’heure des comptes…Louise lui reproche pas mal de chose, François est absent, le lecteur ignore encore pourquoi.

« Sa petite voix intérieure s’était remise à lui parler, il était prêt à abdiquer, à se laisser convaincre que oui, tout était de sa faute. »

« La folie des frères » débute tranquillement, le lecteur fait connaissance avec cette famille cabossée par la vie, comme on en trouve partout. J’étais impatiente de découvrir pourquoi François était absent aux obsèques de sa mère, j’ai imaginé plusieurs hypothèses, aucune n’était la bonne.

L’auteur décortique les relations familiales, tente d’expliquer pourquoi et comment ça dérape à un moment ou à un autre. Et de quelle manière ça dérape. Car le monde va s’écrouler pour chaque membre de la fratrie. De manière différente. François tourne mal, Louise enchaîne les conquêtes et les sorties dans les bars. Seul Antoine parait équilibré. Et pourtant, pour lui aussi, la note sera salée…

Le lecteur assiste à une inexorable descente aux enfers qui fait frémir. L’occasion également pour Olivier de parler des attentats du 13 novembre. Comment on devient un futur terroriste, comment on entre dans cet engrenage, lorsque plus rien ne va et que l’on ne trouve que cela pour tenter de vivre, pour avoir une reconnaissance. Un constat terrifiant. Olivier creuse pour déterrer les racines du Mal, et tente également d’expliquer comment les victimes ou les proches des victimes se relèvent après un attentat. Je ne peux pas vous en dire plus sans spoiler, mais sachez que j’ai fini le roman crispée sur ma liseuse, le cœur en miettes.

La plume d’Olivier est fluide, sobre, nette. Le rythme s’intensifie au fur et à mesure que l’on progresse dans le récit, j’ai été assez surprise de la tournure que prend cette histoire. Une analyse fine de notre société, je me suis retrouvée dans les personnages, dans leur vécu. Olivier pointe du doigt également la schizophrénie, passages difficiles à lire pour moi, qui ai connu cette pathologie avec un proche. Mais Olivier le fait avec beaucoup de délicatesse et de justesse.

« La folie des frères » immerge le lecteur dans les relations fraternelles, mais pas que. Il sonde la psychologie de personnages riches et attachants. Je vous conseille cette lecture, j’ai passé un bon moment en compagnie d’Antoine, de François et de Louise.

« Coupables, oui, rien de plus normal : avec le malheur, la culpabilité est la chose la plus démocratique du monde, on y a tous droit à un moment ou à un autre. »

Je remercie les Éditions La Grande Vague et Olivier pour cette lecture.

#Lafoliedesfrères   #OlivierVojetta   #LaGrandeVague

 

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur ! Et le résumé.

Auteur connu : cela fait de nombreuses années que je suis Olivier. Il est un auteur que j’apprécie beaucoup, à chaque roman, c’est une aventure ! Retrouvez mes chroniques de :  « Aimer encore », « Sept endroits où disparaître » et « Courir encore ».

Émotions ressenties lors de la lecture : enthousiasme, curiosité, j’ai été également désorientée, abasourdie et résignée. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : les thèmes abordés, les personnages et leur psychologie, la plume, les rebondissements.

Si je suis une âme sensible : RAS