« Le restaurant des recettes oubliées – deuxième service  » d’Hisashi KASHIWAI

Informations 

Titre : Le restaurant des recettes oubliées deuxième service

Auteur : Hisashi Kashiwai

Éditeur : Nami

Nombre de pages : 256 pages

Formats et prix : broché 19 € / numérique 12.99 €

Date de publication : 10 octobre 2023

Genre : littérature japonaise

Résumé

 » Nous retrouvons vos plats.  » Une mystérieuse publicité d’une ligne dans une revue culinaire, pas de numéro de téléphone ni d’adresse claire : ceux qui souhaitent se rendre au restaurant Kamogawa doivent compter sur un soupçon de magie pour arriver à bon port !
Seuls les habitués et les clients guidés par le destin trouvent leur chemin jusqu’à la petite bâtisse cachée dans les ruelles de Kyoto qui propose à ses convives de récréer les délicieux mets qui ont marqué leur vie. Yaki onigiri, bento au nori, donburi de tempura ou steak haché à la japonaise… pour chaque nouveau plat, Nagare Kamogawa et sa fille Koishi, enquêtent pour préparer des recettes depuis longtemps oubliées et proposent à leurs clients une plongée dans le goût inimitable du souvenir. Ces saveurs enfin retrouvées leur permettront-elles de fermer la porte aux regrets et de prendre un nouveau départ ?

Mon avis

Sortez vos baguettes et votre bento pour le second volet de la série d’Hisashi Kashiwai. Peut se lire indépendamment. Un régal gustatif !

Quelle joie pour moi de retrouver l’ambiance du restaurant Kamogawa, situé en plein cœur de Kyoto. Il est tenu par Nagare  et sa fille, Koishi, les personnages principaux du premier volet. Sans oublier Roupillon, le matou !

Ce restaurant est particulier, puisqu’il a pour but d’aider les clients à retrouver un plat de leur enfance ayant beaucoup compté pour eux. Le schéma narratif est le même que pour le précédent roman : deux chapitres par personnage et plat, l’un pour planter le décor et décrire la saveur et le plat à rechercher, le second pour la dégustation. C’est très ritualisé. J’ai bien conscience que pour certains lecteurs cela peut paraître rébarbatif et redondant. Mais c’est justement cela qui m’a plu. Ce côté immuable, rythmique, musical presque.

Le côté philosophique et méditatif est présent, les plats sont savamment décrits, pour moi qui adore la cuisine asiatique, inutile de vous dire que mes papilles étaient mises à rude épreuve. « Le restaurant des recettes oubliées – deuxième service » m’a clairement donné une dalle d’enfer ! J’ai noté plusieurs recettes que je suis impatiente de réaliser. Même si elles seront moins bonnes que celles de Nagare, j’en ai bien conscience !

« Nous, les chefs, n’avons qu’un seul round. Un client déçu ne revient pas. Mais s’il est satisfait, nous avons le droit à une seconde manche, dit Nagare en lui servant du thé. »

Beaucoup de sagesse saupoudre les plats, les personnages (et le lecteur aussi) vivent avec des secrets et des regrets corrodant l’âme.

Nagare est d’une patience infinie, il n’a d’autre but que d’aider les autres. Cuisinier hors pair, il transcende la nourriture, tout simplement. Il rayonne de sa présence, il réagit avec beaucoup de tact, éloignant toute futilité. Koishi est dotée de toute la réserve que font preuve les japonais. C’est elle qui pose les questions aux clients, elle qui entre dans l’intimité de leur vie.

Six personnages se succèdent à la table du restaurant et au bureau d’enquêtes. Six tranches de vie.

Kyosuke, étudiant, a coupé les ponts avec son père, et souhaite retrouver la saveur du bento de riz à l’algue qu’il lui préparait chaque jour lorsque le jeune homme était au collège. Hatsuko, mannequin renommé, d’origine modeste, veut préparer un plat de son enfance à son fiancé, du riz sauté. Ou encore Keiko, musicienne, recherche la recette des tempuras.

Le lecteur est rattrapé par tous ces clients et leurs malheurs. Un roman sociétal, bourré de nostalgie et de simplicité. A la fin de chaque partie, on en apprend un peu plus sur Nagare et sa fille, j’ai trouvé ces moments-là très émouvants.

Je n’ai pas pu m’empêcher de me questionner sur mon passé, sur la recette que j’aimerai retrouver, sur les émotions refoulées en moi.

La plume de l’auteur est poétique, calme, apaisante, apportant une vibration particulière. La construction est identique au premier volume, pas de surprise, donc. La lecture est paisible, reposante, relaxante. L’esprit japonais se dégage totalement de ce texte. Un voyage dans ce petit restaurant qui fait du bien. Une immersion dans une autre culture, que l’on découvre avec plaisir et émotion. Les traditions, la relation avec les défunts, et bien sûr, la gastronomie.

« Le restaurant des recettes oubliées – deuxième service » est un conte de fée moderne, un voyage spirituel et gustatif. Une lecture contemplative et bienveillante que je vous conseille.

« – Seuls les enfants savourent un bon plat avec insouciance. Les adultes n’ont en tête que des choses superflues, comme leur santé ou leur régime. Là, tu as retrouvé ton âme de petite fille. »

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le restaurant des recettes oubliées

 

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’avais beaucoup aimé le premier volet, il était évident pour moi de lire ce second opus.

Auteur connu : retrouvez ma chronique du tome 1 « Le restaurant des recettes oubliées ».

Émotions ressenties lors de la lecture : nostalgie, gourmandise, empathie, détente, apaisement.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, l’ambiance, les recettes, la plongée dans la culture japonaise, le calme qui se dégage de cette lecture. 

Si je suis une âme sensible : allez-y, cette lecture est vraiment apaisante et relaxante.

8 réflexions sur “« Le restaurant des recettes oubliées – deuxième service  » d’Hisashi KASHIWAI

  1. Bonjour 👋. Moi j’ai apprécié le premier. Je pense que j’y retournerai volontiers avec le deuxième. Merci Sonia pour tes résumés. Cela me permet de faire le tri de ce que je dois prendre ou non, selon mes goûts. Bon dimanche et à bientôt j’espère, l’espoir fait vivre. Mais nous ne t’oublions pas avec ta famille. Domi

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  2. Je n’ai pas lu le premier mais cela paraît tentant. Là, je « digère » le dernier Yôko Hiramatsu « Le Roi des Gyozas ». J’aime la littérature japonaise ne serait-ce que pour le dépaysement total , ainsi au niveau cuisine la relation étonnante que les consommateurs nippons ont avec l’animal ou la plante qu’ils mangent, même quand il s’agit de plats rapides, comme s’ils acquéraient un lien spirituel avec ce qui leur a procuré leur nourriture.

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