Informations 

Titre : La conjuration de Dante

Auteur : Fabrice Papillon

Éditeur : Le Seuil

Nombre de pages : 544 pages

Formats et prix : broché 22.90 € / numérique 16.99 €

Date de publication : 8 mars 2024

Genre : thriller

Résumé

Un commando armé profane la tombe de Marie Curie et dérobe le cerveau momifié de la mère de la radioactivité. Le lendemain, le directeur adjoint du CEA, le commissariat à l’énergie atomique, meurt sous les yeux de la commissaire Louise Vernay, l’encéphale broyé après une opération douteuse.
Dans les deux cas, des inscriptions mystérieuses faisant allusion à l’Enfer de Dante, sont retrouvées, signées d’une mystérieuse organisation : Gyrum Novem. Le début d’un rébus macabre et d’une course contre la montre dans toute l’Europe, entre crimes inexplicables, crânes ouverts et les vraies tribulations (historiques) du cerveau d’Einstein ou du crâne de Descartes.
Quels sont ces neuf cerveaux qui font référence aux neuf cercles de l’Enfer ?

Mon avis

Un pavé à déguster sans aucune modération.

Ce n’est pas la première enquête de la commissaire Louise Verney, mais « La conjuration de Dante » peut se lire indépendamment, ce que j’ai fait, et cela ne m’a pas du tout gênée.

Je suis entrée super vite dans le récit, vous pensez, tout commence avec un vol pour le moins étrange, en plein cœur du Panthéon. Objectif du commando minutieux et implacable : dérober le crâne de Marie Curie.

Le cerveau et ses mystères ont toujours passionné les foules et les scientifiques. Ce qui fait de nous des Hommes, où se situe notre âme (dans le cœur ou dans le cerveau ?), pourquoi est-on bon ou mauvais ?

Louise va faire équipe avec Lorrain Ceylac, bien malgré elle, car on ne peut pas dire que ces deux-là ont des atomes crochus. J’ai beaucoup aimé le personnage de Louise. Elle est forte, têtue (très têtue) et déterminée. C’est un électron libre qui se moque des règles. Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Un personnage à la fois fort et pétillant ayant du faire face à l’adversité, avec un évènement tragique ayant bouleversé sa vie. Elle apporte une touche d’humour bienvenue durant la lecture, apportant de la légèreté et de l’oxygène au lecteur. Et même si le commando a toujours une longueur d’avance sur Louise, elle ne lâche rien, mettant sa santé en jeu pour découvrir le fin mot de cette enquête hors norme.

Ceylac est atypique, lui aussi, traumatisé par les attentats du treize novembre, il sort rarement sans un gilet pare-balle et ne prend jamais aucun risque. Massimo Bianchi, l’homologue italien de Louise, fera partie de l’enquête et apportera une aide précieuse.

« La conjuration de Dante » foisonne de personnages existant réellement, je pense notamment à Philippe Charlier, anatomo-pathologiste, Steven Laureys, docteur en sciences biomédicales, ou encore Étienne Klein, physicien et philosophe des sciences. Que du beau monde ! Avouez qu’avec des pointures pareilles, l’aventure ne peut qu’être passionnante.

Le commando n’aura de cesse de dérober les reliques de personnalités, de scientifiques, une course contre la montre s’engage, notre patrimoine est en danger. On plonge directement dans les Cercles de l’Enfer de Dante. Fabrice se joue de ses lecteurs, certains passages nous mènent en bateau (bon, pas de regret, car Louise a suivi le même chemin que nous…).

Les détails scientifiques et historiques sont électrisants. Fabrice nous explique tout de manière simple, la vulgarisation scientifique évite de nous perdre, pauvres novices. On découvre ce qui se cache dans nos méninges, où peut se situer le Bien et le Mal. Le cerveau est un organe tellement complexe, le lecteur ne peut qu’être avide d’en savoir plus. L’anthropologie, la physique, la littérature, et même l’astronomie sont au programme. J’ai passé des heures sur internet à approfondir les sujets, à fouiner, à apprendre. Voilà le genre de roman que j’affectionne particulièrement. Il sert de base à une source de savoir immense.

« Mais toute médaille a son revers. Derrière la lumière règne l’obscurité. Sous le ciel, rampe la terre profonde. Ce qui nous élève lutte contre ce qui nous attire au fond du gouffre. »

La construction est astucieuse, avec un gros coup de cœur pour la fin, double et alternée, qui implique un rythme de fou, plaçant véritablement le lecteur en apnée. La plume de Fabrice est simple, riche, détaillée et haletante. Les rebondissements sont nombreux, il y a toujours un élément qui attise notre curiosité et nous pousse à lire encore un chapitre.

Des inclusions dans le passé nous font vivre des moments inédits, par exemple, la mort d’Einstein. Dans « La conjuration de Dante », on voyage aussi, en plein cœur de l’Italie ou de l’Angleterre, découvrir des monuments historiques superbes, et, par la même occasion, de nouveaux cadavres…

Les raisonnements se tiennent, j’ai été bluffée par tous les liens qui s’entremêlent. Fabrice pose chaque indice, chaque élément de son enquête et à la fin, tout s’emboîte et le résultat est juste fabuleux.

Un mot de la couverture, subjuguante, et des illustrations, dont certaines de l’auteur lui-même.

Un roman absolument passionnant qui se lit sur les chapeaux de roue que je vous recommande !

« Le corps blafard d’Einstein s’étalait comme un vulgaire quartier de viande. Ses chairs affadies – il avait soixante-dix-sept ans ; ses quelques bourrelets et la toison de poils blancs qui nimbait son torse le ramenaient à son état de simple mortel. Comment un dieu vivant pouvait-il paraître si semblable aux autres macchabées que le légiste avait débités pendant sa carrière ? »

Je remercie la Masse Critique de Babélio et les Éditions du Seuil pour cette lecture.

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En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre intrigue, le résumé m’ a mis des étoiles dans les yeux. J’étais sûre de passer un excellent moment de lecture.

Auteur connu : j’ai rencontré Fabrice aux Quais du Polar en 2022, je lui avais acheté « Aliéné », qui dort toujours dans ma PAL….Promis, je le sors bientôt.

Émotions ressenties lors de la lecture : intéressée, passionnée, bluffée, intriguée, effrayée, on peut dire que je suis passée par toutes les couleurs !

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : le sujet, passionnant, la vulgarisation scientifique, les personnages, la plume, la fin.

Si je suis une âme sensible : méfiez-vous, il y a pas mal d’action et des victimes collatérales. Quant aux victimes principales, je n’aurai pas aimé être à leur place…