Informations
Titre : L’ouragan
Auteur : Daniel Martinange
Éditeur : Pocket
Nombre de pages : 149 pages
Formats et prix : poche 5.95 €
Date de publication : 6 mars 2014
Genre : littérature générale
Résumé
Antoine aime Bahia, Bahia aime la vie. Un peu trop ?
Lorsqu’il lui découvre un amant, Antoine perd la raison et commet l’irréparable.
Rongé par le remords, il décide alors de tout quitter et entame un étrange voyage initiatique qui le mènera jusqu’en Patagonie, pays natal de sa belle.
En route, il croise de bien étranges compagnons : une jeune paumée à la dérive, un fakir visionnaire, une albinos en quête d’amour, un indien philosophe déçu par les hommes…
Sans oublier un esprit, obsédant : celui de Bahia.
« Jamais livre n’a mieux porté son nom. Les phrases claquent comme des volets, l’écriture est un tourbillon qui vous porte. »
ELLE
Mon avis
Une quête identitaire déjantée.
Antoine, fils d’immigré espagnol devenu agriculteur dans une petite commune de la Loire, est en couple avec Bahia, jolie patagonne rencontrée aux Baléares. Sur ses conseils, Antoine liquide la ferme parentale et ouvre un café. Sacré brin de femme, Bahia !
« Regard chlorophylle touillant la chair à chômage, nichons vengeurs, elle exaltait la rudesse de la pampa, les gauchos perdus dans le brouillard, les biftecks taillés dans le cul des chevaux, les servantes orphelines qui épousent leurs maîtres et les mènent à la cravache. »
Lorsqu’un ancien amant de Bahia réapparaît, l’esprit d’Antoine vrille, il commet l’irréparable et prend la fuite à bord de sa vieille Renault. Commence alors pour lui un périple au cours duquel il va faire des rencontres atypiques qui vont l’aider à mieux comprendre la vie et à se reconstruire. Cette fuite en avant devient le point de départ d’une transformation personnelle. Il cherche à éclipser ses sentiments tout en espérant se retrouver lui-même.
Chaque rencontre apporte une nouvelle perspective. Hélène, une jeune paumée de vingt ans, est à la recherche de sens, tout comme Antoine. Patricia, étudiante américaine de 25 ans, est albinos. Sa condition en fait une figure singulière, souvent considérée comme marginalisée. Elle représente l’acceptation de la différence.
Tous trois passeront quelques temps dans le Wyoming, chez Kathleen, une amie de Patricia, avant de continuer leur route.
« Trois ours détalèrent à leur approche. Le ciel s’obscurcit, prélude à un bref orage. La piste d’un canyon flirta avec un torrent. Et l’éclaircie, le bleu en maraude sur une vallée semée de chevaux. »
William, un indien obèse philosophe, jouera le rôle de mentor, guidant Antoine à travers ses réflexions existentielles et lui permettant de trouver un sens à son voyage. Makwar, un fakir, rejoint la troupe et apporte une dimension spirituelle au périple, introduisant Antoine à des philosophies alternatives et à l’idée d’un contrôle mental et physique. Ces deux personnages ajoutent une épaisseur métaphysique à l’histoire, questionnant le sens de la vie, la douleur et les illusions. Le lecteur en profite pour s’interroger et faire le point sur sa vie, ses choix et ses actes.
« L’ouragan » s’inscrit dans la tradition des récits initiatiques, où le protagoniste fuit ses problèmes et découvre peu à peu des vérités profondes sur lui-même et sur la nature de l’existence.
La plume de Daniel est fluide, alternativement crue, ironique et poétique. La construction navigue entre réflexions profondes et descriptions des paysages et des rencontres. Le voyage se déroule dans des lieux quelquefois exotiques, souvent hors du commun, cela renforce le contraste avec l’ancienne vie d’Antoine et son nouveau chemin de vie.
J’ai aimé les thématiques abordées : l’aspect imprévisible des rencontres souligne l’idée que la vie est faite d’imprévus et de hasards, et que ces moments fortuits peuvent être porteurs de leçons cruciales. Chaque personnage incarne une facette différente de la sagesse, de la souffrance ou du dépassement de soi. Le lecteur entame ce voyage spirituel aux côtés d’Antoine et évolue avec lui. A travers Antoine, le lecteur est amené à réfléchir sur sa propre vie, ses valeurs et ses croyance. J’ai beaucoup apprécié cette introspection qui est venue naturellement au fil des chapitres.
Antoine va reconstruire sa vie en acceptant ses propres vulnérabilités et en découvrant des perspectives plus vastes sur la condition humaine.
Je vous recommande « L’ouragan » pour son côté spirituel et quête de sens, mais aussi pour ses personnages à la fois touchants et déjantés.
Je remercie Daniel pour cette lecture.
« Souvent – et ce sentiment le dévaste – l’homme a l’impression de s’effriter. Il doute même d’exister. Mais le temps passé jadis avec sa belle le stimule. Ces heures, ces journées, ces nuits lui épargnent le désespoir. Malgré ce qu’il connait d’elle d’exécrable, au besoin il satisferait ses quatre volontés. La passion efface l’indigne. »
#LOuragan #DanielMartinange #Pocket

En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé promettait de l’évasion est de la réflexion, parfait pour mes vacances !
Auteur connu : Découvrez mes chroniques de « C’est moi qu’il veut ! » et « Les malfaisants ».
Émotions ressenties lors de la lecture : liberté, nostalgie, introspection, anxiété, satisfaction.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : la plume, le côté road trip, les personnages, l’évasion apportée.
Si je suis une âme sensible : aucun soucis, allez-y.
