Informations 

Titre : Chats sur ordonnance

Auteur : Syou Ishida

Éditeur : Albin Michel

Nombre de pages : 320 pages

Formats et prix : broché 19.90 € / numérique 13.99 €

Date de publication : 25 septembre 2024

Genre : littérature japonaise

Résumé

Bienvenue à la Clinique psychologique de Nakagyô. Un centre de soin situé au cœur de Kyôto, au fond d’une ruelle sombre, particulièrement difficile à trouver.
Assisté de son infirmière Chitose, le docteur Nike y reçoit des patients de tous horizons. Sa particularité ? Ne pas prescrire des médicaments, mais… des chats !
Un jeune homme harcelé au travail, un père de famille désemparé, une mère qui a du mal à communiquer avec sa fille, une créatrice de mode trop perfectionniste… vont en faire l’expérience.
Que leur révèleront ces êtres capricieux et délicats, exigeants mais si charmants ? Et si les traitements prenaient des formes totalement inattendues ?　
Drôle, subtil et très réconfortant, ce roman best-seller au Japon vous délivrera peut-être les clés du bonheur !

Mon avis

Une lecture teintée de poésie et d’un brin de folie douce.

J’avoue avoir un faible pour la littérature japonaise. Je cherchais une lecture pour meubler mes nuits d’insomnie, un sujet léger et rafraîchissant, et « Chats sur ordonnance » a bien rempli le travail. La présentation sous forme de chapitres mettant en scène à chaque fois un personnage et une histoire différente permet de déguster ce roman comme s’il était constitué de nouvelles (ce qui est le cas, en définitive). Seul le fil conducteur nous suit tout le long.

La Clinique psychologique de Nakagyô est un établissement bizarre, situé au cœur de Kyoto, dans une ruelle sombre. Pour la trouver, il faut s’armer de perspicacité et de ténacité. Ce qui est bien représentatif de la démarche à effectuer lorsqu’on se décide à consulter. Faire le premier pas est difficile. Dans cette clinique, pas de médicaments. Ce sont des chats qui sont prescrits aux patients. Voilà que c’est original !

Le docteur Nike et son infirmière Chitose forment un duo attachant et complémentaire et prêtent leur expertise à une galerie de personnages qui portent tous un fardeau devenus trop lourd.

« Chats sur ordonnance » développe les nuances de l’expérience humaine à travers les défis psychologiques de chacun. Shûta est harcelé à son travail, Koga, la cinquantaine, souffre de grave troubles du sommeil (ah tiens, ça me rappelle quelqu’un !), Megumi emmène sa fille, Aoba, dix ans, à la clinique, pour tenter de résoudre leurs problèmes de communication. Takamine est créatrice de mode trop perfectionniste et Abino, une geisha n’arrivant pas à se remettre de la disparition de son chat. A chacun, un chat est prescrit durant une durée déterminée.

Le style intimiste utilisé ici, propre à la littérature japonaise, permet de créer une proximité avec les personnages et de montrer leur évolution intérieure. Cela permet également au lecteur de s’identifier à l’un d’eux et peut-être même d’y trouver une résonance personnelle, ce qui a été mon cas avec Koga.

« Ils offrent de très bons résultats. Depuis fort longtemps on considère les chats comme la meilleure des médecines. La panacée. En d’autres termes, ils sont plus efficaces que bien des médicaments que l’on prescrit. »

L’idée que les chats pourraient être des médicaments représente une métaphore séduisante sur le besoin de tendresse dans ce monde souvent trop éprouvant. J’ai apprécié cette approche douce et poétique. Pour tisser des liens avec leur chat, les personnages ont du s’armer de beaucoup de patience et d’adaptabilité. C’était à la fois drôle et touchant. Car le chat est un animal capricieux, même s’il est très charismatique.

La plume de Syou est douce, légère, bienveillante. Elle insuffle une part de rêve dans des thèmes pourtant difficiles. Elle aborde ces questions avec un voile de délicatesse. Le rythme est calme, contemplatif. Une suggestion pour ralentir, pour savourer.

La lecture oscille entre moment légers et d’autres plus contemplatifs. La culture japonaise et ses subtilités se mêlent harmonieusement à la narration. J’ai apprécié le rappel de la force des relations humaines et les solutions inattendues proposées pour affronter nos blessures intérieures. « Chats sur ordonnance » est une lecture optimiste.

Sans révéler tous les détails, la fin du roman réserve une surprise qui éclaire d’un jour nouveau l’ensemble du récit. Cela confère une dimension tout à fait symbolique à ce livre. Il invite le lecteur à reconsidérer le parcours des personnages et à réfléchir sur la nature des liens entre l’animal et l’humain. J’avoue que cette fin m’a surprise et m’a fait réfléchir.

Ce roman m’a offert un moment de lecture agréable, porté par une idée originale et une atmosphère douce et apaisante. Cela dit, j’ai parfois ressenti une certaine redondance dans les chapitres, ce qui ne pourrait pas convenir à tous les lecteurs. J’ai lu ce livre la nuit, à des moments où le sommeil se faisait attendre, et dans ce contexte, il a parfaitement trouvé sa place. Je me demande si mon appréciation aurait été la même en journée…

Je vous conseille cette lecture pour le divertissement et l’apaisement qu’il procure. Et si vous aimez les chats, bien entendu !

« Ce n’était pas faux, ce qu’on disait : vivre avec un animal de compagnie changeait votre rythme quotidien. »

#Chatssurordonnance   #SyouIshida   #AlbinMichel

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre m’a intriguée, le résumé m’a amusée.

Auteur connu : je découvre Syou dans ce roman.

Émotions ressenties lors de la lecture : joie, envie, curiosité, empathie. 

Ce que j’ai moins aimé : quelques longueurs et redondances, mais c’est typique à la littérature japonaise.

Les plus : la plume, l’originalité, l’apaisement procuré.

Si je suis une âme sensible : pas de soucis, foncez, au contraire !