Informations
Titre : Le chemin des rêves
Auteur : Di Morrissey
Éditeur : L’archipel
Nombre de pages : 550 pages
Formats et prix : broché 23.90 € / numérique 16.99 €
Date de publication : 13 février 2025
Genre : littérature australienne
Résumé
Début des années 1960. Queenie fête ses 21 ans. Un avenir radieux semble promis à la fille unique de Patrick Hanlon, propriétaire de Tingulla Station, l`une des plus grandes fermes du Queensland, en Australie.
Pour célébrer l`événement, le maître des lieux a convié voisins et amis, venus en nombre profiter, le temps d`un week-end, de son hospitalité légendaire. Mais le destin peut se révéler cruel et les réjouissances feront long feu. Bientôt, une série de catastrophes s`abattent sur Queenie.
La jeune femme devra faire appel à tout son courage pour sauver ce qui peut l`être de l`héritage familial. À commencer par Tingulla, le domaine de son enfance. Pourra-t-elle pour cela compter sur Terry Hamilton, un fermier des environs rencontré le jour de son anniversaire ?
Mon avis
Une escapade dans l’Australie sauvage, ça vous dit ?
L’histoire débute au début des années 1960, alors que Queenie Hanlon fête ses 21 ans sur le domaine familial de Tingulla. Très vite, les épreuves s’accumulent, la contraignant à lutter pour préserver son héritage. Ce personnage est l’un des points forts du roman : une femme forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui ne compte que sur elle-même pour affronter les tempêtes du destin. Queenie est déterminée, courageuse et indépendante, un profil que j’apprécie particulièrement dans les romans.
Di Morrissey excelle dans l’art de décrire l’Australie sauvage. Dès les premières pages, on plonge dans l’immensité du Queensland, ses vastes étendues arides, ses fermes isolées et ses conditions de vie exigeantes. L’auteure parvient à retranscrire l’âme de ces terres indomptées, faisant de « Le chemin des rêves » une lecture dépaysante et immersive. Cette sensation d’évasion est sans doute l’un des plus grands atouts du roman.
« Eh bien, ce que je veux dire, commença-t-il avant de s’interrompre pour tirer sur sa pipe. Ce que je veux dire, c’est que le calme de la vie est suivi par une tempête, elle-même suivie par le calme. Tu ne crois pas ? Ce qui compte, c’est de ne pas se laisser ravager par la tempête. »
Si l’intrigue repose sur des enjeux intéressants (la survie d’un domaine familial, les drames qui bouleversent une vie, les relations humaines dans un cadre rural), elle souffre d’une certaine prévisibilité. On devine très facilement les tournants majeurs du récit. Cela n’enlève rien au plaisir de lecture, mais j’aurais aimé plus d’éléments inattendus pour dynamiser le tout.
Au-delà de son cadre enchanteur et de son intrigue romanesque, « Le chemin des rêves » aborde des thématiques profondes qui confèrent au récit une dimension plus intime et émotionnelle. L’histoire de Queenie est marquée par des choix difficiles et des relations complexes. Elle subira une terrible épreuve dans le premier quart du roman qui la hantera en filigrane tout au long du récit (je ne veux rien vous dévoiler, il faudra vous contenter de cela…). Ce choix, dicté par les circonstances et l’époque, ajoute une nuance de douleur et de regrets à son parcours. Par ailleurs, Queenie entretient des rapports tumultueux avec son frère, une tension familiale qui apporte une dose de réalisme et d’émotion aux événements. Ces sujets apportent une profondeur supplémentaire à l’histoire, renforçant l’attachement du lecteur à l’héroïne et à son combat pour se reconstruire malgré les blessures du passé.
Un autre aspect fascinant du roman réside dans la manière dont Di Morrissey intègre les traditions aborigènes à son récit. À travers les rencontres de Queenie et les récits transmis par les anciens, l’auteure met en lumière la richesse culturelle des peuples autochtones d’Australie. Elle évoque leurs croyances, leur lien profond avec la terre et leurs pratiques ancestrales, offrant ainsi une perspective authentique et respectueuse de cette culture.
« Certains esprits sont heureux et restent ici. Tout le monde doit trouver la Terre de son Rêve. »
Avec ses 550 pages, « Le chemin des rêves » connaît des hauts et des bas en terme de rythme. Certaines parties sont captivantes et pleines d’intensité, tandis que d’autres s’étirent en longueur, notamment dans le développement de certains passages descriptifs ou secondaires. Cela dit, cette fluctuation du rythme est compréhensible dans un roman de cette ampleur. Et puis, on est pas dans un thriller haletant, mais dans un roman d’évasion !
Mais là où le bât blesse vraiment, c’est dans la conclusion du roman. Je précise que j’ai apprécié la conclusion du roman et les choix faits par l’auteure pour boucler l’histoire. C’est la façon dont cette fin est amenée qui m’a semblé trop précipitée. Après une construction détaillée tout au long du récit, les derniers événements s’enchaînent à une vitesse déconcertante, donnant l’impression que tout se résout en un temps record. Arrivée à 50 pages de la fin, j’étais persuadée qu’il y aurait une suite tant il restait d’éléments à démêler ! Ce rythme accéléré amoindrit un peu l’impact émotionnel du dénouement, qui aurait mérité plus de développement pour être pleinement satisfaisant.
Di Morrissey possède une plume fluide et visuelle qui parvient à capter l’essence même des paysages australiens. Son écriture, riche en descriptions détaillées, permet au lecteur de s’imprégner des lieux et de ressentir la chaleur écrasante du bush, la rudesse du quotidien et la beauté sauvage parsemant chaque recoin de l’histoire. Elle sait aussi donner vie à ses personnages avec un réel souci du détail, rendant leurs émotions palpables et leurs interactions authentiques. Son style narratif oscille entre poésie et réalisme, créant ainsi une atmosphère vivante et immersive qui captive le lecteur.
« Le chemin des rêves » est un roman qui offre une belle évasion dans le bush australien, porté par une héroïne forte et déterminée. Di Morrissey maîtrise l’art de transporter son lecteur et de retranscrire l’âme de son pays à travers des descriptions vivantes et réalistes. Cependant, malgré ces qualités, l’intrigue prévisible, le rythme inégal et la fin précipitée laissent un sentiment mitigé. J’ai passé un bon moment de lecture, mais j’aurais aimé une conclusion plus travaillée pour pleinement apprécier cette histoire.
Avec son cadre envoûtant dans le bush du Queensland et son héroïne au caractère bien trempé, ce roman offre une belle immersion dans un univers à la fois rude et fascinant.
« Ils s’arrêtèrent tous les deux quand ils virent un ibis qui se tenait au milieu du ruisseau sur ses pattes fines, sa tête blanche et son long bec noir plongés dans l’eau. L’oiseau redressa son cou, déglutit, et se mit en marche avec grâce, poursuivant sa quête de nourriture. »
Je remercie les Editions L’Archipel pour cette lecture.
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En bref…
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’aime beaucoup cette auteure, et je n’étais pas contre une escapadae en Australie.
Auteur connu : c’est le troisième roman de Di Morrissey que je lis. Retrouvez mes chroniques de « Perles de Lune » et « L’appel de la terre sauvage »
Émotions ressenties lors de la lecture : admiration, passion, curiosité, frustration, évasion.
Ce que j’ai moins aimé : le rythme, la prévisibilité de l’intrigue, mais surtout la façon dont la fin a été amenée.
Les plus : l’immersion totale dans le bush australien, le dépaysement, la plume, le personnage de Queenie, l’atmosphère romanesque.
Si je suis une âme sensible : RAS

hop je prends pour le défi roman en Australie ce sera mon deuxième de cette autrice
Merci Sonia
Bolla
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