« Les enquêtes de l’aliéniste : Les égarés des catacombes » de Jean-Luc BIZIEN

Informations 

Titre : Les enquêtes de l’aliéniste : Les égarés des catacombes

Auteur : Jean-Luc Bizien

Éditeur : L’Archipel

Nombre de pages : 400 pages

Formats et prix : broché 22 € / numérique 15.99 €

Date de publication : 13 mars 2025

Genre : thriller historique

Résumé

Simon Bloomberg, aliéniste, est approché par un couple qui s’accuse mutuellement de violences et de cruauté mentale. Leurs troublantes confessions le tourmentent et le plongent dans des abîmes de doute. À son tour, il est aspiré dans un maelström de sauvagerie qui l’entraînera au cœur des ténèbres…

Paris, hiver 1890. L’aliéniste Simon Bloomberg reçoit en consultation un homme au regard et au comportement inquiétants. Le patient confesse des accès de violence envers son épouse, tout en laissant entendre qu’elle est capable d’une cruauté insidieuse.
Quelques jours plus tard, une jeune femme se présente à son cabinet, ignorant que son mari s’y est déjà confié. Tremblante, elle révèle les sévices qu’elle endure et implore le silence. Chacun accuse l’autre et l’aliéniste devient le dépositaire de terribles aveux fragmentés par la peur et la passion.
Au fil des séances, les récits contradictoires tissent une toile inquiétante, au sein de laquelle amour et folie se confondent.
Bloomberg vacille ; des indices épars et des rêves oppressants le poussent à s’aventurer jusqu’en des lieux qu’il n’aurait jamais pensé explorer. Le voilà descendant dans les profondeurs des Catacombes de Paris, où la lumière ne pénètre plus.
L’aliéniste y découvrira que les fantômes du passé ne disparaissent jamais… mais survivra-t-il à ce voyage au cœur des ténèbres, ou s’y perdra-t-il, comme tant d’autres avant lui ?

Jusqu’où faut-il aller pour échapper à ses propres démons ?

Mon avis

Un thriller psychologique et historique passionnant.

« Les égarés des catacombes » constitue le troisième volet de la série « Les enquêtes de l’aliéniste ». Il peut parfaitement se lire de manière indépendante. Toutefois, pour une meilleure appréhension de l’univers et des personnages, notamment de Simon Bloomberg, je pense qu’il est préférable d’avoir lu les précédents tomes.

Dès le prologue, Jean-Luc nous plonge dans une atmosphère oppressante. En plein hiver 1890, Simon Bloomberg est perdu dans les catacombes parisiennes, accompagné d’un homme blessé et mourant. L’obscurité, l’humidité glaçante et la menace omniprésente de ces galeries funestes créent une tension immersive. Comment l’aliéniste s’est-il retrouvé dans une telle situation ? Le premier chapitre opère un retour en arrière pour dérouler le fil des événements qui l’ont conduit dans cet enfer souterrain.

Simon Bloomberg est confronté à une affaire singulière : un couple qui s’accuse mutuellement de violences et de cruauté mentale. D’abord, c’est le mari qui se présente à lui, avouant des accès de violence mais décrivant une épouse manipulatrice et insidieuse. Quelques jours plus tard, c’est la femme qui vient trouver Bloomberg, affirmant subir des sévices et suppliant le praticien de garder le silence.

Pris au piège de ces récits contradictoires, Bloomberg se retrouve dépositaire d’aveux terribles et fragmentés. Plus il tente de percer la vérité, plus il est happé par les doutes et une spirale de tourments psychologiques. Ce parallèle entre la situation de ce couple et le passé de Bloomberg est particulièrement marquant. Il se laisse troubler et submerger par ses sentiments. Les cauchemars le hantent, le passé refait surface, et les indices troublants le poussent à s’aventurer bien au-delà de son cabinet d’aliéniste…

Des passages où Bloomberg écrit dans son journal intime et confie ses sentiments amoureux envers une femme apportent une dimension plus intime au personnage. On ignore qui est cette femme, ce qui ajoute au trouble ambiant. Ces écrits permettent au lecteur de s’immerger dans les pensées de Bloomberg et d’éprouver une profonde empathie pour lui.

Si les deux premiers tomes de cette série nous plongeaient dans des affaires criminelles haletantes, « Les égarés des catacombes » prend une direction différente en nous immergeant dans la psychologie de Bloomberg. Ce dernier s’enfonce littéralement dans ses propres ténèbres. Plus qu’une enquête, c’est une véritable introspection que vit notre aliéniste. Ses propres doutes, ses traumatismes, son rapport à la folie sont au cœur du récit. Le personnage, que l’on avait déjà appris à connaître et à apprécier dans les volumes précédents, gagne en complexité.

« Simon Bloomberg voulait retrouver la sérénité, de terribles pensées le hantaient. Il s’était entretenu avec sa gouvernante et le lui avait avoué à demi-mot : avoir tué un homme était une véritable malédiction. »

Les thématiques (mensonges, manipulations et violences au sein du couple, adultère, amour entre deux personnes avec une grande différence d’âge) sont traitées avec une audace inhabituelle pour l’époque. Si ces réalités ont toujours existé, le fait de les aborder frontalement dans un roman confère une profondeur supplémentaire au récit et enrichit son aspect psychologique.  

Les fidèles de la série retrouveront avec bonheur les personnages secondaires qui gravitent autour de Bloomberg, apportant un équilibre et une humanité bienvenue dans ce climat oppressant. Ils sont comme des amis que l’on retrouve avec plaisir et leur présence atténue quelque peu l’aspect sombre du roman.

Sarah, la gouvernante de Bloomberg, est plus en retrait que dans le second tome. Néanmoins, en observatrice avisée, elle perçoit certaines vérités avant Bloomberg. On retrouve le duo d’enquêteurs improbable, Desnoyers / Mesnard, qui apporte toujours une dynamique intéressante à l’enquête. Et ce cher Ulysse, pour qui j’ai tremblé. Sa loyauté envers Bloomberg est sans faille. Ses fêlures mentales le rendent fascinant et troublant. 

« Si d’aventure Monsieur tentait de noyer sa colère dans l’alcool, hélas, l’absinthe se révélait mauvaise compagne. La fée verte éveillait en lui des instincts enfouis, libérant des démons qui le poussaient à la violence. Alors les coups se mêlaient aux injures, jetant les époux l’un à la gorge de l’autre. »

Jean-Luc nous plonge dans un cadre fascinant, glaçant et parfaitement documenté. En fin d’ouvrage, des notes sur l’histoire des catacombes viennent enrichir notre compréhension de ce lieu mythique, renforçant encore la véracité de l’intrigue.

L’ambiance du Paris de la Belle Époque est fidèlement reconstituée, avec ce mélange de science naissante, de superstitions persistantes et d’un monde souterrain aux mystères insondables. Les amateurs de récits historiques et de thrillers psychologiques y trouveront leur compte.

Jean-Luc immerge son lecteur dans une ambiance à la fois fascinante et angoissante. Sa plume fluide, incisive et précise sert parfaitement l’intrigue et les descriptions saisissantes des catacombes ajoutent une dimension quasi cinématographique au récit. La tension est palpable tout au long du roman, malgré l’alternance d’introspection et d’action.

Avec « Les égarés des catacombes », Jean-Luc réussit le pari de renouveler sa série tout en conservant ce qui en fait le charme. L’immersion dans les catacombes, le questionnement sur la vérité et la folie, ainsi que la finesse de la psychologie des personnages en font une lecture marquante et fascinante. Une plongée vertigineuse dans les ténèbres, tant celles des souterrains de Paris que celles de l’esprit humain.

Ce troisième tome, plus introspectif que les précédents, m’a captivée par son atmosphère sombre et immersive. L’exploration des catacombes est oppressante, et la plongée dans la psychologie de Bloomberg rend la lecture particulièrement prenante. J’ai été happée par ce récit troublant, oscillant entre tension et émotion, et je ressors avec une envie forte de retrouver ces personnages dans une suite. J’espère sincèrement que Jean-Luc prolongera l’aventure avec un nouvel opus !

J’ai lu ce roman dans sa version numérique, quelle joie de l’avoir reçu également en version papier dédicacé, j’ai pu ainsi compléter ma collection, car, je l’avoue, ces romans sont justes trop beaux !!

 

Les égarés des catacombes

 

 

« Dehors, le froid plaquait des éclats argentés sur les toitures. Quelques flocons tombaient parfois, virevoltant dans le vent. Sur les vitres, la buée était rassurante. Dans la cheminée de la cuisine, le bois craquait, le feu ronflait comme un gros chat. Quand vint enfin le soir, Sarah se recroquevilla sous ses couvertures. Elle ferma les yeux et pria pour éloigner les cauchemars. »

 

Un grand merci aux Editions L’Archipel, à Jean-Luc et à NetGalley pour cette lecture.

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Les enquêtes de l'alieniste tome 3

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : ayant beaucoup apprécié les précédents tomes, j’étais curieuse de découvrir cette nouvelle intrigue et de retrouver les personnages.

Auteur connu : retrouvez mes chroniques du tome 1 « La chambre mortuaire » et du tome 2 « La danse macabre »

Jean Luc Bizien

Émotions ressenties lors de la lecture : oppression, angoisse, peur, fascination, empathie, curiosité, passion. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’atmosphère, le contexte historique, l’intrigue, la psychologie, les personnages, la plume, la fin.

Si je suis une âme sensible : pas grand chose ici, tout est psychologique.

3 réflexions sur “« Les enquêtes de l’aliéniste : Les égarés des catacombes » de Jean-Luc BIZIEN

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