« Des diables et des saints » de Jean-Baptiste ANDREA

Informations 

Titre : Des diables et des saints

Auteur : Jean-Baptiste Andréa

Éditeur : L’Iconoclaste et Lizzie pour la version audio

Nombre de pages : 361 pages

Formats et prix : broché 19 € / numérique 2.49 €  / audio 20.90 €

Date de publication : 14 janvier 2021

Genre : littérature française

Résumé

C’est une histoire d’orphelin et d’amour. Celle d’un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend.
Mais qui, et pourquoi ?
Alors qu’il a seize ans, ses parents et sa sœur disparaissent dans un accident d’avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n’y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés.
Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu’à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n’est alors que rêves de fugues.

Mon avis

Mon point sur la narration :

Lu par : Guillaume Marquet

Durée d’écoute : 7 heures et 06 minutes

Guillaume Marquet prête sa voix à Joseph avec une justesse remarquable, donnant à chaque phrase un relief particulier. Il insuffle aux mots une intensité dramatique qui amplifie la charge émotionnelle du texte. Son interprétation donne vie aux souvenirs du protagoniste, alternant entre la gravité des moments de souffrance et la douceur des rares instants d’espoir.

Sa voix, tantôt fragile, tantôt empreinte d’une colère contenue, renforce la profondeur du récit et nous plonge au cœur du destin bouleversant de Joseph. Lorsqu’il joue avec les silences, lorsque sa voix se brise à certains passages, on ressent toute la détresse et la solitude du personnage. De même, dans les moments de révolte ou d’amour, son ton devient plus vibrant, capturant la rage et l’émotion brute de Joseph.

La musicalité du texte est également sublimée par cette lecture : les passages évoquant Beethoven ou le rapport intime de Joseph à la musique prennent une ampleur particulière à l’écoute, nous faisant presque entendre ces notes qui sont pour lui une échappatoire.

Mon avis sur le roman :

La musique comme dernier refuge des âmes brisées.

« Des diables et des saints » est un roman qui oscille entre douceur et cruauté, entre lumière et ténèbres. L’auteur dresse le portrait bouleversant d’un homme marqué par un passé d’orphelin, porté par l’amour de la musique et d’un premier amour inoubliable.

Le roman s’ouvre sur Joe, vieil homme errant de gare en aéroport, jouant du Beethoven sur les pianos publics. Un talent immense, gâché aux yeux du monde, mais animé d’une attente mystérieuse. Qui attend-il ? Pourquoi ce choix de vie en apparence délibérément marginale ?

« Un talent comme le vôtre, on ne le perd pas dans les gares ni les aéroports. Vous jouez comme ces pianistes qui enchantent le monde dans de grandes salles pourpres. Mais vous, vous n’enchantez que du goudron mouillé et des feutres trempés. »

Peu à peu, le récit nous ramène dans son passé, à l’époque où il était encore Joseph. À seize ans, il voit sa vie basculer lorsque ses parents et sa sœur meurent dans un accident d’avion. Placé dans un pensionnat religieux reculé dans les Pyrénées, « Les Confins », un nom qui en dit long sur la solitude et l’isolement des lieu, il découvre une réalité brutale. Dans cet établissement où sont envoyés les oubliés et les laissés-pour-compte, la violence physique et psychologique fait loi. Loin d’être un refuge, « Les Confins » est un lieu de souffrance, où les enfants sont soumis à l’autorité impitoyable des religieux.

Joseph, pourtant, trouve une échappatoire : la musique et Rose. Rose, cette jeune fille lumineuse qui devient l’incarnation d’un espoir fragile, d’un ailleurs possible. Ensemble, ils rêvent d’évasion, d’un futur où l’on ne survivrait plus seulement, mais où l’on vivrait vraiment.

« Sans passé, sans avenir, sans avant et sans après, un orphelin est une mélodie à une note. Et une mélodie à une note, ça n’existe pas. »

J’ai trouvé la plume de Jean-Baptiste poétique, délicate et percutante, ce qui donne une grande intensité à son récit.

J’ai été profondément touchée par la manière dont l’auteur traite l’enfance brisée, la maltraitance institutionnelle et la résilience. On plonge dans l’injustice d’un système qui écrase les plus faibles.

Mais au-delà de la dureté du récit, ce livre m’a aussi apporté une réflexion sur la puissance de l’art comme refuge. La musique n’est pas seulement un talent chez Joseph, c’est un langage, une forme de résistance, une façon de transcender la douleur. Elle devient son ultime lien avec la vie, là où tant d’autres repères ont été brisés.

J’ai également été marquée par la notion d’attente qui traverse tout le roman. Cette idée qu’on peut passer une vie à attendre quelque chose, ou quelqu’un, et que cette attente finit par nous définir. C’est une pensée qui hante Joseph, mais qui peut aussi faire écho en chacun de nous.

Difficile de lire « Des diables et des saints » sans penser aux récents scandales qui secouent l’Église et certains pensionnats religieux, je pense à l’affaire Betharram. Ce roman, bien qu’il ai été publié il y a plusieurs années, est criant d’actualité  et dépeint avec justesse et sensibilité le sort de ces enfants brisés, livrés à la cruauté d’adultes censés les protéger. À travers le regard de Joseph, on ressent toute la détresse et l’impuissance de ces jeunes âmes, mais aussi leur incroyable capacité de résistance.

Avec « Des diables et des saints », Jean-Baptiste Andrea signe un roman d’une force rare, un texte à la fois sombre et lumineux qui explore les blessures de l’enfance et la puissance salvatrice de l’art. À travers l’itinéraire de Joseph, l’auteur nous offre une réflexion sur le poids du passé, l’attente et la résilience. C’est un livre qui, bien après l’avoir refermé (ou dans ce cas-ci, écouté jusqu’à la dernière phrase), continue d’habiter l’esprit et de résonner au plus profond de nous.

Ce roman touchera particulièrement les lecteurs sensibles aux thématiques de la mémoire, de la réparation et de la puissance salvatrice de l’art. 

« La haine comme la prière se nourrit de silence. »

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Des diables et des saints

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : J’aime beaucoup la plume de Jean-Baptiste et le résumé de « Des diables et des saints » m’a beaucoup intéressée.

Auteur connu : j’ai découvert Jean-Baptiste Andrea sur les conseils des libraires du 13h pile ! avec « Cent millions d’années et un jour« .

Émotions ressenties lors de la lecture : tristesse, colère, admiration, mélancolie.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la plume, le sujet, le personnage de Joseph, 

Si je suis une âme sensible : RAS

3 réflexions sur “« Des diables et des saints » de Jean-Baptiste ANDREA

  1. Bonsoir. Merci pour ton résumé . Tu a déjà l’impression de connaître et d’avoir lu le livre 📖. Encore un titre à garder. Je te souhaite une bonne soirée et un bon week-end. Bises. Domi

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