Informations 

Titre : Mono-Logues

Auteur : Jacques Vazeille

Éditeur : Autoédition

Nombre de pages : 78 pages

Formats et prix : broché petit format 10 € / numérique 4.49 €

Date de publication : 1er février 2025

Genre :  recueil

Résumé

Un monologue, c’est une parole à la première personne. Enfin, une personne, ici, c’est beaucoup dire. Dans ce recueil de textes variés, qu’il soit animal, végétal, humain, tout le monde a la parole, pour autant que chacun ait quelque chose à raconter. Même un minéral a cru bon d’ajouter son grain de sel…Je parle, donc je suis. Mais la parole a-t-elle toujours besoin du langage ?

Mon avis

Un exercice littéraire original et audacieux.

Êtes-vous prêt à une exploration singulière du monologue ? Jacques élargit la portée du monologue pour donner voix à tout ce qui compose notre monde. Hommes, animaux, végétaux, minéraux prennent la parole, chacun livrant une réflexion, une anecdote, un instant de vie, un fragment d’existence.

Ce recueil s’apparente à un kaléidoscope de voix, où chaque texte nous surprend par son point de vue et son ton. Jacques joue avec les perspectives et les registres, oscillant entre l’humour, la poésie et la philosophie. Le principe de base est simple : « Je parle, donc je suis ». Mais que signifie vraiment « parler » ? Le langage est-il nécessaire à l’expression de la pensée ? Chaque monologue tente d’apporter une réponse, souvent de manière détournée et ludique.

J’ai beaucoup apprécié la variété des narrateurs et la façon dont l’auteur parvient à leur conférer une voix distincte. On y croise des personnages humains, bien sûr, mais aussi des animaux qui livrent leurs états d’âme, des plantes qui s’interrogent sur leur place dans l’écosystème, et même des éléments inanimés (un caillou) qui expriment leurs pensées. Cette diversité crée un effet de polyphonie fascinant, où l’ensemble du monde devient un vaste théâtre de paroles.

Le texte sur l’escargot devenu « gastéropode de course » donne une voix à cet animal, lui prête des pensées et des réflexions qui s’inspirent de sa nature. Le contraste entre la lenteur emblématique de l’escargot et l’idée de la vitesse crée une ironie amusante, qui pousse le lecteur à voir cet animal sous un angle nouveau. Je suis sûre de repenser à ce texte la prochaine fois que je croiserai un escargot dans mon jardin !

« Pourquoi sommes-nous les seuls à courir, nous, les escargots. Ils pourraient aussi bien organiser des épreuves avec nos cousines les limaces. Elles seraient très heureuses de se dégourdir l’abdomen elles aussi. »

« Mono-logues » interroge le langage lui-même. La parole est-elle toujours verbale ? Peut-on exister sans s’exprimer par des mots ? Certains textes jouent sur le silence, d’autres sur la matérialité des sons, d’autres encore sur l’absence de communication. Derrière l’apparente légèreté de certains monologues se cache une réflexion profonde sur la communication, la conscience, notre rapport au vivant…et le temps qui passe.

« Le délicat parfum d’un café corsé me prend dans ses bras. »

Jacques manie la plume avec aisance, adoptant des styles variés en fonction des narrateurs. Tantôt incisifs, tantôt lyriques, parfois absurdes ou introspectifs, ces monologues sont portés par une écriture fluide et imagée. L’auteur donne une tonalité propre à chaque voix, rendant ainsi chaque texte unique tout en maintenant une cohérence d’ensemble.

« Mono-logues » est un recueil qui se lit aussi bien d’une traite que par petites touches, chaque texte offrant une expérience différente. Certains passages prêtent à sourire, d’autres poussent à la réflexion, et d’autres encore laissent une impression plus abstraite, presque sensorielle. Cette diversité en fait un ouvrage stimulant, qui invite le lecteur à repenser sa propre manière de percevoir le monde et d’écouter les voix qui l’entourent.

L’un des texte est un bel hommage à Edmond Rostand et sa célèbre tirade du nez de « Cyrano de Bergerac ». On retrouve la même structure : une énumération de répliques jouant sur un mot central (ici, « pied », là où Rostand joue avec « nez »), chaque phrase étant prononcée par un personnage imaginaire qui en donne une interprétation différente (poète, érudit, provocant, coquin…).

J’ai beaucoup apprécié l’humour et les jeux de langage qui parcourent ce recueil. Dès les premières pages, j’ai été surprise par la diversité des personnages – qui s’attendrait à croiser un escargot au détour d’un texte ? Cette surprise initiale s’est vite transformée en plaisir, tant l’auteur manie les mots avec aisance et espièglerie. Je me suis laissée porter par ces monologues insolites, savourant chaque jeu de mots et clin d’œil littéraire. Résultat : un excellent moment de lecture, drôle et inventif, qui prouve que tout peut prendre la parole…

Jacques signe ici un ouvrage à la fois ludique et profond. Ce recueil séduira les amateurs de littérature expérimentale, les curieux avides de nouvelles perspectives et ceux qui aiment se laisser surprendre par une plume inventive. Une lecture originale et surprenante.

« Je ne connaissais probablement pas le mot, mais ce jour-là, j’ai découvert que j’étais daltonien. »

Je remercie Jacques pour cette belle lecture.

#Monologues   #JacquesVazeille   #Autoédition

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’avoue que le résumé m’a intriguée. J’avais envie de voir ce que ce recueil avait dans le ventre !

Auteur connu : je connais Jacques depuis longue date. Retrouvez ici les chroniques de ces précédents ouvrages.

Émotions ressenties lors de la lecture : surprise, amusement, plaisir, détente. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’originalité de l’ouvrage, la diversité des personnages, l’humour, les jeux de langage, la plume. 

Si je suis une âme sensible : RAS