Coucou la Book Team, je vous raconte mon escapade d’hier au 13h pile ! de la Librairie de Paris ?

13h pile, c’est le rendez-vous mensuel à thème des férus de littérature à la librairie de Paris à Saint-Etienne !
Le principe ? Profiter de notre pause déjeuner pour découvrir les coups de cœur de nos libraires préférés et partager les nôtres !
Le thème de mai :
« Retour sur l’œuvre de Gaëlle Josse »
J’apprécie vraiment ce moment suspendu et qui offre à chaque fois une demi-heure de découvertes autour d’un thème ou d’un auteur et orchestré avec passion par Élodie et Emma, nos libraires de choc.
Le thème du mois était consacré à Gaëlle Josse, en prélude à sa venue à la librairie pour une rencontre avec ses lecteurs.
Auteure discrète, talentueuse, Gaëlle Josse tisse depuis plus de dix ans une œuvre poétique, délicate, souvent teintée de mélancolie et d’une profonde humanité. Elle a la capacité de dire l’essentiel en peu de mots, de faire vibrer l’émotion la plus juste.


« De nos blessures un royaume », son dernier roman
7 jours, 1000 kilomètres. Agnès, danseuse, tourne un jour le dos à sa vie. Elle part. Un périple lent, un itinéraire sans logique apparente. Dans quel but ?
Dans son sac, il y a un livre. Il est la raison de ce voyage qui la conduit à l’autre bout de l’Europe. Continuer à vivre exige parfois d’étranges détours.
Dans ce nouveau roman, on retrouve la sensibilité de Gaëlle Josse. Elle signe ici un texte bouleversant et lumineux sur la quête de soi. C’est aussi une déclaration d’amour aux livres, à la littérature, et à toutes les vies de papier qui nous rendent un peu plus vivants.

« Les heures silencieuses »
Magdalena est l’épouse de Pieter van Beyeren, administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Issue d’une famille de riches armateurs, Magdalena est rigoureuse, soucieuse d’ordre et d’économie, maîtresse d’elle-même et de son foyer. Elle aurait pu succéder à son père si le commerce n’était réservé aux hommes, et la place des femmes à la maison. C’est sur un espace intérieur qu’elle semble s’être repliée.
Intérieur où elle s’est fait représenter vue de dos, à son clavecin, près d’une fenêtre éclairant une enfilade de pièces qui respirent le calme, dans un tableau au charme presque irréel peint par un artiste du temps, Emanuel de Witt.
Ce décor a ses secrets, que livre le journal intime de Magdalena. Sa déception de n’avoir pu succéder à son père, née sans héritier mâle. Sa rencontre avec Pieter. Toutes les failles intimes de son existence. Un souvenir qui l’oppresse, emplit ses nuits d’angoisse : le meurtre dont elle a été témoin, enfant. Et d’autres infortunes autour d’elle. Sa sœur Judith, qui se morfond de ne pouvoir enfanter.
Ses filles, Catherina et Elisabeth, pour lesquelles Magdalena songe à des mariages délicats à arranger. Enfin, son propre sort en tant qu’épouse, quand Pieter décide brutalement de renoncer à tout commerce de chair avec elle, pour ne pas risquer encore une fois de la perdre en couches. A ces inquiétudes
personnelles se mêle le récit des efforts d’une famille d’armateurs pour conserver le bien-être.

« La nuit des pères »
« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m’as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m’as dit ça, aussi.
De toutes mes forces, j’ai voulu faire mentir ta malédiction. »
Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l’oubli.
Après de longues années d’absence, elle appréhende ce retour. C’est l’ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer.
Entre eux trois, pendant quelques jours, l’histoire familiale va se nouer et se dénouer.
Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence.
Les voix de cette famille meurtrie se succèdent pour dire l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu’à son crépuscule.
Avec ce texte à vif, Gaëlle Josse nous livre un roman d’une rare intensité, qui interroge nos choix, nos fragilités, et le cours de nos vies.

« Le dernier gardien d’Ellis Island »
New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d’Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d’Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l’immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l’épouse aimée, et Nella, l’immigrante sarde porteuse d’un étrange passé.
Un moment de vérité où il fait l’expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d’événements tragiques. Même s’il sait que l’homme n’est pas maître de son destin, il tente d’en saisir le sens jusqu’au vertige.
A travers ce récit résonne une histoire d’exil, de transgression, de passion amoureuse d’un homme face à ses choix les plus terribles.

« Une femme en contre-jour »
« Raconter Vivian Maier, c’est raconter la vie d’une invisible, d’une effacée. Une nurse, une bonne d’enfants. Une photographe de génie qui n’a pas vu la plupart de ses propres photos. Une Américaine d’origine française, arpenteuse inlassable des rues de New York et de Chicago, nostalgique de ses années d’enfance heureuse dans la verte vallée des Hautes-Alpes où elle a rêvé de s’ancrer et de trouver une famille. Son œuvre, pleine d’humanité et d’attention envers les démunis, les perdants du rêve américain, a été retrouvée par hasard – une histoire digne des meilleurs romans – dans des cartons oubliés au fond d’un garde-meubles de la banlieue de Chicago. Vivian Maier venait alors de décéder, à quatre-vingt-trois ans, dans le plus grand anonymat. Elle n’aura pas connu la célébrité, ni l’engouement planétaire qui accompagne aujourd’hui son travail d’artiste. Une vie de solitude, de pauvreté, de lourds secrets familiaux et d’épreuves ; une personnalité complexe et parfois déroutante, un destin qui s’écrit entre la France et l’Amérique. L’histoire d’une femme libre, d’une perdante magnifique, qui a choisi de vivre les yeux grands ouverts. Je vais vous dire cette vie-là, et aussi tout ce qui me relie à elle, dans une troublante correspondance ressentie avec mon travail d’écrivain. » G.J.

« Noces de neige »
Irina sait qu’elle a menti. Un peu. Rien de très grave. Mais menti quand même. Certes, elle a bien vingt-six ans. Mais elle n’a jamais travaillé au Grand Café Pouchkine, comme elle l’a écrit à Enzo.
Elles sont des centaines à rêver d’une autre vie. Mais pour Irina, rêver ne suffit pas. De Moscou, le Riviera Express doit la conduire à Nice, jusqu’à Enzo. Elle est prête à saisir sa chance. N’importe quelle chance. Mais sait-on vraiment ce qui nous attend ?
Irina n’a jamais entendu parler d’Anna Alexandrovna, jeune aristocrate russe, ni de son long voyage en train, en sens inverse, de la côte d’Azur à Saint-Pétersbourg, un huis clos où les événements tragiques se succèdent. Qui s’en souvient ?
Un siècle les sépare, et pourtant leurs histoires sont liées à jamais.

« Une longue impatience »
Ce soir-là, Louis, seize ans, n’est pas rentré à la maison. Anne, sa mère, dans ce village de Bretagne, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, voit sa vie dévorée par l’attente, par l’absence qui questionne la vie du couple et redessine celle de toute la famille.
Chaque jour, aux bords de la folie, aux limites de la douleur, Anne attend le bateau qui lui ramènera son fils.
Pour survivre, elle lui écrit la fête insensée qu’elle offrira pour son retour. Telle une tragédie implacable, l’histoire se resserre sur un amour maternel infini.
Avec ‘Une longue impatience’, Gaëlle Josse signe un roman d’une grande retenue et d’une humanité rare, et un bouleversant portrait de femme, secrète, généreuse et fière. Anne incarne toutes les mères qui tiennent debout contre vents et marées.
« C’est une nuit interminable. En mer le vent s’est levé, il secoue les volets jusqu’ici, il mugit sous les portes, on croirait entendre une voix humaine, une longue plainte, et je m’efforce de ne pas penser aux vieilles légendes de mer de mon enfance, qui me font encore frémir. Je suis seule, au milieu de la nuit, au milieu du vent. Je devine que désormais, ce sera chaque jour tempête. »

« Le fil entre nos cœurs »
C’est le premier jour d’école pour Lilou. Elle se réveille, se prépare et part. Mais dans la rue, soudain, Lilou ne veut plus avancer. Elle a peur de quitter sa maman. Celle-ci lui explique qu’un fil invisible aux yeux des autres les relie.

C’est avec « Ce matin-là » que j’ai découvert la plume de Gaëlle, il y a quelques années. Retrouvez ici ma chronique.

Impossible de repartir les mains vides après une présentation aussi inspirante. J’ai choisi trois autres titres pour continuer mon exploration de l’œuvre de Gaëlle :


Une réflexion sur “« 13 h pile ! » à la Librairie de Paris : retour sur l’œuvre de Gaëlle Josse”