« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » d’Anna GAVALDA

Informations 

Titre : Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part

Auteur : Anna Gavalda

Éditeur : J’ai lu

Nombre de pages : 156 pages

Formats et prix : poche 6.50 € 

Date de publication : 3 septembre 2001

Genre : nouvelles

Résumé

Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d’espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu’il leur arrive, ils n’ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d’émotion qu’ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d’Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.

Mon avis

Une galerie de vies ordinaires, mais inoubliables

Dans ce recueil composé de douze nouvelles, Anna Gavalda nous invite à croiser des personnages que nous pourrions rencontrer chaque jour. Ils ne sont pas célèbres, ni extraordinaires, mais ils portent en eux des histoires, des blessures et des élans qui les rendent uniques.
Certains espèrent encore, parfois naïvement. D’autres ont renoncé depuis longtemps à changer quoi que ce soit. On y rencontre des êtres solitaires, des amoureux maladroits, des frères et sœurs liés par des souvenirs communs, des collègues un peu désabusés. Ils ont tous en commun de ne rien avoir à prouver, sinon d’avancer comme ils peuvent.
La force du livre, c’est que chaque personnage, même esquissé en quelques pages, existe pleinement. On les quitte souvent à regret, comme si on venait juste de les croiser dans un train, d’échanger un regard, une phrase, et qu’il fallait déjà descendre à la prochaine gare.

« Elle croit qu’elle est enceinte. Elle suppose. Elle imagine. Elle n’est pas encore sûre-sûre mais presque. Elle attend encore quelques jours, pour voir. »

La plume juste et lumineuse d’Anna Gavalda

Anna Gavalda a ce talent rare de capturer en quelques lignes l’essence d’un instant ou d’une émotion. Sa plume, à la fois simple et ciselée, rend les sentiments palpables. Elle sait trouver le mot juste.
Ses nouvelles sont construites comme des instantanés : une situation, un moment suspendu, un éclair d’humanité qui nous reste en mémoire. Anna ne cherche pas à faire briller ses personnages artificiellement ; elle les observe, les écoute, puis nous les offre tels qu’ils sont.
L’écriture est souvent douce-amère, parfois teintée d’humour ou de tendresse, parfois plus tranchante. On passe d’un sourire à un pincement au cœur, comme dans la vie, sans transition forcée.

La solitude comme toile de fond

La solitude imprègne chaque nouvelle du recueil, parfois discrètement, parfois de manière crue. Elle n’est pas toujours synonyme d’isolement géographique : il s’agit souvent d’une solitude intime, celle qu’on peut ressentir au milieu de la foule ou dans un couple qui ne se parle plus.
Chez certains personnages, cette solitude est un refuge choisi, presque apaisant. Chez d’autres, elle est un poids invisible qui les plie un peu plus chaque jour. Anna ne la dramatise pas à outrance ; elle la montre telle qu’elle est, banale mais universelle, et d’autant plus poignante qu’elle pourrait être la nôtre.
Cette présence récurrente donne une couleur mélancolique à l’ensemble du recueil, tout en renforçant ce besoin vital d’un lien, d’un regard, d’une main tendue, ce « quelqu’un » qui nous attendrait quelque part.

Des émotions qui nous renvoient à nous-mêmes

Le titre n’est pas qu’une jolie phrase, c’est un fil rouge invisible qui traverse chaque nouvelle.
En lisant, on se surprend à réfléchir à nos propres liens, à ces gens pour qui l’on compte et à ceux qui comptent pour nous. Certaines nouvelles m’ont réchauffé le cœur par leur simplicité, d’autres m’ont laissée avec une boule dans la gorge.
J’ai ressenti beaucoup de proximité avec ces personnages, non pas parce qu’ils sont exceptionnels, mais parce qu’ils ne le sont pas. Leur humanité brute les rend terriblement familiers.

Un recueil qui laisse une trace

« Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part » est un recueil qui, derrière sa simplicité apparente, touche à l’essentiel. Il nous rappelle que l’ordinaire n’existe pas vraiment : chaque vie est traversée par des éclats de joie, de douleur, de regrets ou d’espérance. Anna en capte la lumière et l’ombre avec une précision rare.
C’est un livre à lire lentement, pour savourer chaque histoire comme une petite parenthèse et accepter de se laisser atteindre par la vérité qu’elle contient.

« A chaque fois que je fais quelque chose, je pense à mon frère et à chaque fois que je pense à mon frère, je me rends compte qu’il aurait fait mieux que moi. »

#Jevoudraisquequelquunmattendequelquepart   #AnnaGavalda

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’ai trouvé ce livre lors de la dernière vente organisée par le Secours Populaire. Comme je n’avais encore jamais lu Anna Gavalda, c’était l’occasion idéale de découvrir son univers. J’aime donner une seconde vie aux livres !

Auteur connu : comme je le disais, je ne connaissais pas du tout les romans d’Anna Gavalda.  Une belle découverte, je ne m’en arrêterai pas là je pense.

Émotions ressenties lors de la lecture : tendresse, empathie, tristesse, proximité, sourire.

Ce que j’ai moins aimé : l’ambiance parfois mélancolique, une ou deux incohérences, mais rien de bien gênant.

Les plus : la justesse des émotions, la plume, le format, les thèmes abordées et la réflexion subtile qui s’en dégage. 

Si je suis une âme sensible : ce recueil ne contient pas de scènes choquantes au sens violent ou gore. En revanche, il parle souvent de solitude, de désillusion, de rêves avortés et de petits drames du quotidien. Si vous êtes particulièrement réceptif à la mélancolie ou aux histoires qui mettent en lumière les failles humaines, prévoyez un petit moment de calme pour le lire et l’apprivoiser.

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