« Le sel de la vie ne se trouve pas à l’épicerie » de Charlotte LEMAN

Informations 

Titre : Le sel de la vie ne se trouve pas à l’épicerie

Auteur : Charlotte Leman

Éditeur : Maison Pop 

Nombre de pages : 304 pages

Formats et prix : broché 19.95 € / numérique 12.99 €

Date de publication : 30 avril 2025

Genre : feel-good

Résumé

Ne jamais se laisser enfermer dans une case : il faut être soi avant tout.
En théorie, Diane forme un couple parfait avec Hervé, son mari : une jolie maison, une fille qui a pris son envol, un cercle d’amis. Elle possède même sa propre boutique de décoration qui ne désemplit pas. Dans la réalité, une petite boule s’est logée dans la gorge de Diane et ne cesse de croître. Elle n’est plus heureuse. Elle prend alors une décision radicale : ce sera sa vie de femme avant son couple qui s’enlise sans amour. Quitte à devenir « la méchante égoïste » qui brise un foyer aux yeux de sa famille et de son entourage et se retrouver isolée.
En reprenant les rênes de son existence, Diane ne s’attendait pas à faire de nouvelles connaissances qui vont venir chambouler son équilibre et lui montrer qu’elle a encore beaucoup à apporter. Elle va mettre dans sa boutique un mur d’annonces qui va rendre de l’espoir et une place aux habitants du quartier. En voulant redonner du sens à sa vie, Diane va également en redonner à celle des autres.
La rue des Tisserands, où se niche sa boutique, va devenir le lieu de rencontre des solitudes, de laissés pour-compte de la société, une utopie d’un monde moins égoïste dans lequel les individus se laisseraient guider par leur cœur plutôt que par des machines.

Mon avis

Quand le quotidien perd sa saveur…

Charlotte Leman nous entraîne une nouvelle fois dans une histoire à la fois intime et universelle, portée par une héroïne en quête de sens et de liberté. Avec ce roman, l’auteure explore un thème qui parlera à beaucoup : le moment où l’on se rend compte que la vie que l’on mène ne nous correspond plus et qu’il faut oser tout remettre en question.

« Elle en avait marre que sa famille la juge encore à son âge. Elle aurait aimé qu’ils soient fiers d’elle, qu’ils la soutiennent. Qu’ils la voient telle qu’elle se voyait. »

Une héroïne qui ose casser les codes

Diane, en apparence, a tout pour être heureuse : un mari, une fille, une maison agréable, des amis et une boutique de décoration florissante. Mais derrière cette image parfaite se cache une femme qui étouffe. Une boule dans la gorge grandit, signe d’un mal-être profond que ni son couple ni son quotidien bien huilé ne parviennent à apaiser. Sa décision radicale marque un tournant fort. Elle devient « celle qui brise un foyer », l’égoïste aux yeux de certains, mais aussi une femme qui décide enfin d’être pleinement elle-même.

Ce courage, qui peut sembler brutal, fait écho à une réalité vécue par de nombreuses femmes : la difficulté d’affirmer ses besoins et ses envies sans se sentir coupable. Diane est une héroïne imparfaite, mais profondément humaine et c’est ce qui la rend attachante.

À ses côtés, un autre personnage marque particulièrement le roman : Henri, 84 ans, client fidèle de la boutique. Derrière sa discrétion et son élégance un peu désuète, il saura donner à Diane le petit coup de pouce dont elle a besoin pour avancer. Avec beaucoup de délicatesse, il deviendra pour elle bien plus qu’un simple client : un véritable ami, capable d’apporter un regard différent, apaisant et plein de sagesse sur sa situation. Ce duo intergénérationnel ajoute une touche d’émotion et de tendresse au récit, et montre que les rencontres les plus inattendues peuvent changer le cours d’une vie.

La boutique comme lieu de renaissance

Au-delà de son parcours personnel, Diane transforme sa boutique de décoration en un véritable espace de vie. En installant un mur d’annonces, elle permet aux habitants du quartier de se rencontrer, d’échanger et de rompre leur isolement. Ce mur devient le symbole d’une solidarité retrouvée et d’une humanité qui résiste à une société souvent tournée vers l’individualisme.

La rue des Tisserands prend alors des allures de petit havre d’utopie, un lieu où chacun retrouve une place, où les liens se tissent à nouveau. Cette dimension collective apporte une profondeur supplémentaire au récit : en cherchant à se reconstruire, Diane contribue aussi à réparer les failles des autres.

« On avait beau vivre les uns avec les autres, on ne s’était jamais senti aussi seul au monde que dans cette société ultraconnectée. »

Une plume fluide et chaleureuse

La plume de Charlotte est fidèle à ce qu’on attend d’elle : fluide, lumineuse et emplie d’humanité. Elle sait trouver les mots justes pour aborder des thèmes parfois lourds (la séparation, la solitude, le jugement social) tout en les enveloppant d’une douceur qui fait du bien. C’est un roman que j’ai lu pendant mes nuits d’insomnie et je me suis laissée porter par cette écriture apaisante et bienveillante.

Des règles pour aimer autrement

En fin d’ouvrage, Charlotte glisse un « Guide de reconversion affective » qui reprend toutes les règles évoquées au fil du roman pour aider à retrouver l’âme sœur… et faire en sorte que cette relation fonctionne. J’ai trouvé cette idée originale et particulièrement pertinente : elle prolonge le récit tout en lui donnant une utilité concrète. Parmi ces règles, la numéro 10 m’a marquée :

« Soyez l’amoureuse de votre homme, pas sa ménagère. » 

Une phrase simple mais percutante, qui résume parfaitement l’esprit du roman : se recentrer sur l’essentiel, sur l’amour et l’authenticité, plutôt que sur les conventions et les habitudes qui enferment.

Les points lumineux du roman

J’ai beaucoup aimé le personnage de Diane. Elle est imparfaite, traversée de doutes et de contradictions, mais c’est ce qui la rend profondément humaine. J’ai eu l’impression de me reconnaître dans ses interrogations et dans son besoin de reprendre sa vie en main, quitte à bousculer les codes et à décevoir les autres. Sa force est de ne pas se contenter d’une vie tiède par confort et ce courage m’a émue.

J’ai également adoré le personnage d’Henri. Du haut de ses 84 ans, il incarne une forme de sagesse discrète, teintée d’humour et de délicatesse. Son amitié avec Diane apporte beaucoup de tendresse et de profondeur au récit. 

L’idée du mur d’annonces dans sa boutique m’a aussi beaucoup touchée. C’est à la fois simple et poétique, et pourtant porteur d’une grande force. Ce mur devient un lieu où les solitudes se rencontrent, où les destins se croisent, et où l’on retrouve une certaine chaleur humaine. J’ai trouvé cette initiative belle, inspirante et pleine d’espoir : même dans un monde où l’individualisme prend le dessus, il est encore possible de recréer du lien. Et puis, avouons-le, ce mur est bien plus convivial et authentique qu’un mur Facebook : ici, pas de likes ni d’algorithmes, seulement des cœurs qui s’ouvrent et des rencontres qui se créent.

Enfin, j’ai été séduite par l’ambiance générale du roman. La rue des Tisserands, avec ses personnages et ses petites histoires, m’a donné l’impression d’entrer dans une bulle rassurante. L’écriture de Charlotte a renforcé ce sentiment. Même en abordant des thèmes lourds, elle parvient à transmettre de la douceur et de la bienveillance. C’est ce mélange de gravité et de légèreté qui fait que ses romans se lisent avec le sourire, même en pleine nuit d’insomnie.

Un point à nuancer

Le dénouement m’a semblé un peu rapide. Après un début très fort, marqué par la décision radicale de Diane et son cheminement intérieur, la fin arrive presque trop facilement, comme si les pièces du puzzle s’imbriquaient sans réelle difficulté. J’aurais aimé que cette reconstruction, à la fois personnelle et collective, prenne un peu plus de temps pour gagner en intensité.

Une lecture qui fait réfléchir et qui fait du bien

« Le sel de la vie ne se trouve pas à l’épicerie » est un roman qui interroge notre rapport au bonheur et à nos choix de vie. Il rappelle que le sel de l’existence ne réside pas dans les apparences ni dans le regard des autres, mais dans ce que l’on ose construire pour soi et pour les autres.

Je l’ai lu parce que j’aime beaucoup l’autrice, mais aussi parce que j’avais besoin d’une lecture réconfortante pendant mes nuits d’insomnie. Je me suis sentie proche de Diane, de ses doutes et de sa quête de liberté. Un roman qui m’a parlé intimement tout en ouvrant une réflexion universelle.

Si vous appréciez les récits où les personnages reprennent leur destin en main, où le quotidien se mêle à une réflexion plus profonde sur le bonheur et l’authenticité, alors ce livre est fait pour vous.

« Le sel de la vie, c’est ce qui donne de la saveur à notre existence…c’est faire ce qui nous plait, nous anime, sans nous soucier des autres. »

#Leseldelavienesetrouvepasàlépicerie   #CharlotteLeman   #MaisonPop

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : j’aime beaucoup la plume de Charlotte Leman. Ses histoires sont toujours humaines, lumineuses, et apportent un souffle d’espoir. C’était une lecture parfaite pour mes nuits d’insomnie : je savais que je pouvais compter sur son écriture douce et réconfortante pour m’accompagner. 

Auteur connu : Retrouvez mes chroniques de « Qui sème des graines de folie croque la vie » et « Si la vie te donne des citrons, fais-en une tarte meringuée« .

Émotions ressenties lors de la lecture : tendresse, admiration, joie, envie, apaisement.

Ce que j’ai moins aimé : la fin

Les plus : le sujet, le personnage de Diane, la plume, l’ambiance.

Si je suis une âme sensible : ce roman aborde la séparation, la solitude et le poids du regard des autres. Si vous traversez une période de remise en question personnelle ou de bouleversement amoureux, certains passages pourraient faire écho à vos propres douleurs.

Une réflexion sur “« Le sel de la vie ne se trouve pas à l’épicerie » de Charlotte LEMAN

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