Informations 

Titre : Le roman maudit

Auteur : Franck Thilliez- Illustrations de Thomas Guilbert 

Éditeur : Auzou

Nombre de pages : 388 pages

Formats et prix : broché 18.95 €  / numérique  14.99 €

Date de publication : 25 septembre 2025

Genre : littérature jeunesse 

Résumé

Que feriez-vous si vous trouviez un roman maudit en bas de chez vous ? Un roman qui raconte l’histoire de Léo, 15 ans, kidnappé…un roman qui ressemble de plus en plus à un vrai journal.
Que feriez-vous si vous vous réveilliez chaque matin, et réalisiez que vous revivez la même journée encore, encore et encore ?
Une journée pour tout changer.
Une journée pour découvrir qui est vraiment Léo.
Une journée pour sauver son frère.
Une journée pour sauver tous les autres.
Une journée pour sauver sa propre vie.
Une journée pour mourir.

Mon avis

Un calendrier de l’avent sous tension… mais qui m’a laissée à distance

Cette année, Franck Thilliez nous a proposé lui aussi un calendrier de l’avent littéraire, une lecture découpée en 24 chapitres, pensée pour accompagner le mois de décembre. Le principe : un rendez-vous quotidien, une progression millimétrée et cette attente presque frustrante de la suite. Impossible de ne pas évoquer ce format, même brièvement, tant il conditionne la lecture… 

Quand le nom de l’auteur ne suffit pas

J’ai choisi de lire ce roman avant tout pour l’auteur, qui est l’un de mes auteurs préférés, qui m’a souvent toujours fait frissonner, douter, refermer ses livres avec cette sensation désagréable, mais oh combien grisante, d’avoir été malmenée. Ce roman, je l’ai donc abordé avec curiosité et confiance. Et pourtant… la rencontre ne s’est pas faite.

Un concept intrigant, mais vite désamorcé

Sur le papier, l’idée est séduisante : un roman trouvé, un adolescent kidnappé, une histoire qui ressemble de plus en plus à un journal intime et cette boucle temporelle où la même journée recommence sans cesse. Une journée pour comprendre, une journée pour sauver, une journée pour mourir. Tous les ingrédients semblent réunis pour installer une vraie tension.

Mais très vite, quelque chose cloche. L’intrigue avance de manière extrêmement linéaire, presque scolaire. Les révélations sont prévisibles, les enjeux simplifiés, et la fin… totalement attendue. Là où j’espérais des zones d’ombre, des retournements, une complexité psychologique, je me suis retrouvée face à une intrigue très basique, sans réelle profondeur.

Un roman pensé pour un jeune lectorat

Et c’est là que le véritable problème apparaît, un point qui, selon moi, aurait dû être clairement mentionné sur la couverture : « Le roman maudit » est un roman jeunesse, pré-adolescent.

Ce n’est pas un reproche en soi. Mais ce n’était pas explicité et je l’ai abordé comme un Thilliez « classique » pour adultes. Donc, vous vous doutez bien que, forcément, la déception a été à la hauteur de l’attente. L’écriture est plus simple, le vocabulaire accessible, la psychologie des personnages peu développée et l’intrigue volontairement épurée.

Franck Thilliez a ici adapté son écriture et ses mécanismes narratifs à l’âge du lectorat visé. C’est cohérent, maîtrisé… mais cela explique aussi pourquoi je n’ai jamais retrouvé le frisson, la noirceur, ni la complexité qui font, pour moi, toute la force de cet auteur.

De plus, je reste convaincue que les adolescents sont aujourd’hui des lecteurs parfaitement capables d’aborder des intrigues plus complexes et plus nuancées. Simplifier l’écriture pour la rendre accessible n’implique pas nécessairement d’appauvrir à l’extrême les enjeux ou la construction du récit. Beaucoup de romans jeunesse et adolescents prouvent qu’il est possible de proposer des histoires exigeantes, intelligentes et profondes. C’est sans doute ce qui m’a manqué ici : non pas davantage de noirceur, mais une intrigue plus élaborée.

Un thriller qui ne trouve pas sa place en décembre

À cela s’ajoute un autre décalage : le format du calendrier de l’avent. Lire un thriller, même allégé au maximum, un chapitre par jour en décembre, c’est s’imposer une tension quotidienne qui ne laisse aucune respiration. En cette période, j’avais envie de douceur, de cocooning, de lectures réconfortantes, pas d’un récit anxiogène, même édulcoré. 

Ce format, que je trouve parfaitement adapté à des lectures chaleureuses ou ludiques, me semble ici mal choisi. Il accentue la lourdeur de l’attente sans offrir la satisfaction émotionnelle qui pourrait la compenser.

Ayant acheté ce roman dès sa sortie, fin septembre, je ne me doutais pas que j’aurai envie d’un décembre cocooning…

Un univers graphique réussi

Il serait cependant injuste de ne pas saluer le travail de Thomas Guilbert. Les illustrations sont sombres, efficaces, parfaitement en phase avec l’histoire. Elles installent une atmosphère inquiétante et donnent une vraie identité visuelle au roman. Graphiquement, c’est une réussite. Mais là encore, ce choix renforce la noirceur globale du livre, sans apporter la chaleur ou la respiration que j’attendais d’une lecture de l’avent.

 

Une impression de produit calibré

Au final, « Le roman maudit » m’a donné le sentiment d’un roman très commercial, pensé pour toucher un large public en s’appuyant sur un nom très connu. Ce n’est pas honteux, ni raté, mais ce n’est clairement pas ce que je venais chercher. J’ai lu ce livre pour l’auteur, pas pour le lectorat visé… et cela a créé un malentendu.

En conclusion

Clairement, ce n’est pas le Franck Thilliez que j’aime lire. Pas celui qui dérange, qui bouscule, qui glace le sang. Et c’est logique : ce roman ne s’adresse tout simplement pas à moi.

Je recommande « Le roman maudit » à de jeunes lecteurs ou à des adolescents qui souhaitent découvrir le thriller en douceur.

Parfois, la déception ne vient pas du livre… mais de l’attente que l’on projette sur un nom. Dommage. 

#Leromanmaudit   #FranckThilliez   # ThomasGuilbert    #Auzou

En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : parce que Franck Thilliez reste une valeur sûre pour moi ! J’étais curieuse de voir comment son univers sombre pouvait s’adapter à ce format particulier. Une curiosité sincère… même si l’expérience n’a pas totalement répondu à mes attentes.

Auteur connu : on ne présente plus Franck sur mon blog ! Retrouvez ici toutes les chroniques de ses romans. 

Émotions ressenties lors de la lecture : tension, oppression, urgence, curiosité, mais aussi lassitude et ennui.

Ce que j’ai moins aimé : le format calendrier de l’avent qui me semble moins adapté à un thriller, car il prolonge chaque jour l’angoisse au lieu de l’évacuer. Le manque d’attachement aux personnages, la simplicité de l’intrigue, sa prévisibilité, la fin. 

Les plus : l’idée de départ, la construction, la tension, la boucle temporelle, le livre dans le roman, les illustrations. 

Si je suis une âme sensible : comme je l’ai dis plus haut, c’est une lecture pour pré-adolescent. Donc rien de très gore.