Informations :
Titre : papa et maman
Auteur : Carol Rosan
Éditeur : auto-édition
Nombre de pages : 174 pages
Format et prix : broché 6.90 € / numérique 3.55 €
Date de publication : 1er mai 2019
Genre : littérature générale
Résumé :
Un livre qui fait écho à l’actualité du Grenelle des violences conjugales.
Alors que Papa vient de mourir, Maman et les enfants organisent les funérailles. Formalités administratives, messe à préparer, affaires à ranger… Ils ont survécu à cet homme aimant et violent, présent et absent, fiable et imprévisible, érudit et brut, dont l’omniprésence a marqué chacun au fer rouge. Blandine, autoproclamée préférée de Papa, s’érige en gardienne de sa mémoire. Ben, le petit dernier délaissé, se fait porte-parole de sa sœur Barbara, qui n’a plus reparu depuis que Papa a failli la tuer dans un déchaînement de colère. Quant à Christophe, l’aîné souffre-douleur et trop responsable, il prendrait volontiers le relais de Papa auprès de Maman, qu’il imagine incapable de se débrouiller seule. Pendant des années, le Tyran et la Sainte, comme les a surnommés Barbara, ont formé un couple inséparable, au point que la question semble effectivement légitime : que va devenir l’une sans l’autre ? Mais Maman n’a pas attendu la mort de Papa pour trouver sa réponse. Pas sûr qu’elle fasse plaisir aux enfants.
Mon avis :
Voilà un roman qui ne peut laisser personne indifférent.
C’est un reflet de notre société, où 219 000 femmes sont victimes chaque année de violences conjugales et où l’on a déjà atteint en août 2019 le terrible chiffre de 100 femmes tuées par leur conjoint cette année.
Dans ce livre choc de Carol Rosan, on s’introduit dans le quotidien de cette famille, telle une mouche. Il y a du voyeurisme là-dedans, nous sommes de simples spectateurs impuissants alors que l’on voudrait nous aussi donner du poing sur la table.
Papa vient de mourir, victime d’un cancer. Nous faisons connaissance avec Maman et les enfants, Barbara, l’ainée qui est partie vivre sa vie à l’étranger (fuir ?), Christophe, le fils aîné, le préféré, Blandine et Benjamin. La morgue, puis le crématorium. La combustion comme rite de passage pour ceux qui restent, les règlements de comptes durant la cérémonie, avec ceux qui savaient mais qui n’ont rien dit, mais aussi entre eux. Car malgré la violence, les coups, les mots qui blessent, Papa était aimé. Maman, déstabilisée, confuse, va continuer à croire que son mari était malheureux.
Tout le processus des violences conjugales est parfaitement décrit, disséqué. On suit pas à pas le cycle infernal qui s’est mis en place, progressivement, la peur qui s’insinue, l’explosion de violence, mais surtout, l’après. Le pardon, les excuses trouvées à Papa, la culpabilité. Le point de vue et le ressenti de chaque membre de la famille sont livrés. La mort de leur bourreau est-il un réel soulagement ? Comment réapprendre à vivre sans peur, sans reproches, sans violence ?
Un livre court en nombre de pages, mais long en terme de calvaire pour les personnages et d’émotions pour le lecteur. L’écriture est nette, allant à l’essentiel, extrêmement dure, et terriblement réaliste. Une fois refermé, vous vous poserez la question : vos voisins sont-ils si heureux que cela ? Votre couple d’amis ne cache-t-il pas quelque chose ? Et vous ? Comment qualifiez-vous votre couple ?
(N’oubliez pas : un numéro de téléphone pour demander de l’aide : 3919)
Je remercie NetGalley pour cette lecture.
#PapamamanCarolrosanViolencesconjugales #NetGalleyFrance
En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le sujet des violences conjugales. A une époque où elles sont de plus en plus dénoncées, c’est important de lire un tel ouvrage pour s’informer.
Auteur connu : non. D’autant plus que Carol Rosan est un pseudonyme.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup de peur, d’angoisses, d’émotions que j’avais enfuies en moi qui sont ressorties, expérience perso oblige…
Ce que j’ai moins aimé : j’ai trouvé quelques maladresses, des coquilles dans le texte. Rien qui ne dérange réellement la lecture.
Les plus : le sujet traité avec efficacité. Un roman court qui se lit d’une traite.
C’est très difficile comme thématique ! Quand on le voit de l’extérieur, on se dit « Mon Dieu, pourquoi supporte-t-elle tout ça ? » Et quand on est au coeur, on ne sait pas toujours comment changer de vie… Et puis la violence revêt parfois tant d’aspects !
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Oui c’est ca…j’ai vecu ca de l’interieur, il faut du temps pour avoir le courage de partir, malheureusement. Et la culpabilité des victimes, je crois que c’est le pire.
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