Bonjour à toutes et tous. Alors, aujourd’hui, je vous propose un article un peu particulier. Nous sommes confinés, le moral en berne, on ne sait plus trop s’occuper. Comment faire lorsque sa moitié n’aime pas spécialement lire ? Quel livre mettre entre les mains de notre mec pour qu’il nous permette de lire de notre côté tranquillement 😉 ?
On n’entre pas en littérature par le sommet. Rares sont les lecteurs dont le premier roman fut un Proust ou un Balzac. On commence à lire par ce qui nous parle et voilà tout. Et éventuellement, ensuite, on continue et des liens se tissent.
La lecture est une passion que l’on aimerait contagieuse, mais ce n’est pas le cas. Plusieurs choses à savoir pour réussir à la communiquer :
– Mieux vaut lire n’importe quoi, que ne pas lire du tout. Il n’y a pas de sous lecture, laissez donc votre victime feuilleter et lire ce qu’elle aime, ça la mènera sans doute à d’autres volumes… Plus tard.
– N’en faites pas trop autour des livres que vous recommandez. Pour se lancer dans un roman, il faut qu’il reste un espace à soi et pour son propre univers. Impossible de s’approprier un livre qui appartient déjà à quelqu’un d’autre.
– De même que l’adage « chaque pot à son couvercle », je pense que « chaque livre à son lecteur », il suffit donc de trouver le style de lecture correspondant le mieux au futur lecteur.
Voici une sélection non exhaustive de lecture susceptible d’intéresser la gent masculine. Bonne lecture !
Au cœur des ténèbres – Joseph Conrad
L’auteur nous entraîne dans une expédition au cœur du continent africain, peuplé de combattants invisibles et de trafiquants d’ivoire rongés par la fièvre.
Francis Ford Coppola s’est appuyé sur ce roman pour réaliser « Apocalypse now ».
Les rois maudits – Maurice Druon
Au début du XIVe siècle s’ouvre, contre les Templiers, le plus vaste procès dont l’Histoire ait gardé le souvenir. Jacques de Molay, le grand-maître de l’Ordre, meurt sur le bûcher en lançant sa terrible malédiction contre le roi de France, le pape et les grands du royaume : Maudits, tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races !
Dès lors, le malheur s’abat sur la France. Les quatre derniers Capétiens directs meurent en moins de quinze années : adultères, meurtres, procès, trahisons ébranlent la dynastie, et mènent à la guerre de Cent Ans.
Les trois mousquetaires – Alexandre Dumas
Chef-d’œuvre d’Alexandre Dumas et modèle de roman historique, « Les trois mousquetaires » demeure un des livres les plus lus dans le monde entier.
American Psycho – Bret Easton Ellis
» Je suis créatif, je suis jeune, […] extrêmement motivé et extrêmement performant. Autrement dit, je suis foncièrement indispensable à la société « . Avec son sourire carnassier et ses costumes chics, Patrick Bateman correspond au profil type du jeune Yuppie des années Trump. Comme ses associés de la Chemical Bank, il est d’une ambition sans scrupules. Comme ses amis, il rythme ses soirées-cocktails de pauses cocaïne. À la seule différence que Patrick Bateman viole, torture et tue. La nuit, il dévoile sa double personnalité en agressant de simples passants, des clochards, voire un ami. Mais il ne ressent jamais rien. Juste une légère contrariété lorsque ses scénarios ne se déroulent pas exactement comme prévu…
Catch 22 – Joseph Heller
Catch 22, l’Article 22, est un « attrape-nigaud » qui permet à un colonel américain d’imposer un nombre de missions sans cesse croissant à son escadrille de bombardiers basée dans une petite île de la Méditerranée pendant la Seconde Guerre mondiale. Yossaran, héros tragicomique de cette épopée burlesque, est décidé à tout tenter pour sauver sa peau : il estime que sa seule mission, quand il s’envole, consiste à atterrir vivant. Simuler la folie dans cet univers délirant lui paraît le meilleur moyen de tirer au flanc. Hélas, l’Article 22 stipule: » Quiconque veut se dispenser d’aller au feu n’est pas réellement fou. » Cette première œuvre de Joseph Heller compte parmi les meilleurs romans américains de l’après-guerre.
1984 – George Orwell
« De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance. Seule comptait la Police de la Pensée. »
George Orwell dépeint dans le prophétique 1984 un terrifiant monde totalitaire.
A l’est d’Eden – John Steinbeck
Dans cette grande fresque, les personnages représentent le bien et le mal avec leurs rapports complexes. Adam, épris de calme. Charles, son demi-frère, dur et violent, Cathy, la femme d’Adam, un monstre camouflé derrière sa beauté, ses enfants les jumeaux Caleb et Aaron.
En suivant de génération en génération les familles Trask et Hamilton, l’auteur nous raconte l’histoire de son pays, la vallée de la Salinas, en Californie du Nord.
Pour cette œuvre généreuse et attachante, John Steinbeck a reçu le prix Nobel de littérature.
Des souris et des hommes – John Steinbeck
En Californie, pendant la Grande Crise, Lennie et George vont de ferme en ferme. Ils louent leurs bras en attendant le jour où ils auront leur ferme à eux, avec un petit bout de luzerne pour élever des lapins. Lennie, malgré sa taille de colosse, n’a pas plus de malice qu’un enfant de six ans ; George veille sur lui, le protège du monde qui n’est pas tendre aux innocents. Le soir, ils se racontent leur rêve, celui de la maison et des lapins. Mais allez savoir pourquoi, les rêves de certains finissent toujours en cauchemars.
La Divine Comédie – Dante Alighieri
Peut-on encore aujourd’hui aimer Francesca, être troublé par Ugolino, trembler aux tourments des damnés de la Comédie ? L’Enfer de Dante, poétique et médiéval, n’a-t-il pas pâli irréparablement auprès des Enfers tout proches, et actifs, que notre époque n’a pas encore fini, semble-t-il, de susciter ? L’imagination créatrice de Dante est si puissante, et si précise, qu’elle semble décrire par avance, parfois, l’inimaginable horreur moderne.
Le gigantesque entonnoir de l’Enfer, qui se creuse jusqu’au centre de la terre, est dépeint comme le réceptacle de tout le mal de l’univers, comme une sorte de sac où viennent s’engouffrer tous les noyaux, tous les atomes de mal épars sur la planète. Mais nous lisons aussi autre chose dans L’Enfer plus que le catalogue effrayant des péchés et des châtiments possibles, il correspond pour nous au départ de l’exploration, à la première étape du grand roman initiatique d’une civilisation qui est la racine de la nôtre.
La maison des feuilles – Danielewski
Will Navidson et sa famille viennent d’emménager dans une maison en Virginie. Un jour, ils découvrent une nouvelle pièce qui n’existait pas à leur arrivée…
A la fois jeu de piste, récit fantastique, dérive personnelle, essai faussement académique, La Maison des feuilles a pour effet de changer progressivement le lecteur en apprenti sorcier, monteur de salle obscure, détective amateur, spectateur. Une lecture littéralement habitée.
Ubik – Philip K. Dick
« Une pulvérisation invisible d’Ubik et vous bannirez la crainte obsédante, irrésistible, de voir le monde entier se transformer en lait tourné ».
Qu’est-ce qu’Ubik ? Une marque de bière ? Une sauce salade ? Une variété de café ? Un médicament ? Peut-être… Et quel est donc ce monde où les portes et les douches parlent et n’obéissent aux ordres qu’en retour de monnaie sonnante et trébuchante ? Un monde où les morts vivent en animation suspendue et communiquent avec les vivants dans les « moratoriums ». C’est dans cet univers que Glen Runciter a créé un organisme de protection contre les intrusions mentales : télépathie, précognition, para-kinésie. Joe Chip, un de ses employés, est chargé de monter un groupe de « neutraliseurs » de pouvoirs « psy », afin de lutter contre ce qui semble être une menace de grande envergure.
La nuit des temps – René Barjavel
Dans l’immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace…
Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ?
« La nuit des temps », c’est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d’amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d’Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.
Ravage – René Barjavel
Après la fin de la fée électricité les hommes doivent réapprendre à vivre au quotidien sans elle. Une belle leçon à lire au moins une fois. Roman visionnaire comme seul Barjavel le père de la science-fiction française pouvait nous l’écrire.
Peur noire – Harlan Coben
Alors que sa vie professionnelle comme agent sportif semble piétiner, et que son père se remet non sans mal d’un infarctus, Myron Bolitar est brutalement précipité dans une affaire dont il se serait bien passé. Son ex-petite amie, Emily Downing, qui l’avait plaqué pour aller épouser son pire ennemi, resurgit dans sa vie en réclamant son aide : elle a un fils de 13 ans atteint de l’anémie de Fanconi. Seule une greffe de moelle osseuse pourrait désormais le sauver. Sauf que le donneur compatible inscrit au fichier est introuvable. Pire, il semble vouloir se cacher. De qui ? Pour quelle raison ? Flanqué de sa garde rapprochée, Myron Bolitar plonge au coeur d’une histoire familiale sombre et vénéneuse, qui l’implique de manière très…personnelle.
Carton jaune – Nick Hornby
Match après match, saison après saison, le football rythme la vie de Nick depuis qu’à onze ans son père l’a emmené assister à sa première rencontre. Qu’il vente, qu’il pleuve, que son équipe gagne ou perde, il est toujours là, supporter inconditionnel dont l’obsession dévore peu à peu le reste de l’existence. Mais la passion n’empêche ni l’humour ni la lucidité, et le fan de foot se dévoile peu à peu, dressant en creux le portrait touchant d’un homme, d’une famille et d’une génération. À tous ceux – et toutes celles – qui ne comprennent pas que l’on puisse se passionner pour vingt-deux types en short courant après un ballon, Nick Hornby apporte la plus savoureuse des explications.
Ensemble c’est tout – Anna Gavalda
« Et puis, qu’est-ce que ça veut dire, différents ? C’est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes…
Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences… »
Camille dessine. Dessinait plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l’existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère.
Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l’idée de mourir loin de son jardin. Ces quatre là n’auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés… Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l’amour – appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c’est la théorie des dominos, mais à l’envers. Au lieu de se faire tomber, ils s’aident à se relever.
22/11/63 – Stephen King
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l’Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas.
À moins que… Jake Epping, professeur d’anglais à Lisbon Falls, n’a pu refuser la requête d’un ami mourant : empêcher l’assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l’entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l’époque d’Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d’un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d’une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake…
Le dernier des Yakuzas – Jake Adelstein
Menacé par le Yamaguhi-gumi suite à la parution d’un article sur Tadamasa Goto, le journaliste engage Saigo Kato, un ancien yakusa qui appartenait à la branche ennemie. En échange de sa protection, il doit écrire sa biographie. A partir de la vie de cet homme qui a connu l’âge d’or des yakuzas, il dresse une fresque épique de la mafia des années 1960 à nos jours.
Bonne idée de penser à nos chéris ! Mon mari lit rarement, hormis en vacances et a apprécié quelques livres de Franck Thilliez… Ayant adoré 22/11/63, je lui ai proposé mais il a abandonné : trop long, trop complexe à son goût… Si je peux me permettre de rajouter à ta liste déjà bien complète le magnifique roman d’ Henri Loevenbruck « Nous rêvions juste de liberté » : univers de motard, amitié et loyauté, ça devrait plaire à certains de nos hommes !
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci pour ton commentaire. Oui bien sûr, permets-toi, c’est fait pour ! « Nous rêvions juste de liberté » est magnifique et pile dans le thème. Je n’y ai pas pensé, pourtant il fait partie de mes grands coups de cœur de lectrice ! Passe une belle journée.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci 😉 à toi aussi et belles lectures !
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai déjà tout essayé avec lui… même mes rapports d’audit (qu’il est censé valider), il ne les lit qu’en diagonale ! J’ai réussi un jour à lui faire lire le premier chapitre de « Surface » (Olivier Norek). 2 petites pages où l’action démarre directement puisqu’à la fin de ces 2 malheureuses pages, Noémie a le visage en bouillie. Il lit. Je lui dit « c’est bien ? » Il répond : « Oui ! » Lueur d’espoir pour moi… je demande : « Tu continues ? » Il répond : « Naaan, j’aime pas lire ! » 😕
Je ne sais plus quoi faire ! (Nicolas Lebel avait suggéré : changer de mari 😂 c’est peut-être un peu extrême 🤣).
J’aimeAimé par 1 personne
Oui logiquement, avec « Surface », ça aurait du le faire ! Cause perdue. Pareil que le mien…Il déteste lire, à part les livres de cuisine (bon, c’est déjà ça, et comme il bosse dans la restauration, il est un peu obligé, et souvent je sert de crash test culinaire, c’est plutôt pas mal). J’ai bien essayé les livres sur le foot, comme il adore ce sport, mais même pas. J’ai abandonné. Changer de mari ? Il en a de bonnes ce Nicolas j’te jure !
J’aimeAimé par 1 personne