Informations :
Titre : pièces détachées
Auteur : Phoebe Morgan
Éditeur : L’Archipel
Nombre de pages : 382 pages
Format et prix : broché 21 € / numérique 14,99 €
Date de publication : 18 juin 2020
Genre : thriller
Résumé :
Londres, janvier 2017. Corinne semble mener une vie sans souci. Pourtant, la jeune femme a déjà eu recours à trois tentatives de fécondation in vitro – sans succès. Mais cette quatrième fois, elle en est sûre, est la bonne. Sa dernière chance d’avoir un bébé.
Quand, un beau matin, elle découvre une étrange pièce de bois sur le pas de sa porte, elle y voit un signe du destin. Car cette petite cheminée appartenait à la maison de poupée que son père – mort il y a tout juste un an – avait fabriqué pour elle et sa sœur quand elles étaient enfants.
Puis, d’autres éléments de cette maison de poupée réapparaissent bientôt. Sur son bureau, dans sa cuisine… Elle prend peur. Qui s’introduit chez elle ? Qui l’espionne ? Et, surtout, pourquoi ?

Mon avis :
Un thriller psychologique comme je les aime !
J’ai adoré le petit mot de l’auteure en début d’ouvrage : « Merci à ma famille de ne pas ressembler à celle-ci. » Prometteur !! Une fois la dernière page tournée, on se dit « oui, bien heureusement ! »
Le prologue est intriguant au possible, nous avons là une femme et sa fille de 8 ans, qui espionnent quelqu’un, ou quelque chose. Cette partie est en italique, et nous aurons beaucoup d’interludes de ce type au cours de notre lecture. Qui sont ces personnes ? Que font-elles ? Pourquoi ?
Parallèlement, nous faisons connaissances de deux sœurs, Corinne, qui vit avec Dominique, et qui essaye d’avoir un enfant à grands coups de FIV, ce qui a pour conséquence de lui saper un peu plus le moral, échec après échec ; Ashley, mariée à James, qui passe plus de temps au bureau qu’à la maison, la laissant élever seule leurs trois enfants, dont Holly, 9 mois. Leur père est décédé d’un cancer un an auparavant, il était renommé dans le monde de l’architecture. Leur mère tente tant bien que mal de remonter la pente.
Le décor est planté, nous avons notre famille, à peu près banale, avec ses problèmes et ses querelles. Le bal peut commencer…
Lorsque Corinne se persuade que quelqu’un entre dans son appartement pour y déposer des objets ayant appartenu à la maison de poupée de son enfance, personne ne la prend au sérieux. En effet, Corinne est encore bouleversée par la mort de son père qu’elle chérissait tant, et les nombreuses FIV et traitements hormonaux la fragilisent encore plus.
Ashley, quant à elle, reçoit des appels anonymes, et commence sérieusement à douter de la fidélité de son mari. Elle aussi n’est pas prise au sérieux. Comment garder toute sa lucidité lorsque son bébé est sujet à des terreurs nocturnes et ne dort jamais plus de 3 heures d’affilée ?
Corinne et Ashley luttent contre leurs angoisses, le lecteur fouillant leurs émotions, explorant leurs ressentis, tentant de démêler le réel de l’imagination. J’ai trouvé cette partie assez calme, quasi reposante, malgré le fait que je me suis mise à douter de chacun.
Un roman qui se divise en deux parties :
Au cours de la première partie, le lecteur vit avec les doutes des personnages. J’ai compris le besoin de Corinne d’enfanter, je me suis retrouvée à la place d’Ashley, qui tente désespérément de ne pas péter un câble avec son bébé qui ne dort pas, parce que je l’ai vécu ! Ma dernière fille a fait ses nuits à plus de 3 ans. Je comprends qu’Ashley soit au bout du bout, je l’ai été moi aussi. C’est peut-être aussi pour cela que j’ai « vécu » ce livre de l’intérieur.
Ce n’est que dans la seconde partie que le volet thriller psychologique prend tout son sens, et où l’auteur nous emmène avec elle dans la psyché de ces personnages machiavéliques et de leurs sombres objectifs. Et là, le rythme s’accélère, le roman ne se lâche plus, c’est une course contre la montre.
Un roman totalement addictif dans sa seconde moitié, qui s’insinue en vous, qui vous prend aux tripes. Vous allez douter de tout votre entourage, vous vérifierez vingt fois si les portes et fenêtres sont bien fermées (heureusement on est en hiver…).
Les personnages sont touchants et leurs caractères sont bien construits et étoffés. Au fur et à mesure, on se rend compte que ces deux sœurs sont liées par un destin et un passé qui se veut de plus en plus effrayant et anxiogène.
Les sujets de la folie, de la traque, de la vengeance sont assez bien dépeints, et leurs gravités sont contrebalancés par une immersion dans le domaine journalistique et architectural, pause salvatrice ! Le désir d’enfant est également souligné, on souffre avec Corinne, désireuse plus que tout de tomber enceinte, de connaître ce bonheur d’être mère qui, pour le moment, lui est interdit.
La plume est sensible, minutieuse, assez envoutante. J’ai noté quelques répétitions agaçantes dues à la traduction (le mot « navré » revient très très très souvent).
Une très belle lecture totalement immersive pour moi, que je ne peux que vous conseiller !
Je remercie les Éditions L’Archipel et en particulier Mylène pour cette lecture.
#PiècesDétachées #PhoebeMorgan #LArchipel


En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé. J’apprécie beaucoup les thrillers psychologiques.
Auteur connu : 1er roman de Phoebe, j’attends le second avec impatience !
Émotions ressenties lors de la lecture : quelle trouille ! Quelle angoisse ! De la nervosité, du doute, de la tension. Que c’est bon de ressentir tout cela lors d’une lecture !
Ce que j’ai moins aimé : les petites coquilles dues à la traduction. Mais rien de bien grave.
Les plus : l’histoire en deux temps, la personnalité des protagonistes bien creusée, le développement de l’intrigue.