« Dragon blanc » de Jean-Michel LEBOULANGER

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Titre : Dragon blanc

Auteur : Jean-Michel Leboulanger

Éditeur : M+ Éditions

Nombre de pages : 458 pages

Formats et prix : broché 19 € / numérique 13.99 €

Date de publication : 18 mai 2023

Genre : roman d’aventure

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Ying-Yang cultive le riz au Pays des brumes, dictature violente séparée de la Chine par un fleuve infranchissable. Nourri durant son enfance des histoires de voyages de son grand-père, il rêve d’un autre ailleurs qu’il n’arrive pourtant pas à se représenter, mais qui s’apparente à la liberté. Dans cette obsession, il cherche un moyen de franchir la frontière imperméable. Un jour, au-delà de l’horizon surgit alors Dragon Blanc, montagne légendaire n’apparaissant à travers les époques que pour annoncer un événement exceptionnel.
Dès lors, Ying-Yang sait qu’il va partir. Au cours d’un voyage initiatique de dix ans, ses pas le conduiront à la découverte de la nature humaine dans ce qu’elle a de meilleur, mais également de pire… Faut-il laisser toute sa vie derrière soi pour une once de liberté ?

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Envie d’évasion ? D’aventures ? « Dragon blanc » est fait pour vous.

Ying-Yang et sa femme, Lu-Han, vivent au Pays des Brumes, le long du fleuve servant de frontière naturelle avec la Chine. Cultivateur de riz, Ying-Yang garde précieusement ses rêves et les souvenirs de son grand-père, disparu depuis plusieurs années. Il a franchi cette frontière, il est parti, probablement pour les États-Unis.

Joon-Li, son vieil ami, a connu le monde d’avant, avant la toute puissance du Guide Suprême qui domine tout le pays. La propagande est partout, le Guide Suprême protège les habitants des famines, de la barbarie et de l’obscurantisme. Isoler le Pays des Brumes du reste du monde est censé rendre ses habitants plus heureux. Pourtant, Ying-Yang rêve de partir, voir si l’herbe est plus verte ailleurs…

Ce roman contient trois parties. La première nous plonge dans le quotidien de nos personnages au pays des Brumes. C’est la partie que j’ai le plus apprécié. Le dépaysement est total, les descriptions des lieux sont à couper le souffle. On a presque envie de transformer son jardin en rizière. Plus sérieusement l’immersion en plein cœur de ce pays à la fois sublime et mystérieux fait un bien fou. Jean-Michel prend son temps pour nous planter le décor, et je le remercie ! C’est un régal pour l’imagination. Sérieusement, si on occulte les barbelés et les miradors, je vivrais bien là-bas !

« Il ouvrit les yeux et se retrouva face aux rizières émergeant de la nuit évanescente. Ce ne fut d’abord que le vague contour rectangulaire des talus de pierre et de terre, puis le reflet bleu des eaux stagnantes d’où montait déjà la brume qui durerait tout le jour. »

Ying-Yang saisit l’opportunité de partir lorsqu’elle se présente, emmenant Lu-Han avec lui. Seconde et troisième partie s’enchaînent, embarquant le lecteur dans ce périple en Chine, tout d’abord, puis en Corée. Je ne vais pas spoiler, mais nous sommes dans un réel roman d’aventures avec son lot de drames, de petits bonheurs et de péripéties.

« Dragon blanc » est un roman étonnant, la plume de Jean-Michel a la faculté d’emmener son lecteur à travers ses mots dans une aventure hors du commun qui submerge émotionnellement. Je me suis attachée aux personnages, j’ai tremblé avec eux, j’ai validé le choix de Ying-Yang de partir même si…Les larmes n’étaient pas bien loin à plusieurs reprises.

Au cours de ce voyage initiatique, Ying-Yang va beaucoup changer. Confronté au danger, à la méchanceté des hommes, toutes les épreuves qu’il va affronter vont le forger, le modeler. sortant totalement de sa zone de confort, il a pris des risques pour lui et pour sa famille, regrettant certains de ses choix après-coup, mais avançant malgré tout, encore et toujours, jusqu’à la lumière.

Jean-Michel propose une belle réflexion sur la liberté, sur sa privation, sur ce que l’on peut appeler « Liberté ». Ying-Yang découvrira de nombreuses facettes de cette liberté. Il va même la trouver dans les geôles chinoises, là où tout le monde n’y verrait qu’un emprisonnement inhumain. Jean-Michel développe cette conception de manière inattendue, j’y ai trouvé un volet philosophique. Car finalement, la liberté ne réside pas tant dans ce qu’on fait mais dans la manière dont on le fait. Ying-Yang l’a bien compris, en décidant de prendre son destin en main au lieu de le subir.

Les légendes et les traditions ont également une place de choix dans le récit. Car le Dragon Blanc est un mythe, celui d’une montagne légendaire. Existe-t-elle ? Ying-Yang en est persuadé. Donner du sens à ce Dragon Blanc va lui permettre de tenir debout, de trouver la force de fuir et de vivre. Mettant le lecteur face à ses propres croyances.

« Au fil des récentes expériences, Ying-Yang devenait de plus en plus méfiant. Ne l’avait-on pas vendu pour une cartouche de cigarettes ? N’était-ce là que sa vraie valeur ? »

Même si on est loin d’un page turner, le rythme s’avérant plutôt lent, j’avais hâte de retrouver cette lecture les soirs. Les rebondissements sont nombreux, le suspense toujours présent, on ne sait jamais ce qu’il va arriver aux personnages le chapitre suivant. J’avoue avoir eu du mal à reposer ce livre, tellement j’étais curieuse de découvrir comment allait évoluer le récit.

Le dernier quart du roman m’a beaucoup émue. Je ne peux malheureusement pas vous en parler (c’est dur vous savez !), mais je trouve que le dénouement clôt parfaitement toutes ces tranches de vie, ces destins et ce roman époustouflant. Je ne peux que vous dire de foncer l’acheter !

Je remercie les Éditions M+ et Nelly pour cette lecture.

« Une légende existait parmi les populations qui n’avaient jamais quitté la région , voire leurs villages. Au-delà des brumes, dans le lointain jamais atteint, survivait un dragon antique : le Dragon blanc. »

#Dragonblanc     #JeanMichelLeboulanger     #M+Editions


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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le résumé ! Le côté voyage initiatique promis m’a donné envie.

Auteur connu : j’ai découvert Jean-Michel l’an dernier avec « L’argent du diable ». Une belle découverte.

Émotions ressenties lors de la lecture : espoir, révolte, peur, colère, envie, émerveillement, passion, les émotions étaient au rendez-vous.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’évasion, les personnages, les descriptions, la plume, la fin.

Si je suis une âme sensible : rien de bien particulier, vous pouvez y aller.

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2 réflexions sur “« Dragon blanc » de Jean-Michel LEBOULANGER

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