« La fiancée du phare » de Françoise CHAPELON

sonia boulimique des livres

Titre : La fiancée du phare

Auteur : Françoise Chapelon

Éditeur : Forez Noir

Nombre de pages : 392 pages

Formats et prix : broché 20 € / numérique 4.99 €

Date de publication : 3 juin 2023

Genre : polar

blog littéraire

Une noce somptueuse dans un décor de rêve.
Un trio d’amis d’enfance prêts à tout les uns pour les autres.
Une famille riche qui cache de lourds secrets.
Tels sont les ingrédients de cette nouvelle intrigue à laquelle Camille Lorset, enquêtrice à la BR de Montbrison, se trouve mêlée bien malgré elle.
Alors qu’elle a décidé de faire un break et de s’éloigner de ses tourments personnels en s’installant sur une petite île Vendéenne pour quelques semaines de vacances, Camille fait la connaissance de Martin, Romain et Annabelle. Cette dernière se marie dans quelques jours et invite tout naturellement sa nouvelle amie à cette noce qui promet d’être grandiose.
Lorsque le corps de la jeune mariée est retrouvé gisant au pied du phare le soir de ses noces, Camille va tout faire pour tenter de comprendre les circonstances de cette mort inattendue et bouleversante.
Accident ? Suicide ? Meurtre ?
La noirceur des êtres est partout, prête à surgir là où on l’attend le moins.
Préparez-vous…

chroniques littéraires

Un polar noir qui creuse la psychologie humaine.

Cinquième enquête avec le personnage fétiche de Françoise, l’adjudante chef à la Brigade de Recherches de Montbrison, Camille Lorset. Je précise que les enquêtes sont toutes distinctes et peuvent se lire indépendamment.

Dans ce volet, Camille quitte la Loire et s’accorde quelques jours de repos en Vendée. Profiter de la mer, se reposer, bronzer. Le bonheur ! Elle pose ses valises dans une pension de famille tenue par Alma, qui est parfaitement secondée par Jana, sa fille de 11 ans. Sur la plage, Camille va faire connaissance d’un groupe d’amis avec qui elle va sympathiser, Annabelle, Martin et Romain. Annabelle invite même Camille à son mariage ! La noce promet d’être somptueuse, Annabelle faisant partie d’une famille riche et renommée de la région.

Je promets de t’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare… Théo, le jeune marié, n’aura pas à faire cet effort longtemps, sa femme meurt le soir de la noce, son corps retrouvé désarticulé au pied du phare. Suicide, accident, meurtre ? Toutes les pistes sont envisagées.

« Sa longue robe immaculée déployée en corolle se mêle à l’écume dans une ultime danse. La dentelle blanche s’empourpre, rincée par l’eau saumâtre qui dilue le sang ruisselant de son crane fracassé et béant. »

Vous vous doutez bien que Camille ne va pas rester là sans rien faire. Déformation professionnelle oblige, elle va tenter de mener l’enquête. Sauf qu’ici, elle n’est que Camille, citoyenne lambda venue passer des vacances. Elle pourra heureusement compter sur Romain, qui est gendarme.

J’ai beaucoup apprécié cette lecture. Une mariée tombant d’un phare le soir de ses noces, c’est original et cela ouvre la porte à toutes les possibilités. Que s’est-il passé en haut de ce phare ? Annabelle y était-elle seule ? On se met à douter de tout le monde. D’autant que la construction choisie par Françoise est astucieuse : des chapitres se déroulant dans le passé nous ouvrent le quotidien d’une narratrice en difficulté. A ses côtés, nous verrons les années défiler pour arriver jusqu’à aujourd’hui, avec des indices étant censés nous aider à y voir plus clair. Je dis censé, car, si à certains moments, tout était clair comme de l’eau de roche, la fois suivante, je n’y comprenais plus rien. Je me suis bien fait promener par Françoise dans la Lande, et j’ai adoré !

La plume est fluide, agréable, concise. La première page donne le ton et harponne le lecteur. Après une ouverture pareille, impossible de ne pas continuer, la curiosité est la plus forte, on a trop envie de démêler cette affaire aux côtés de Camille.

Camille est un personnage fort, sa vie personnelle n’est pas évidente, elle se jette à corps perdu dans son travail. Ce travail qu’elle aime plus que tout. Elle y trouve du réconfort et beaucoup de satisfaction. Elle va prendre à cœur de faire la lumière sur la mort d’Annabelle, quitte à emprunter des chemins de traverse pour rester discrète. La psychologie des personnages gravitant autour de Camille (et étant, pour la plupart, des suspects potentiels) est bien développée et s’est révélée dense. Ils sont crédibles, et surtout, touchants. On doute de la santé mentale de certains, on s’attache à d’autre.

Françoise développe un sujet grave, oppressant et terriblement d’actualité, malheureusement. Je ne vous en dirais pas plus, je ne veux pas spoiler et gâcher l’effet de surprise, mais sachez que vos tripes vont se retourner.

La fin est surprenante, en tous cas, perso, je me suis laissée avoir comme une bleue. J’avais une supposition chevillée au corps, et bien entendu, elle ne s’est pas révélée être la bonne !

Un mot de la couverture, absolument superbe, qui attire l’œil et ne va pas sans rappeler celles de Camilla Lackberg chez Actes Sud. Moi qui suis sensible aux couvertures, en librairie, il est clair que je m’y arrête de suite !

« Depuis que papa nous a expliqué que maman était partie au ciel, elle s’installe tous les soirs devant notre fenêtre et contemple les étoiles. Elle dit que si maman est là-haut, elle pourra mieux la voir si elle reste devant la fenêtre. Elle lui dit de revenir. Elle lui promet qu’elle sera sage. Et ensuite elle pleure parce que maman ne lui répond pas. »

#Lafiancéeduphare     #FrançoiseChapelon     #ForezNoir

la fiancée du phare

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : la couverture et l’auteure !

Auteur connu : retrouvez ma chronique de « Trop fragile« , l’enquête précédente de Camille. Et vous pouvez lire l’interview de Françoise réalisée en 2017.

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Émotions ressenties lors de la lecture : curiosité, agacement, perplexité, angoisse, étonnement. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’originalité de la mort d’Annabelle, retrouver Camille dans un autre contexte que sa brigade, les personnages, la construction, la plume, la fin.

Si je suis une âme sensible : RAS

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