Interview de Françoise CHAPELON

Présentation de l’auteur :

Françoise Chapelon, originaire de la vallée du Gier, vit aujourd’hui à Boisset-lès-Montrond dans le département de la Loire. Après avoir enseigné l’anglais en lycée pendant quinze ans, elle quitte l’Éducation Nationale pour se consacrer à ses trois enfants et se découvre bientôt une véritable passion pour l’écriture.

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Bibliographie :

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Tout d’abord, merci Françoise d’avoir accepté mon invitation.

D’où est venue cette passion pour l’écriture ?

Après avoir arrêté de travaillé, j’ai eu plus de temps pour lire et j’ai découvert un plaisir dont je me privais car trop souvent débordée entre les copies à corriger et le linge à repasser !

Pourquoi avoir choisi d’écrire des policiers ? Avez-vous un ou des auteur(s) qui vous ont inspirés ?

Parce que c’est en lisant les romans de Camilla Läckberg (auteure de polar suédoise) que je me suis dit « c’est tout à fait le genre d’histoires que j’ai envie de raconter ». J’ai aimé le côté humain de ses personnages : des gens simples, comme vous et moi. Mes personnages sont aussi des gens simples, qu’on pourrait croiser dans les rues de Montbrison puisque c’est là que se passent mes histoires !

Quand vous commencez à écrire un nouveau roman, connaissez-vous déjà toute la trame de l’intrigue ?

Oui. Enfin presque : dans une histoire policière on part d’un acte criminel (assassinat ; disparition…) et les enquêteurs suivent les indices. Moi j’imagine une histoire, un événement, qui,  dans la vie de mes personnages, a pu conduire certains d’entre eux à un jour commettre cet acte criminel. Tout mon travail consiste alors à « accompagner » le lecteur au fil de cette enquête jusqu’à ce ou ces criminels. Le lecteur mène cette enquête aux côtés des gendarmes de la BR de Montbrison (mes enquêteurs !). Le jeu est de ne pas manquer les bons indices et de savoir déjouer les fausses pistes ! Mais là, comptez sur moi pour brouiller les pistes ! En fait, dans mes romans, il y a plusieurs histoires qui se croisent, parce qu’un individu ne tue pas tout à coup sans « raison ». C’est tout une trame d’événements qui vont conduire à ce passage à l’acte. Il faut donc que la plupart de ces événements soient connus par moi avant de me lancer dans l’écriture. Et cette étape, la construction de l’histoire, peut prendre du temps, plusieurs mois en tout cas. Mais des changements sont aussi très possibles et même inévitables en cours d’écriture car on se laisse emporter par l’histoire ! Lorsque j’en suis au dénouement, je suis prise d’une véritable frénésie parce que j’ai hâte de savoir comment ça va se terminer !!!

Comment construisez-vous vos personnages ?

Au feeling. Je n’y réfléchis pas tellement avant de commencer à écrire, sauf pour ceux qui ont des particularités déterminantes dans mon histoire, comme c’est le cas de Michaël, dans « Sous le Lierre… » (mon 2ème roman) qui est atteint d’une pathologie bien spéciale. Je ne décris pas trop mes personnages physiquement parce que je n’en ai pas une image très précise et que je préfère laisser le lecteur se faire sa propre image. Mais de toute façon, il se passe toujours quelque chose de très étrange : c’est au moment où j’écris que mes personnages prennent corps et vie, jamais avant. C’est lorsque je commence à les faire parler qu’ils s’imposent à moi. Ils arrivent tout seul, comme ça !

Comment avez-vous procédé pour vous faire publier ? Avez-vous hésité à le faire ?

Hésité ? Ah ça non ! Je n’écris pas pour moi, comme certaines personnes m’ont confié le faire. Je veux que mes histoires soient lues ! Quand j’ai commencé mon premier roman, je ne savais pas si j’étais capable d’écrire ; je ne l’avais jamais fait avant, même si j’avais le goût de l’écriture : pour mes études, j’ai passé de nombreux mois à l’étranger (Angleterre et Canada) et j’écrivais des lettres de 15 pages à mes proches chaque semaine ! Mais en écrivant cette histoire, je ciblais le lecteur ; j’imaginais sa réaction. En fait, c’est assez étrange, mais écrire, c’est comme lire : on découvre son histoire en l’écrivant, comme lorsqu’on lit un roman écrit par quelqu’un d’autre. Cela doit être un peu schizophrénique en fait !  J’écris toujours en pensant à mon lecteur, alors ne pas me faire publier serait un drame pour moi !

Pour me faire publier, j’ai fait comme la plupart des auteurs, je pense : j’ai envoyé mon premier manuscrit à des maisons d’éditions parisiennes. Je n’ai pas choisi les bonnes. J’ai visé beaucoup trop haut ! J’en ai essayé 5 et j’ai ensuite tenté les éditeurs locaux. J’ai eu de la chance : l’un d’eux a dit oui tout de suite pour « Dors, mon ange » (mon premier) et pour le 2ème je n’ai pas cherché ailleurs. Par contre, je ne me serais pas lancée dans l’auto-édition : je ne voulais pas que cette aventure coûte de l’argent à ma famille, à défaut d’en rapporter ! Le travail de l’éditeur est essentiel. Ce sont deux choses bien distinctes et très complémentaires. Je n’ai pas envie de m’occuper de toute la partie distribution.

Une rencontre-dédicace a été programmée dans le cadre des prestigieux Quais du Polar de Lyon cette année. Pensiez-vous en arriver là ? Racontez-nous.

Je n’ai pas participé directement aux QDP : cette rencontre a eu lieu dans une librairie et une bibliothèque des Monts du Lyonnais, en marge du QDP. Les gens se sont montrés très intéressés et j’ai passé une journée formidable. J’espère un jour être parmi les auteurs de cette grande fête. Le problème c’est que les places sont rares et qu’à côté des plus grands, on ne fait pas le poids… C’est assez triste de se dire qu’il n’y a qu’une fois que vous êtes connu et reconnu qu’on veut vraiment de vous. Parce que comment se faire connaître si on ne vous laisse pas votre chance ? C’est très difficile !

Avez-vous un autre projet de roman ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Plus qu’un projet : le troisième est écrit. Il est en cours de relecture. Je ne sais pas encore quand il sortira, mais je peux vous dire qu’il s’agit du troisième volet des aventures de mon héroïne, Camille Lorset. Le titre sera (sauf changement imprévu) : Rien ne s’efface.

Si vous pouviez vous réincarner en l’un de vos personnages ça serait dans lequel et pourquoi ?

Camille, bien sûr ! Parcequ’elle a quelques  années de moins que moi !!! Non, en fait, on a beaucoup de points communs, mais beaucoup de différences aussi. Ce n’est pas moi, ni même celle que j’aurais aimé être. Mais elle m’est sympathique. C’est une jeune femme sympa, têtue, déterminée mais un peu maladroite aussi. Une sorte de Bridget Jones, dans une certaine mesure.

Votre recette de cuisine pour écrire ?

Alors, là, désolée, je n’en ai aucune. Je serais incapable d’animer un atelier d’écriture, par exemple. C’est très instinctif. Je ne peux pas l’expliquer. Quand j’écris, je sors un peu de moi-même. Je suis dans une bulle et j’ai l’impression que cela passe par moi, mais je ne le contrôle pas vraiment (je vous le disais, c’est schizo !!!) Tout ce que je peux dire, c’est que j’y prends un plaisir immense et que je ne peux plus m’en passer ! Je regrette de ne pas m’y être mise plus tôt. Mais je ne regrette pas de l’avoir fait !

Le mot de la fin est pour vous :

Fin ! Ce mot est très important. Lorsqu’on l’écrit, on sait que cela ne fait que commencer en réalité ! Le manuscrit va passer de mains en mains et devenir un livre. Lorsque j’ai eu terminé mon premier, j’ai ressenti une vraie frustration : c’était fini ?! D’où mon empressement à écrire le deuxième dans la foulée. Tout dans l’écriture me passionne : depuis la création de l’histoire, dont je vous parlais tout à l’heure (cet assemblage de pièces d’un puzzle qu’on invente, qu’on forme pour ensuite l’éclater et l’assembler à nouveau au fil de l’écriture ; c’est ça, un polar !), jusqu’à la promo du livre, c’est-à-dire les rencontres avec les lecteurs en dédicace, dans les salons, les interviews à la radio, à la télé (j’ai fait TL7 !), en passant par l’acte d’écrire. Ce n’est que du bonheur !

Merci de m’avoir lue !

affiche

affiche 2017

Françoise Chapelon sera présente en dédicace au salon du livre de Boen (entre Roanne et St Etienne), les 13 et 14 mai 2017.

 

 

Une réflexion sur “Interview de Françoise CHAPELON

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