
Titre : Le choc de Carnac
Auteur : Sophie Marvaud
Éditeur : Nouveau Monde et 10-18 pour la version poche
Nombre de pages : 312 pages pour le poche
Formats et prix : broché 16 € / numérique 9.99 € / poche 8.60 €
Date de publication : 11 juin 2015 et 7 janvier 2021 pour la version poche
Genre : polar préhistorique

Au Ve millénaire avant l’ère commune, dans la région de Carnac, l’arrivée de cultivateurs sédentaires sème le trouble chez deux autres tribus : les chasseurs des forêts et les pêcheurs de la côte. Le commerçant Pas-de-Géant se propose d’intervenir comme médiateur, ce qui ne conduit qu’à son assassinat. Pour faire cesser la guerre qui s’ensuit, trois femmes proposent de retrouver le meurtrier.

Un polar préhistorique absolument passionnant.
Le roman commence avec une présentation des différents personnages, ainsi que des repères géographiques
Bienvenue dans le sud de la Bretagne. Nous faisons un bond dans le temps de 7000 ans, ce n’est pas rien ! Les chasseurs-cueilleurs nomades de la forêt et les pêcheurs, sédentarisés autour de la baie de Quiberon, cohabitent ensemble.
Les cultivateurs, sédentaires eux aussi, souhaitent s’installer dans la région. Or, pour pouvoir planter et cultiver, il faut d’abord incendier la forêt, afin de faire table nette pour débuter les cultures.
Pas-de-Géant, quant à lui, est un commerçant itinérant, allant de l’un à l’autre peuple, donnant des nouvelles et proposant la vente de divers objets. Pas-de-Géant est assassiné. Les trois groupes se rejettent ce meurtre sordide et violent (je vous laisse découvrir pourquoi…), et les conflits éclatent.
Nous faisons connaissance avec nos trois figures féminines qui nous accompagneront tout au long de ce récit : La Vivace, cultivatrice, 40 ans, à la vie difficile, Paruline, la seconde épouse délaissée d’un riche pêcheur, et Lynx, 16 ans, nomade, doit se choisir un compagnon de vie. Toutes les trois refusent la guerre, et décident de retrouver le meurtrier. La clan auquel appartient ce meurtrier sera banni de la région et la paix sera retrouvée.
J’ai trouvé « Le choc de Carnac » passionnant. Déjà, l’enquête est au centre du roman, on est vraiment dans la recherche d’indices, dans la déduction, dans la suspicion, et j’ai adoré. Ensuite, le contexte historique est formidablement bien expliqué et retranscrit. On apprend le mode de vie de chaque peuple. On découvre que les nomades sont bien plus égalitaires que les autres, que les pêcheurs sont polygames, que la vie des cultivateurs est harassante.
« Il n’y avait qu’à regarder leurs dos courbés vers le sol, leurs visages tannés par le soleil et le vent, leurs doigts tordus par les rhumatismes. Du début du printemps à la fin de l’automne, femmes et hommes se levaient tôt chaque matin pour travailler dehors, poussés par la nécessité de nourrir leurs familles. »
C’est à cette période que les conflits débutent. Les hommes veulent maîtriser leur territoire, en conquérir d’autre. Le mode de pensée de chaque clan est totalement différent, les croyances et coutumes également, rendant la cohabitation compliquée. Chacun a développé une économie qui lui est propre, et j’ai trouvé cela absolument passionnant. Par exemple, les pêcheurs sont riches car ils exploitent le sel, denrée précieuse. J’ai vécu aux côtés de La Vivace et de Paruline les prémices de notre société actuelle. Finalement, l’Homme n’a pas beaucoup changé depuis cette époque…Pouvoir, conquêtes, jalousie, rejet de celui qui est différent de soi, meurtre. Le constat s’est révélé affligeant. J’en suis choquée.
Situant son intrigue à Carnac, Sophie en profite pour nous faire découvrir les premiers mégalithes.
Les chapitres sont de longueur égale, plutôt courts, le récit se déroule tranquillement, je dois avouer que j’aurai apprécié un rythme un peu plus soutenu. La plume est fluide, simple. L’auteure ne noie pas son lecteur dans des descriptions à rallonge, ni des détails historiques (enfin…préhistoriques) insipides. Elle a su rendre le sujet très intéressant et surtout, cohérent.
Par contre, la fin ne m’a pas réellement convaincue, elle n’a pas été assez développée selon moi. Elle arrive un peu brutalement, je l’ai trouvée bâclée et c’est dommage.
A la fin du roman, Sophie nous développe un chapitre intitulé « Note : les faits et l’imaginaire« . Cela permet de refaire le point entre le volet historique et l’imaginaire de l’auteure. La difficulté de coller au plus près de la réalité réside dans le fait que l’écriture n’était pas encore inventée, il n’y a donc aucun texte, aucun repère fiable.
« Le choc de Carnac » est à découvrir, perso j’ai passé un bon moment de lecture dans cet univers dépaysant et passionnant. Je l’ai préféré aux « Lionnes de Chauvet », car le côté enquête était plus présent. Sophie avait raison de me le conseiller. Maintenant, j’ai envie d’aller faire une virée en Bretagne pour aller admirer les mégalithes de Carnac…
« Le chamane s’était immobilisé. Il continuait à fixer les flammes d’une manière telle que La Vivace se demanda s’il dormait les yeux ouverts. Le feu crépitait à leurs pieds et, au bas de l’abri, les vagues se fracassaient contre les rochers à intervalles réguliers. »
#LechocdeCarnac #SophieMarvaud


Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : si j’avais apprécié le côté historique passionnant des Lionnes de Chauvet, le volet enquête m’avait un peu laissée sur ma fin, puisqu’il était vraiment secondaire. Sophie m’a donc conseillé de jeter mon dévolu sur « Le choc de Carnac », où l’accent était plus mis sur la résolution d’un meurtre.
Auteur connu : je ne connaissais pas du tout Sophie. Elle était présente au salon des Gueules Noires du Polar le mois dernier. En prévision, j’ai lu « Les lionnes de Chauvet« .

Émotions ressenties lors de la lecture : impatience, curiosité, envie, intéressée, troublée, passionnée, intriguée.
Ce que j’ai moins aimé : le rythme, que j’ai trouvé un peu lent. Et la fin, un peu trop bâclée.
Les plus : l’originalité du récit, posé en pleine Préhistoire. La plume, les personnages, le parallèle avec notre société actuelle.
Si je suis une âme sensible : RAS. La découverte du cadavre, peut-être choquante, mais au pire, vous passez le paragraphe.


Bonjour. Allez encore un à acheter. Tu vas me ruiner🤣🤣🤣😂😂😂 avec tout ce que j’ai mis de côté. Bon je vais y aller doucement. Bonne fin de journée
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