Titre : Ma rencontre avec le mal
Auteur : Francis Nachbar
Éditeur : Mareuil
Nombre de pages : 183 pages
Formats et prix : broché 20 € / numérique 14.99 €
Date de publication : 26 octobre 2023
Genre : Essai
Michel Fourniret et Monique Olivier. Le couple maléfique. Deux noms qui font froid dans le dos.
Au moment où le procès de Monique Olivier s’achève à la Cour d’Assises de Nanterre, j’avais envie d’aller plus loin. « Ma rencontre avec le mal » nous permet d’avoir une vision différente de celle proposée par les médias, un angle de vue intérieur, grâce à Francis Nachbar, son auteur, ancien procureur de la République de Charleville-Mézières, nommé en 2003. Pendant quatre ans, il a volontairement pactisé avec le monstre Fourniret pour tenter d’obtenir des informations sur la localisations des corps des disparues, mais aussi des révélations sur d’autres victimes potentielles.
Francis reste factuel, il ne verse pas dans le sensationnel. Malgré tout, il nous délivre les faits tels qu’ils se sont produits, sans filtre. Ce qui rend cette lecture assez éprouvante. J’en suis ressortie avec beaucoup de colère en moi. Comment un couple peut-il être l’auteur de telles abominations ? Les mots employés par Fourniret lors de ses auditions ou lors des reconstitutions sont à vomir. Totalement insensible et manipulateur face aux enquêteurs, c’est un psychopathe version XXL.
Le lecteur apprend comment Fourniret a été arrêté, grâce au témoignage capital de Marie-Ascension Sangwe, qui a réussi à lui échapper.
« Lui, le soi-disant ancien commando, sait faire des nœuds, et c’est volontairement qu’il a confectionné des liens lâches, « une forme de sabordage », confie-t-il. Ainsi, dès le début, la mégalomanie de Fourniret, son refus pathologique de la seule idée d’une erreur ou d’un échec de sa part, son orgueil délirant, apparaissent. Attitude qui sera la sienne pendant toute l’enquête et la durée de l’instruction. »
Avec l’arrestation de Fourniret, la machine judiciaire est lancée. La perquisition au domicile du couple à Sart-Custinne permet aux enquêteurs de découvrir des éléments troublants. Monique, quant à elle, prétend n’être au courant de rien…Les polices françaises et belges vont collaborer dans cette affaire hors-norme. C’est Monique Olivier qui avouera finalement une partie de la longue liste des meurtres de son mari.
L’auteur plonge aux sources du Mal. Au moment où Monique Olivier et Michel Fourniret débutent leur correspondance lorsque Michel est en prison, mais il revient également sur l’enfance des deux monstres.
Le passage à l’acte avec l’enlèvement puis le meurtre d’Isabelle Lavigne est un chapitre que j’ai lu en apnée. Et l’on se rend compte que Monique Olivier est peut-être la pire….
La découverte du corps de Jeanne-Marie Desramault est un chapitre particulièrement difficile. On se met à la place de la victime, de ses parents. C’est juste atroce. Et Fourniret qui se joue des enquêteurs. Tranquille. Un jeu du chat et de la souris. Ignoble.
« Je me suis toujours senti proche de toutes ces victimes dont la vie était brisée pour toujours. Ces victimes qui connaissent la peine à perpétuité réelle. »
L’auteur nous partage ses émotions, ses quatre longues années passées à côté de cet homme au cerveau malade, à jouer lui aussi avec lui, pour qu’il délivre des indices. Fourniret est un mégalomane sournois et méthodique. L’auteur a du rester de marbre devant les descriptions de Fourniret. Malgré la répulsion, il ne fallait jamais montrer une quelconque faiblesse. Le risque étant de fermer le monstre à jamais.
Fourniret ne se compare pas aux autres tueurs en série, non, il se décrit plutôt comme un tueur « intellectuel ». Il s’avère qu’il prenait bien plus de plaisir à tuer qu’à violer ses victimes. Sa quête de la virginité n’était qu’un prétexte, un alibi. Monique, quant à elle, est bien plus difficile à cerner, se victimisant, n’ayant aucune pitié pour les victimes de son mari. Pour l’auteur, Monique est plus intelligente que Fourniret. Une inhumanité inégalée. N’est-elle pas mère, pourtant ?
Séparément, Fourniret et Olivier sont déjà ignobles, mais ensemble, l’entité « couple » révèle un degré de perversité et de cruauté incroyable. Unis dans le Mal, complémentaires dans l’atrocité, complices dans la monstruosité.
« Ma rencontre avec le mal » est passionnant, cash, bourré d’émotions. Cette lecture laisse des traces. Et nous rappelle combien il est important de prévenir nos enfants que le Mal peut avoir un visage avenant, qu’il peut prendre la forme d’une maman avec son bébé dans un couffin à la recherche d’un médecin.
On ne saura jamais combien de victimes seront passés entre les griffes de ces monstres…
Je vous conseille ce livre si le sujet Fourniret vous intéresse, et si vous avez le cœur bien accroché.
« La lassitude gagne jusqu’au jour où, alors que Fourniret est à nouveau à quatre pattes sur une carte, une pensée m’effleure. Je me souviens en effet des paroles de Fourniret selon lesquelles il m’aiderait si je faisais l’effort d’être presque aussi intelligent que lui. Mais il s’agissait d’une aide partielle, car je devrais déjouer des pièges et relever des erreurs volontaires de sa part. »
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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’envie de découvrir une autre vision que celle proposée par les médias.
Auteur connu : pas du tout. Francis Nachbar est un ancien procureur. « Ma rencontre avec le mal » est son premier livre.
Émotions ressenties lors de la lecture : énormément de colère, de la rage, même. Effarement, dégoût, épouvante.
Ce que j’ai moins aimé : RAS
Les plus : le côté factuel, la construction.
Si je suis une âme sensible : nous sommes dans le vrai, ce n’est pas un thriller sorti de l’imaginaire…Attention aux âmes sensibles.
Merci de me prévenir. J’ai l’âme trop sensible. Il va rester chez les libraires, car je risque de faire des cauchemars. Bonnes vacances à toi. Domi
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Oui il vaut mieux ! Merci. On part quelques jours demain ca va faire du bien. Steph se fait operer du canal carpien mi janvier. Grosses bises
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Bon courage à Stéphane
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Bolla
Bonnes vacances Sonia. Opération délicate. Je fais l’impasse aussi pour ce livre. 😘
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Merci Olivier. Bises
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Autant je peux lire des horreurs avec des monstres de papier, autant là, c’est réel, c’est arrivé.. c’est au-dessus de mes forces..
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Oui c est une lecture qui retourne, c est clair….
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Cette merde est l’auteur du meurtre d’une de mes copines d’enfance. Sa famille est restée 15 ans sans nouvelles, à fouiller ciel et terre…Comment peut-on devenir ce genre d’individu ?
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😭 je pense qu on ne devient pas ce genre d individu. On est comme ca depuis la naissance. C est juste ignoble. Tout au long de ma lecture je me suis demandé comment c est possible. Elle, elle etait maman. Ca me retourne les tripes.
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