« A l’ombre de Winnicott » de Christian NIEMIEC et Ludovic MANCHETTE

Informations 

Titre : A l’ombre de Winnicott

Auteur : Christian Niemiec et Ludovic Manchette

Éditeur : Lizzie et Le Cherche Midi

Nombre de pages : 504 pages

Formats et prix : broché 22.50 € / numérique 14.99 €  / audio 21.99 €

Date de publication : 29 août 2024

Genre : roman fantastique historique

Résumé

Sussex, Angleterre, 1934. Alors qu’ils viennent d’emménager dans le manoir de Winnicott Hall, Archibald et Lucille Montgomery confient à Viviane Lombard, une Française à l’attitude et au franc-parler peu ordinaires, l’éducation de George, leur jeune fils aveugle. Tandis que la préceptrice et l’enfant apprennent à s’apprivoiser, un doute s’instille peu à peu chez eux comme chez tous les habitants de la vaste demeure, maîtres des lieux et personnel confondus : une présence invisible ne rôderait-elle pas entre les murs de la vieille bâtisse ?

Mon avis

Mon point sur la narration :

Lu par : François Delaive

Durée d’écoute : 11 heures et 47 minutes

❤️ Alerte au coup de cœur !❤️

J’ai eu un véritable coup de cœur pour la narration.

La voix de François Delaive se prête à merveille à l’histoire. J’avoue qu’au départ, la durée d’écoute me semblait trop longue pour moi, j’avais peur de ne pas accrocher, de me perdre dans le récit, bref, d’aller vers un flop total. Et c’est tout le contraire qui s’est passé.

Cette écoute a été tout simplement magique. François adapte son ton en fonction des dialogues et des personnages, changeant de rythme lorsque cela était nécessaire. J’ai aimé sa façon de faire ressentir la tension, l’humour, la peur ou la tristesse. C’en était palpable. Il ajoute une dimension émotionnelle incroyable au texte. Et il a surtout réussi à rendre l’histoire vivante.

Grâce à François, je me suis sentie proche de Georges, de Viviane et des autres. J’avais l’impression de faire partie de la famille.

Mon avis sur le roman :

❤️ Alerte au coup de cœur !❤️

Deuxième coup de cœur, pour le récit en lui-même cette fois.

Croyez-vous aux fantômes ? Non ? Après cette lecture, vous changerez peut-être d’avis.

1934. Winnicott Hall est un grand manoir du 17ème siècle perdu en pleine campagne du Sussex. C’est là que viennent d’emménager Lucille Montgomery , son mari, Archie et leur fils, Georges, âgé de dix ans. Le petit garçon est né aveugle.

Viviane Lombard vient d’être embauchée pour s’occuper de Georges. C’est une préceptrice française proche de la quarantaine, célibataire et malmenée par la vie, puisque son fiancé a trouvé la mort. Aux côtés de Viviane, nous faisons connaissance du personnel du manoir, Mrs Dodds, la cuisinière, Mr Talbott, le majordome, Ruby et Pearl, les femmes de chambre.

Le duo Viviane / Georges est attachant. Ils vont apprendre à se connaître et développeront une belle complicité. Georges est un garçon intéressant. Malgré son handicap, il essaye de vivre normalement, avec toute la joie de vivre et la passion de son âge.

« Voyez-vous, expliqua Viviane, il faut toujours placer la barre un peu au-dessus de ses capacités. Dans le sport comme dans l’enseignement, comme dans la vie. Sans quoi, on ne saurait progresser. »

En dehors des travaux de décoration et d’aménagement du manoir, Lucille anime un cercle littéraire se réunissant une fois par mois au manoir. Elle a peur de tout pour son fils, ce côté protecteur exacerbé à l’extrême la rend à la fois drôle et touchante. Archie, archéologue reconnu dans le monde, est souvent amené à partir loin de ses proches. Une bouffée d’air pour lui, car l’excentricité de Lucille se révèle être assez compliquée à gérer au quotidien, il faut bien l’avouer. J’ai adoré les dialogues épicés entre ce couple. J’ai ris ! Tous deux apportent de la légèreté à l’atmosphère étouffante régnant au manoir.

Car Winnicott Hall a la réputation d’être hanté, et Viviane a l’occasion de s’en rendre compte très vite. Les fantômes font partie intégrante du récit, et ils sont nombreux…Ils ont piqué ma curiosité, je n’ai eu de cesse de savoir qui ils étaient et ce qu’ils voulaient. J’avoue avoir douté également de la santé mentale de chacun. Ces fantômes sont-ils réels ou le fruit de l’imagination collective ?

« -Je n’ai pas choisi d’avoir peur ! explosa-t-elle. Ce n’est pas quelque chose que l’on décide un beau jour, pas plus qu’on ne décide d’aller bien ou mal. »

« Winnicott Hall » est un roman incroyable, aux multiples facettes. Il développe les us et coutumes de la bourgeoisie anglaise du 18ème siècle. Lucille assure parfaitement la gestion de la maison et l’éducation de Georges, tout en s’impliquant dans son cercle littéraire. Elle tient à l’apparence et à la réputation de sa famille. Lorsque les rumeurs à propos du domaine et de ses fantômes se propagent, vous imaginez bien combien cela la chagrine. Le contraste entre la modernité dont se revêt le manoir et son passé chargé d’histoire est intéressant. Lucille ira même jusqu’à organiser une séance de spiritisme afin de découvrir pourquoi ce manoir qu’elle aime tant la rejette. Les auteurs mélangent des éléments de tragédie familiale, des secrets ancestraux et des apparitions de spectres et d’objets prenant vie. De quoi maintenir le lecteur en haleine !

Sans oublier la montée du nazisme, qui inquiète tant Lucille. Grâce à ses lectures de journaux, nous suivons avec elle l’évolution de l’Histoire.

J’ai adoré suivre les personnages dans leur quotidien, c’était totalement addictif. Je n’avais qu’une envie : trouver un moment pour retourner à Winnicott Hall, retrouver les facéties de Georges, la délicatesse de Viviane. J’étais impatiente d’avoir le fin mot de l’histoire, et en même temps, je savais que cela allait être un déchirement de faire mes valises et de quitter ce microcosme.

La plume des auteurs est fluide, riche, pointée d’humour so british. Au cœur de Winnicott Hall, ils ont construit tout un univers autour de la transmission, des ancêtres, de la mort. L’ambiance si particulière s’est révélée envoutante, angoissante, pesante.

Quant au dernier quart, quel délice ! Tous les secrets sont dévoilés, les mystères sont résolus, et…je ne peux pas vous en dire plus, malheureusement. Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui m’en manque.

Je vous conseille la lecture de « Winnicott Hall » pour ses personnages, son ambiance, sa fin et pour toutes les émotions que cette lecture procure.

« Nous étions heureux et nous ne le savions même pas. »

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En bref…

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : les auteurs et le résumé.

Auteur connu : retrouvez ma chronique de « Alabama 1963 » .

Émotions ressenties lors de la lecture : peur, oppression, curiosité, envie, admiration, joie. 

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : la version audio, la richesse historique, les personnages, l’humour, la fin.

Si je suis une âme sensible : pas grand chose, à part des fantômes. Il ne faut pas craindre.

3 réflexions sur “« A l’ombre de Winnicott » de Christian NIEMIEC et Ludovic MANCHETTE

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