Résumé :
» Je n’ai fait que leur donner un instant de gloire. » Willy B. Richardson, alias William R. Bradford (1948-2008), le » Killer Photographer « .
Fasciné par leurs tatouages, il les appâte avec son appareil photo, fige leurs désirs de starlettes sur du papier glacé, puis les tue et s’empare de ce qu’il convoite. Le lendemain, on retrouve le corps de ces jeunes femmes sur les berges du Saint-Laurent, le pubis orné d’éclats de miroir et un morceau de peau découpé.
Pour piéger celui qu’à Montréal on appelle déjà » le tueur au miroir « , il faut des flics borderline : Louise Beaulieu, qui se fiche des limites et des règles, et Carrie Callan, qui, sous son air bien sage, est un vrai pitbull.
Des photographies à clé, un secret de famille, des messages cryptés… Le passé rattrape Louise. Désorientée, elle ment et triche. Et Carrie soupçonne l’impensable : des liens entre l’enquêtrice québécoise et Singleton, le redoutable tueur en série qu’elles ont traqué ensemble un an auparavant.
Mon avis :
Je précise qu’il faut avoir lu « Une forêt obscure » avant, car celui ci en est la suite directe.
Acheté dès sa sortie, attaqué le soir même, lu d’une traite, j’ai lâché toute vie sociale, oublié mari, enfants, manger et dormir, tout est devenu secondaire, il n’y avait que Louise Beaulieu et son enquête.
Et cela valait le coup, car voilà un coup de cœur !! Et ça fait du bien !
Entrer dans un livre et perdre toute notion. Devenir le livre, se fondre dans les mots, les phrases, savourer chaque page, passer de la première à la dernière sans (presque) s’en rendre compte.
Tabarnak de câlisse quel trip ce bouquin !!
Le prologue nous arrache le cœur, encore des farfadets, mais c’est pas possible. Singleton, on le déteste !
On retrouve avec joie Carrie, mais surtout Louise. Deux enquêtes parallèles qui se rejoignent, des secrets de famille qui tombent, des victimes qui trépassent sous le scalpel et la seringue du tueur, des tatouages en veux tu en voilà, des miroirs, des alcôves sombres, des photographies, un parc d’attraction et sa grande roue. Le décor somptueusement glauque est planté, les protagonistes entrent en scène, et tout y passe : notre cœur (perdu lors du prologue), nos tripes, notre âme, rien ne nous est épargné.
Fabio, de sa plume enchanteresse nous manipule, place chaque pièce de son puzzle macabre au millimètre près, nous pousse dans nos derniers retranchements en nous faisant ressentir des émotions inimaginables pour ses personnages. J’ai été bluffée par mon empathie pour Singleton, je me suis dit que je devenais vraiment dingue. Comment peut on avoir de l’affection pour ce serial killer ? Je l’ignore mais toujours est il que c’est ce que j’ai éprouvé….
Des sujets graves tels que la pédophilie, la prostitution, la drogue, sont abordés. Le travail de recherche concernant le serial killer est fabuleux, et même si la part de fiction est importante, il y a toujours ces faits réels qui nous turlupinent et nous dérangent plus qu’une fiction à 100%.
Et la fin ? Je ne veux pas spoiler, c’est donc très dur d’en parler, mis à part qu’elle m’a achevée ! Un coup de maître. Je ne pensais pas que Fabio allait avoir un tel culot. Mais chut…je vous laisse la découvrir…..
Une lecture géniale, fabuleuse, pour un auteur tout autant génial. Un voyage en enfer dont on ne ressort pas indemne, un coup par la tronche, un coup de cœur, un livre qui restera gravé dans mon miroir (oups, dans ma mémoire, lol).
4 réflexions sur “« Le tueur au miroir » de Fabio MITCHELLI”