Résumé :
2,2 millions. C’est le nombre minimum de Juifs exterminés en territoire soviétique occupé par les nazis – la majorité par balles – lors de la Shoah entre 1941 et 1944. Des milliers d’exécutions se déroulèrent de la Galicie orientale en Ukraine jusqu’aux rives de la mer Baltique, les forêts moscovites et les confins du Caucase. Femmes, hommes et enfants furent fusillés aux abords des villes et villages.
Non pas en secret, mais en public. La Shoah à l’Est se déroule toujours devant des spectateurs : un employé civil, un soldat curieux ou même l´enfant d’un bourreau. Allemands pour la plupart, ils racontèrent ce qu’ils avaient vu dans des journaux intimes, lettres ou dépositions judiciaires d’après-guerre.
Mon avis :
Diplômé de Paris IV-Sorbonne en histoire de la Shoah à l’Est et de Paris I-Panthéon Sorbonne en droit, docteur en histoire de l’université de Picardie, Andrej Umansky est chercheur associé à l’Institut de droit pénal et de droit de la procédure pénale à l’université de Cologne (Allemagne) et conseiller historique de l’Association Yahad-In Unum.
C’est grâce à NetGalley que j’ai pu lire ce livre. Il est vrai que dans une librairie, je trace direct au rayon thrillers, alors que sur la plateforme, le catalogue est intéressant et propose des lectures auxquelles je ne suis pas habituée.
Ce témoignage poignant ne m’a pas laissée indifférente, loin de là. On découvre une partie de la Seconde Guerre Mondiale qui n’est pas décrite dans les livres d’histoire, et c’est regrettable. La Shoah, vue côté est. Là où elle est effectuée sans retenue, sans secrets, avec de nombreux témoins, volontaires ou non.
On plonge dans l’horreur à l’état brut, sans ménagements, par le biais d’interrogatoires, de lettres ou de déclarations de bourreaux, chargés de l’exécution des Juifs, de petites mains, ou de spectateurs, tels que les épouses de soldats allemands, de journalistes, d’habitants de la région.
Chaque témoignage m’a touchée, horrifiée, laissée sans voix. Et dans ma tête, je me souviens de la conférence de Donato Carrisi aux Quais du Polar, où il posait la question de savoir si l’homme était fondamentalement bon ou mauvais. Après la lecture de ce livre, j’étais persuadée qu’il était mauvais. Comment peut-on initier autant de crimes et d’horreurs envers des être humains, simplement parce qu’ils sont Juifs ??
Deux choses m’ont terriblement marquées : l’interrogatoire du fils d’un gardien de camps de travail, qui accompagnait son père au travail, et qui a assisté à des exécutions. Et le camion servant à gazer les Juifs. Une mini chambre à gaz mobile.
Illustré par quelques photographies d’époque ajoutant encore au malaise, c’est un livre que tout le monde devrait lire. Pour ne jamais oublier. JAMAIS.
C’est un sujet qui me touche énormément et je pense comme toi qu’il est important de ne jamais oublier..
J’aimeJ’aime