« Texto » de Dmitry GLUKHOVSKY

Informations :

Titre : texto

Auteur : Dmitri Glukhovsky

Editeur : Atalante

Nombre de pages : 416 pages

Format  et prix : broché  23.90 € / numérique 9.99 €

Date de publication : 24 janvier 2019

Genre : thriller politique

Résumé :

Novembre 2016. Ilya rentre à Moscou après sept années de détention dans la zone – une de ces régions de Sibérie peu peuplées où la Russie installe des camps pénitentiaires –, bien décidé à tourner la page et à reprendre une vie normale.
À peine arrivé, il est confronté à la mort de sa mère, à une fin de non-recevoir de la femme qu’il aimait et à un monde qu’il ne reconnaît plus. La nuit même de son retour, l’esprit embrumé par l’alcool et la rage chevillée au corps, il tue l’officier de la brigade des stups véreux qui, sept ans plus tôt, l’avait piégé par simple mesquinerie. Ce faisant, il récupère son téléphone portable dont il a mémorisé le code de déverrouillage.
Le lendemain, prenant conscience de la portée de son acte, et ne se donnant que quelques jours à vivre, il n’a qu’une idée en tête : rassembler assez d’argent pour offrir une sépulture décente à sa mère. Une seule solution pour repousser l’échéance de sa mort : piocher dans le téléphone volé les bribes de la vie du policier pour faire croire à tous ses contacts qu’il est toujours en vie.
Commence alors pour Ilya une partie d’échecs simultanée : il n’a pas le droit à l’erreur contre chacun de ses « adversaires », en plus de jouer contre la montre.
Commence aussi une plongée dans les tréfonds de l’âme de celui qu’il hait, mais dont il doit assumer l’identité tant bien que mal, et avec qui il finit par se confondre.

Mon avis :

Avec ce roman, nous plongeons dans la Russie actuelle, nous découvrons Moscou, ville étonnante, colorée, bigarrée, tellement discordante et hétéroclite que chacun y trouve sa place.

Ilya va devenir notre guide touristique, enfin, pas si touristique que cela. Disons plutôt que nous allons le suivre dans ses péripéties, et quelles péripéties !!

Ilya sort de prison après avoir purgé sa peine pour trafic de drogue. N’ayant aucun endroit où aller, il retourne naturellement chez sa mère. Or celle-ci est morte d’un infarctus deux jours auparavant.

Ilya a passé 7 ans dans la zone, cette prison qui l’a forgé, mais qui l’a également détruit. Car il est innocent. En effet, c’est suite à une altercation avec Piotr Khazine (Pétia) qu’il a été arrêté. La mort de sa mère va le faire basculer définitivement du côté obscur.

Sa vengeance va prendre une tournure inédite. Avec la vodka comme seule amie, dans cet appartement ouvert aux 4 vents, il va se réfugier dans le téléphone portable de Pétia, dissolver peu à peu sa vie dans celle de sa victime, avec comme objectif final trouver suffisamment d’argent pour offrir de belles obsèques à sa mère. Progressivement, le rêve va devenir réalité, la frontière entre le chasseur, la proie, va devenir de plus en plus ténue. Mais il va s’engluer dans une toile d’araignée sans espoir de retour en arrière.

Son interaction avec les proches de Pétia est terrifiante. Avec de simples SMS il va changer le cours de leur vie.

Le lecteur se prend au jeu de cette immersion dans la vie de Pétia, de rassembler toutes les pièces du puzzle, avec l’aide du contenu du téléphone. Et c’est un véritable casse-tête, car Pétia n’est pas aussi honnête que tout le laissait penser. Ilya va lever le voile sur cette personnalité d’apparence banale mais au final d’une telle noirceur.

La trame est diaboliquement bien construite. Et novatrice. Où comment faire passer un téléphone mobile pour personnage principal. J’ai trouvé cela très pertinent. Et horriblement addictif. J’avais envie de me substituer à Ilya pour fouiller le téléphone de Pétia.

Ce livre est une claque car il nous plonge dans autre chose. C’est différent de tout ce que j’ai pu lire jusqu’à présent. L’atmosphère nous oppresse, on se descendrait bien une petite vodka dans le gosier pour nous aider. Pétia m’a accaparé l’esprit durant ces heures de lecture.

Sans filtres ni tabou, ce roman nous fait réfléchir. Sur la place des mobiles dans notre vie, tout d’abord, mais aussi sur les choix que nous sommes amenés à faire tout au long de notre vie, ou encore sur la béquille que peut être notre « vie virtuelle ». Ilya n’essaie-t-il pas d’ailleurs de trouver ce qui lui manque à travers la vie de Pétia ? Et à votre avis, est-ce plus facile de tuer que de pardonner ?

Un voyage inédit au milieu de l’hiver moscovite et au plus profond de la noirceur humaine, enrobé du paradoxe de la vie virtuelle que tout le monde se construit, reflet de notre société. Voilà ce que nous propose Dmitry. Je ne peux que vous le conseiller ! Et croyez-moi, vous ne regarderez plus jamais votre portable de la même manière !!

Je remercie Be Polar et les Editions Atalante pour cette lecture.

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