Interview de Thierry BERLANDA

Présentation de l’auteur

Je vis à Paris. J’y écris nuit et jour (la nuit surtout), un roman chaque année,comme un pommier fait des pommes. Dans quel but ? Montrer ce qu’est l’humanité, pour le pire et le meilleur, quand on l’a débarrassée de ces masques.

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Bibliographie récente

 

Une trilogie de thrillers :

L'Insigne du Boiteux par Berlanda    Résultat de recherche d'images pour "la fureur du prince thierry berlanda"      La nuit du sacre par Berlanda

 

Une trilogie de techno-thrillers :

Naija par Berlanda    Jurong Island par Berlanda    Cerro Rico par Berlanda

Un roman noir :

L'affaire Creutzwald par Berlanda

Un roman policier historique :

L'orme aux loups par Berlanda

Je remercie Thierry pour cette interview.

Thierry, vous êtes un écrivain assez éclectique, c’est le moins que l’on puisse dire : vous avez exploré les différentes facettes du thriller, écrits des nouvelles, du roman historique, mais aussi des articles philosophiques. Comment passe-t-on de l’un à l’autre ? D’où vient cette envie d’explorer ces genres si différents ?

L’envie est toujours la même : montrer ou laisser entrevoir ce qui nous est le plus intime, ce qui fait que l’humanité est ce qu’elle est, ses merveilles et ses horreurs. Il y a plusieurs façons de le faire, je n’en dédaigne aucune.

Avez-vous des barrières, des sujets délicats, voire tabous, que vous vous refusez à aborder dans un roman ? Ou au contraire, y a-t-il des thèmes qui vous tiennent à cœur et sur lesquels vous souhaiteriez écrire ?

Je n’ai aucun tabou (je crois…). Je pourrai un jour écrire un thriller politique, mais aussi une romance, un traité sur les anges ou un roman d’aventures qui se déroulerait dans la Chine du premier millénaire, dans la Rome antique ou à Wall Street. J’adore explorer des mondes nouveaux pour moi.

Dans « L’affaire Creutzwald », il y a une certaine part de fantastique. Comment avez-vous eu l’idée de mêler le fantastique à une enquête policière ? Pourquoi ce choix ?

J’avais envie de travailler une pâte romanesque que je n’avais pas encore modelée : le monde de la mine. Les ambiances qui lui sont associées, dans l’imaginaire collectif, relèvent du fantastique, qui est un genre qui autorise des évocations oniriques, poétiques. J’avais aussi envie de célébrer ce que j’appelle « l’esprit lorrain », fait de droiture, de fidélité, de goût du partage, de solidarité et de bonne humeur. Je n’ignore pas qu’il y ait des crétins en Lorraine comme ailleurs, mais globalement, vu la désespérance qui règne dans notre pays, je pense qu’il serait bon que la France, comme dans la célèbre chanson populaire, « repasse » par la Lorraine, se retrempe dans ce qu’elle a de meilleur, et en sorte avec une santé morale toute neuve.

Et côté personnages, vous avez fait le choix de mettre en scène deux femmes, aux caractères forts et opposés. Comment un homme arrive-t-il à se mettre dans la peau d’une femme pour modeler ses personnages ?

Je préfère les personnages féminins. Le plus souvent, les femmes sont d’ailleurs au premier plan dans mes romans. Je ne sais pas si je les comprends, mais en tout cas elles m’intéressent, qu’elles soient positives, comme dans « L’Affaire Creutzwald », ambivalentes comme Justine Barcella dans « Naija », « Jurong Island » et « Cerro Rico », ou franchement déplaisantes, comme Jane Kirpatrick, dans la même trilogie.

Pourquoi avoir planté le décor dans ce coin perdu de Lorraine ?

Le puits de Vernejoul est le dernier qui fut fermé en France, en 2004. La mémoire en est encore vive pour les gens du lieu. J’avais besoin de cette mémoire, de cette présence, car ce puits est un des personnages à part entière de mon roman. Comme je ne suis pas du tout de cette région, il a donc fallu que je me documente précisément, que je me rende souvent sur place (ce que je n’ai d’ailleurs plus cessé de faire depuis, car on m’y invite beaucoup depuis que ce roman a été publié). Les recherches ne sont pas le plus difficile, elles ne nécessitent que du temps et de l’application. Autre chose est d’écrire un roman qui soit vrai, c’est-à-dire qui  provoque une immersion non seulement dans un pays, mais aussi dans l’esprit de ses habitants, et dans leur cœur.

Avez-vous un plan bien défini au départ de l’écriture d’un roman ? De quoi êtes-vous sur lorsque vous en écrivez les premiers mots ?

Je ne suis sûr de rien, sauf d’une chose : je ne me lance que lorsque je sens que j’ai suffisamment de puissance pour tenir le rythme. Le rythme, vous savez, c’est ce qu’il y a de plus fondamental pour écrire un bon roman. La littérature, c’est d’abord de la musique.

Vos couvertures sont toujours assez parlantes, en parfaite adéquation avec le contenu. Comment les choisissez-vous ?

Je ne les choisis pas. Mes éditeurs me demandent mon avis en me faisant plusieurs propositions. Nous en discutons, mais je ne me sens pas le mieux placé pour décider. Je fais confiance, c’est assez dans mon tempérament.

Quel est votre prochain projet ? Que ce soit dans le domaine de la littérature ou ailleurs.

Le prochain roman que je ferai paraître nous transportera au XVIIème siècle, à Bourges, dans le Berry, terre de sorcellerie. Encore un roman policier, dont l’intrigue, comme toujours, sera la clef grâce à laquelle les lecteurs entreront dans un monde à la fois bien différent du nôtre, et semblable à lui par certains côtés. J’ai aussi d’autres projets, qui verront sans doute le jour en 2020, mais ils ne sont pas encore assez avancés pour que je puisse en parler.

Quelques questions plus légères pour mieux vous connaître :

Un auteur (mort ou vivant) que vous souhaiteriez rencontrer ?

Plusieurs… Edith Stein, Dostoïevski, Michel Henry, Balzac (même si contrairement à lui je ne suis pas un buveur de café), Rimbaud, la philosophe Simone Weil. Les vivants, je peux les rencontrer plus ou moins facilement, mais disons que Houellebecq, qui est aux antipodes de moi, m’intrigue et m’intéresse.

Le livre que vous offririez à un parfait inconnu ?

« Les Pensées », de Pascal.

Votre dernier coup de cœur littéraire ?

« Le Voyageur du doute », de Maud Tabachnik.

Si vous deviez vous réincarner dans l’un de vos personnages, ça serait lequel et pourquoi ?

Antoine Dupin, parce qu’il est à la fois plein de faiblesses et plutôt courageux. Je ne sais pas si je suis courageux, mais je me connais plein de faiblesses…

Votre recette de cuisine pour écrire :

Un fond de sauce noir, un feu passant facilement du doux au fort, des personnages campés et un scénario vraiment original. Et surtout ressentir la nécessité de le faire.

Le mot de la fin est pour vous :

Écrire est d’abord un geste d’amour. Merci Sonia !

Merci encore à Thierry pour sa disponibilité.

Je vous laisse le lien vers la chronique de « L’affaire Creutzwald » :

« L’affaire Creutzwald » de Thierry BERLANDA

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3 réflexions sur “Interview de Thierry BERLANDA

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