Résumé :
Le livret de présentation de la rentrée littéraire 2020 chez Fayard.
Mon avis :
Un résumé, un extrait et une petite interview de l’auteur composent ce livret.
- « Tout va me manquer » de Juliette Adam.
Étienne s’ennuie. Dans le magasin de jouets où il travaille, dans l’appartement où il vit avec son grand-père, dans cette petite ville où il n’y a jamais rien à faire. Partout, il promène sa solitude, et se demande s’il n’est pas en train de passer à côté de sa vie.
Alors, lorsqu’il se fait frapper par erreur par une inconnue au cœur d’un carnaval, il y voit un signe. Quelque chose se produit enfin.
Quelqu’un l’attend quelque part.
À force de la croiser sans cesse, il finira par apprendre son nom. Elle s’appelle Chloé. Il tentera de saisir son caractère inflammable, de dompter son imprévisibilité.
Chloé est de celles qu’on ne peut pas vraiment cerner. Qui ne se laisse pas approcher. Constamment à deux doigts d’imploser. Maladroit et rêveur, Étienne n’a jamais vraiment su comment aborder une fille. Pourtant, ils vont se tourner autour. Et, dans un curieux mélange de fantaisie et de noirceur, faire un bout de chemin ensemble.
Je note celui-la, il rejoint ma Wish List d’office. Pourquoi ? Parce que le résumé promet de belles heures de lecture, indéniablement ! Le risque de la rencontre, rendant vulnérable, vivre intensément, la recherche d’un idéal. Tout pour plaire non ?
- « Yougoslavie » de Thierry Beinstingel.
Ma grand-mère habitait à Sarajevo, à cinq cents mètres de l’endroit où l’archiduc François-Ferdinand a été assassiné en juin 1914, événement considéré comme déclencheur de la Première Guerre mondiale.
À la fin de la Seconde, en mai 1945, on la retrouve à Berlin, au milieu des décombres, entourée de ses enfants.
Ces deux anecdotes sont le fondement d’une quête qui retrace presque deux siècles et demi d’une chronique à la fois familiale et historique. Commencé en Autriche à la mort de Mozart, en 1791, tandis que la France où je verrai le jour est en pleine ébullition révolutionnaire, ce roman met tour à tour en scène six générations de la famille dont je suis issu. Balayant une Mitteleuropa en perpétuelle évolution, il tâche de rendre hommage à ceux dont l’histoire n’a pas retenu les noms, mais qu’elle a tout de même embarqués dans ses bouleversements. Et, en ces temps où la situation des migrants n’a jamais été aussi controversée, il a aussi pour volonté de remettre dans nos cœurs les péripéties modestes et singulières de nos origines.
J’aime me plonger dans des fresques historiques, découvrir le destin d’une famille. C’est donc tout naturellement que je note ce roman !! D’autant qu’il y a une part autobiographique, rajoutant une énorme richesse à l’ensemble, selon moi.
- « L’île de Jacob » de Dorothée Janin.
Depuis des centaines de millénaires, Christmas Island était restée totalement coupée du monde. Mais, après avoir servi de mine de phosphate, puis être devenue célèbre pour le spectacle extraordinaire de la transhumance de ses cinquante millions de crabes rouges, l’île abrite désormais, au cœur de la jungle, un centre de détention pour demandeurs d’asile jugés indésirables par l’Australie.
Année après année, la présence humaine et la rupture de son isolement ont perturbé son écosystème de manière irréversible : ce microcosme étrange se transforme en laboratoire des catastrophes qui bouleversent la planète.
Lorsqu’il s’y installe avec son père, le narrateur est bien loin de ces considérations. Adolescent obnubilé par le corps des femmes, la peur du ridicule et la honte d’être soi, il est surtout tourmenté par l’image que se feront de lui les autres jeunes gens – les filles en particulier. Pourtant, si son père a été appelé sur Christmas Island, c’est précisément pour tenter d’endiguer une invasion de fourmis qui détruit la faune locale. Mais que pèsent les angoisses collectives lorsqu’on explore l’amour, le sexe, l’amitié, et que l’on rencontre l’homme magnétique qui changera votre vie ?
Dans la chaleur trouble des tropiques, le jeune homme fait son baptême du feu initiatique. Mais depuis John Donne, on sait que nul homme n’est une île. Si Christmas Island elle-même s’est fait rattraper par l’inexorable marche du monde, comment lui pourrait-il y échapper ?
Voilà un résumé fascinant ! Mêler désastre écologique et humain est un défi. Je le note, j’ai hâte de faire connaissance avec cet univers.
- « Notre dernière sauvagerie » d’Eloïse Lièvre.
Pendant trois ans, j’ai pris en photo les gens qui lisent dans le métro, parce que j’avais besoin d’un projet et d’un geste fort dans ma vie pour affronter une situation banales mais difficile, ma séparation d’avec le père de mes enfants, et une situation collective de violence sociale.
Ce texte est le récit de cette « aventure », à la fois petite sociologie impromptue de la lecture en milieux urbains et souterrains, histoire intime d’une femme qui (re)découvre la liberté et, au confluent des deux, réflexion sur la place du livre dans nos vies, hymne à cet objet magique dont j’ai voulu montrer le caractère politique.
Et voilà, celui-ci aussi tombe dans ma Wish List ! Résumé intéressant, découvrir cette réflexion sur la place du livre dans nos vie va me passionner, je le sens. Moi qui, part mon cursus scolaire, est bien branchée sociologie, je vais passer un bon moment !
Et je trouve la couverture magnifique, c’est pourquoi je vous l’ai prise en photo, car elle n’est pas encore disponible sur internet !
- « Le bonheur, sa dent douce à la mort » de Barbara Cassin
Directrice de recherches au CNRS, Barbara Cassin est philologue et philosophe. Auteur de nombreux ouvrages de philosophie, elle a notamment dirigé le Vocabulaire européen des philosophies (Le Robert/Seuil, 2004) et publié chez Fayard Avec le plus petit et le plus inapparent des corps (2007). Elle a été élue en mai 2018 à l’Académie française.
Je ne pense pas me laisser séduire par son nouveau roman. A voir au moment de sa sortie, qui sait ?
Les imprévus de l’existence, souvent des choses très banales, un mot d’enfant, une histoire que ma mère m’a racontée pour voir mes yeux quand elle me peignait, les mots d’accueil d’un homme, une phrase, toujours une phrase : voilà que cela cristallise et génère un bout de savoir d’un autre ordre, quelque chose comme un concept, une idée philosophique. Comment procède-t-on parfois, de manière imprévue et précise, comme autoritaire, de la vie à la pensée ? Un souvenir m’a suffi pour comprendre ce que je voulais capter. Passant à côté de Samuel, mon fils tout petit qui s’accrochait au radiateur pour tenir debout devant le mur en miroirs, je lui dis : «Toi, tu pues, tu as fait dans ta culotte.» Il me répond distinctement : «Non, maman.» Puis il se tourne face aux miroirs et dit : «Menteur !» Qu’est-ce qui s’invente là de la vérité, qui fait qu’elle ne sera plus unique ni majuscule ? La Vérité avec un grand V ? Très peu pour moi. Comment l’exiger ou même la désirer ? De l’anecdote à l’idée. Voilà ce que j’essaie de cerner dans cette auto- biographie philosophique. Elle s’est faite en parlant à mon autre fils, Victor. Je me souviens, je ne me souviens pas. Il y a tant de charme, mais aussi tant de ruse dans ce dont on choisit de se souvenir. Ces phrases sont comme des noms propres, elles titrent les souvenirs. Quand j’en parle, quand je parle, je comprends pourquoi et comment elles m’ont fait vivre-et-penser. Si dures soient-elles parfois, elles donnent accès à la tonalité du bonheur.
- « Nostalgie d’un autre monde » d’Ottessa Moshfegh
Littérature étrangère.
Les héros de « Nostalgie d’un autre monde » ont tous un point commun : ils ont pris un mauvais virage. Certains sont séparés ou divorcés, d’autres sont au chômage, endettés, en conflit avec leur famille. Instables, pétris de défauts et d’incertitudes, ils expérimentent le désir, l’obsession, la solitude, l’amour et l’échec, tout en aspirant à se reconnecter au monde qui les entoure. Dans «Élévation», Ottessa Moshfegh brosse le portrait d’une jeune professeure aux habitudes révoltantes. «M. Wu» est un vieux voyeur esseulé qui prend son courage à deux mains pour aborder la femme nichée au creux de tous ses fantasmes. «Un monde meilleur» découvre une petite fille convaincue qu’elle vient d’un autre monde et doit tuer quelqu’un pour pouvoir y retourner – or se présente un jour la victime parfaite…
Émaillées de situations tantôt cocasses tantôt désarçonnantes, les quatorze nouvelles qui composent le recueil d’Ottessa Moshfegh mettent en scène avec brio les tourments d’une cohorte de personnages marginaux, fantasques, étonnants. Dans un style subversif, implacable, mais toujours avec un soupçon de tendresse, Ottessa Moshfegh se place en fine observatrice de notre société et des êtres qui peuplent notre monde en archipel.
- « Les désirs comme désordre » Collectif
Treize écrivains parlent du désir. Après le moment «Me too », dans une société post-Weinstein, post-Polanski, post-Matzneff, comment penser cet élan, tumultueux et vital, ce qu’il engendre ou bien entraîne ? Dans notre monde fracturé où tout est à la fois plus chaotique et plus conditionné, comment comprendre ces désordres ? Et qui mieux que des romanciers pour en saisir les enjeux politiques ou intimes, en explorer les ambivalences, les tensions, la beauté ?
Pourquoi pas ? Cela me permettra de découvrir la plume des auteurs, car sur les 13, je ne connais que Laurent Binet !
Voilà une rentrée littéraire que je vais attendre avec beaucoup d’impatience ! Avez-vous noté quelques titres, vous aussi ?