Informations :
Titre : deux milliards de battements de cœur
Auteur : Genki Kawamura
Éditeur : Fleuve Éditions
Nombre de pages : 144 pages
Format et prix : broché 11 € / numérique 12.90 € / poche 6.50 €
Date de publication : 9 novembre 2017
Genre : conte philosophique
Résumé :
De quoi avons-nous réellement besoin pour vivre ?
» Il paraît que la durée de vie des mammifères est invariablement de deux milliards de battements de cœur, qu’ils soient très lents ou très rapides. Pour les éléphants, cela correspond à cinquante ans. Les chevaux, vingt. Les chats, dix. Les souris, deux. Pour les humains, le compte est bon aux alentours de soixante-dix années. «
Trente ans. C’est l’âge du narrateur de cette histoire. Et son médecin est formel : il est atteint d’une maladie incurable, il ne lui reste plus que quelques semaines à vivre.
D’émotion, il perd connaissance de retour chez lui. Au réveil, deux visages sont penchés au-dessus de sa tête : celui de son chat et celui de son sosie… version extravertie !
Cet homme haut en couleur est le Diable en personne. Et il lui propose un marché : chaque jour, supprimer quelque chose du monde réel pour gagner vingt-quatre heures de vie supplémentaires.
Il accepte. Quelques journées extraordinaires passent, où, confronté à des choix difficiles et à leurs conséquences pour ceux qu’il aime, il apprend à réévaluer son existence, son histoire, sa place dans le monde. Et puis, au cinquième jour, le Diable lui propose de supprimer les chats. La vie du narrateur va alors basculer une deuxième fois…

Mon avis :
Il faut savoir que ce roman est sorti en novembre 2018 chez Pocket sous le titre : « Et si les chats disparaissaient du monde… ». Perso, je préfère le titre initial.
Je me suis plongée avec envie entre les pages de ce roman. Notre narrateur, 30 ans, apprend qu’il est atteint d’une tumeur au cerveau incurable, de stade avancé et que ses jours sont plus que comptés. Abasourdi, sous le choc, il rentre chez lui, trouver un peu de réconfort auprès de son chat, Chou (ne vous moquez pas, le précédent se prénommait Salade). Quelle ne fût pas sa surprise lorsqu’il se retrouve nez à nez avec son sosie, en version déjantée. Ce double n’est autre que le Diable, venu lui proposer un marché pour le moins étrange : supprimer un objet d’utilisation courante chaque jour pour lui permettre de gagner un jour de vie supplémentaire. Notre narrateur accepte sans hésiter.
Ce roman est une véritable réflexion sur la vie, notre narrateur va peu à peu prendre conscience de ce qui est important pour lui, de ce qui est futile. Il va commencer un chemin introspectif sur son existence, ses choix, son passé, sa famille.
La plume est poétique, les concepts criant de vérité. L’humour est présent et apporte de la légèreté à l’ensemble, nous décrochant un sourire tout le long de cette improbable histoire. Imaginez le Diable vêtu d’une chemise hawaïenne et d’un bermuda coloré ? Je sens un sourire étirer vos lèvres, je me trompe ? Il en serait sympathique et nous oublierions presque qui il est.
Nous sommes tous accroc à notre smartphone, le regard collé à son écran toute la journée, comment réagirions-nous s’il disparaissait tout bonnement de notre vie ? A quoi nous sert le téléphone ? Quels sont les meilleurs moments de notre vie passés au bout du fil ? Je me souviens les heures passées au téléphone lorsque j’étais ado avec mon petit ami de l’époque. L’achat d’une rallonge conséquente pour pouvoir m’enfermer dans ma chambre et discuter tranquille. Qui appellerions-nous s’il ne nous restait qu’un coup de fil à donner ? Voilà le genre de réflexions amenés par l’auteur.
Il est vrai que le narrateur ne laisse pas paraître ses émotions, ou très peu, mais n’oublions pas que l’auteur est japonais et que ce n’est pas dans la culture japonaise que nous trouverons l’extériorisation des sentiments.
Un livre qui se lit vite, recommandé pour tous les lecteurs qui ont envie de se plonger sur le sens et la qualité de la vie, et pour les amoureux des chats aussi !
« Etais-je heureux ? Etais-je malheureux ? Difficile à dire.
Il suffit de songer que l’on est l’un ou l’autre pour le devenir. »« L’amour finit toujours. Les gens ont beau le savoir, ils continuent de tomber amoureux. Quand on y réfléchit, la vie, c’est pareil. On vit tout en sachant qu’un jour on ne sera plus. Et tout comme l’amour, c’est son impermanence qui la fait briller avec tant d’éclat. »
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En bref :
Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : le titre, tout d’abord, je me suis interrogée. Etait-ce le nombre de battements de cœur au cours d’une vie de chat ? Ensuite, le résumé.
Auteur connu : je connaissais Genki pour son film « Parasite ». Quant à son roman, il est un véritable phénomène au Japon.
Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup d’amusement, une certaine honte de voir combien tout cela avait du sens, du dégoût de la société, qui nous enchaine inexorablement, une envie de retrouver cette liberté perdue inconsciemment.
Ce que j’ai moins aimé : le prix de la version numérique, comme souvent ! Concernant le livre en lui-même, j’aurai aimé passer un peu plus de temps avec le narrateur et ce Diable si amusant.
Les plus : la plume, les personnages, les idées développées.