« Mort à vie » de Cédric CHAM

Informations :

Titre : mort à vie

Auteur : Cédric Cham

Éditeur : Jigal

Nombre de pages :  320 pages

Format  et prix : broché 19 € / numérique 9,99 €

Date de publication : 15 septembre 2020

Genre : polar

Résumé :

Lukas coule une vie tranquille aux côtés de Camille et de leur fille Léana. Jusqu’au jour où tout vole en éclats : il est interpellé, et dans la foulée mis en garde à vue pour homicide involontaire… Voulant protéger son frère Eddy, Lukas va endosser une lourde faute qui n’est pas la sienne. Un choix terrible ! Pris dans cette spirale infernale, il se retrouve placé en détention provisoire. Fiché, numéroté. Écrou 52641. Ici, il va tenter de survivre entre Rudy et Assane, ses compagnons de cellule, dans un univers dont il ignore tout. Il va aussi devoir affronter Moussa et ses sbires… De l’autre côté des barreaux, Eddy, entouré d’une faune interlope, s’enfonce toujours davantage… Chacun construit sa propre prison. Personne n’y échappe…

Mon avis :

❤️   Alerte au coup de cœur !!  ❤️

Vous avez envie d’évasion en cette fin d’année ? J’ai un super plan à vous proposer ! Une petite piaule sympatoche de 9 m2, des colocataires agréables et raffinés, le tout en all inclusive, vous ne vous occupez de rien. Les repas sont livrés, une promenade est organisée quotidiennement, c’est le rêve non ? Bon, seul hic (il en fallait bien un…), la présence de barreaux aux fenêtres…Mais c’est un détail non ?

Lukas va tout sacrifier pour sauver Eddy, son frère. Il va s’accuser à sa place, détruire son couple, sa femme Camille, sa fille, Leana, pour les liens fraternels. Lukas sera incarcéré, lui, qui est innocent et pas du tout préparé à vivre une détention. Lukas a un travail, il est honnête, une vie claire et rangée, banale, comme nous tous. Au contraire d’Eddy, délinquant où il compte l’alcool et la cocaïne comme ses meilleurs amis. C’est à la fin d’une soirée bien trop arrosée qu’il va tuer Arthur, un pauvre gosse qui était là au mauvais moment au mauvais endroit. Le début de la descente aux enfers pour tout le monde.

Car oui, Cédric nous propose une véritable descente aux enfers. Sans possibilité de retour à la lumière. On va suivre ces trois destins, liés à jamais bien malgré eux, par les liens du sang et de la mort. Trois destins brisés. Marie et Benjamin, les parents du petit Arthur, Eddy, et surtout Lukas. Sans oublier toutes les victimes collatérales. Car il en gravite une bonne poignée autour de chaque protagoniste, malheureusement.
Tout le monde déguste, chacun à sa manière. Personne n’en ressortira indemne, et surtout pas le lecteur.

Un roman noir, mais vraiment noir. Cédric aurait pu y mettre une petite touche de gris, même gris foncé, peu importe. Mais non, le noir, partout, tout le temps. Quand on ouvre un livre de Cédric, on sait que l’on va aller loin dans le cheminement de la psyché humaine, loin dans le drame.

Un roman bouleversant qui m’a laissé un goût amer. La détention, ici, on la vit avec Lukas, et encore, elle est édulcorée je pense. Mais même, c’est effroyable. Je conseille à tous les gamins en âge de comprendre de lire ce roman pour savoir ce qui les attend s’ils se décidaient à suivre la mauvaise route.

Et dans tout ce noir, Cédric trouve le moyen d’y instiller de l’amour. Mais pas celui du monde des Bisounours, on est bien d’accord. Il en résulte un récit poignant et terriblement réaliste.

« Parfois, l’amour, c’est aussi ça. Être capable de s’en aller. Avant qu’il ne soit trop tard.
Arracher le mal, avant qu’il ne gangrène tout. »

La plume de Cédric est diablement efficace, cinglante, percutante. Il nous dépeint un univers qu’il ne connaît que trop bien, cela se ressent à la lecture, c’est précis, détaillé, minutieux. Et Cédric sait également jouer avec les émotions. Lukas va passer par toutes les nuances, entre la certitude d’avoir fait le bon choix, l’angoisse de se retrouver en prison, la peur de l’avenir, la crainte de perdre les êtres qui lui sont chers, la frousse de se perdre lui-même, puis le doute, accompagné de la remise en question de son sacrifice. Il sera marqué au fer rouge par cette détention, il devra apprendre (ou non) à canaliser la violence qui le submerge un peu plus chaque jour. Grandiose !

J’ai passé cette lecture accrochée au bouquin, et à la fin, lors du bilan, je me suis dit que Cédric avait fait fort, très fort : on peut très bien être vivant, mais mort à l’intérieur. Le titre prend tout son sens. Et la couverture aussi. On a tous nos chaînes qui nous entraînent vers le fond et la perte d’espoir. On est tous emprisonnés dans une geôle que, bien souvent, on a construit soi-même.

Un roman qui remet les idées en place, qui propose bien plus que quelques heures de lecture. Il permet une introspection et une profonde réflexion. Les mots font mouche et atteignent le lecteur en plein cœur.

Amateur de polar et de roman noir, foncez ! A ne pas manquer !!

#MortAVie #CédricCham #Jigal

mort à vie7121541089786995381..jpg

En bref :

Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : l’auteur ! Je le suis les yeux fermés.

Auteur connu : oui ! Rencontrés à de multiples reprises au détour des salons ou de déjeuners de lecteurs, j’ai lu tous ses romans : « La promesse » , « Du barbelé sur le cœur », « Le fruit de mes entrailles » , « Broyé » . Il a participé plusieurs fois aux Boennales, et à cette occasion, il s’est prêté au jeu de l’interview en 2017.

Émotions ressenties lors de la lecture : angoisse, peur, empathie et pitié pour certains personnages, mais également de l’admiration.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : l’ambiance, le réalisme du récit, la plume.

Une réflexion sur “« Mort à vie » de Cédric CHAM

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s