Bonjour à tous, aujourd’hui, nous allons débattre d’un sujet qui enflamme souvent la toile : quel est le féminin d’auteur ? Auteure, autrice ? On y perdrait notre latin, non ?

La féminisation des noms de métiers divise, c’est le moins que l’on puisse dire ! Le féminin du terme « auteur » ne fait pas exception. Essayons de trouver le mot juste.
Parlons orthographe…..
Pour former le féminin des noms de métiers en -teur, on se pose la question : « Le nom vient-il d’un verbe ? » Si oui, le féminin se termine par -teuse, sinon, le féminin se termine par -trice.
Exemple :
un acheteur —> acheter —> une acheteuse
un sénateur —> ne vient pas d’un verbe —> une sénatrice
Donc…..
un auteur —> ne vient pas d’un verbe —> une autrice
Pas si simple….
Si on prend la définition du dictionnaire, on trouve :
« auteur, auteure ou autrice / nom / du latin auctor, celui qui produit »
OK, nous voilà bien, retour à la case départ…
Parlons histoire….
D’où vient le mot « auteur » ?
Nous avons vu dans la définition du dictionnaire que le mot auteur vient du latin auctor, signifiant « celui qui produit, qui fonde ».
Il prend sa forme définitive auteur, au XVIIIe siècle. Il faut savoir qu’une version féminine du mot auteur a existé dans le passé. En effet, les termes autrices, auteresse et authoresse existaient et étaient utilisés jusqu’au XVIIe siècle pour parler de femmes qui écrivaient. Bon, je vais me pendre…
La disparition de ces usages coïncide avec la création de l’Académie française par le Cardinal de Richelieu. Hasard du calendrier ? Ou mauvais coup du Cardinal qui avait une réelle aversion pour la gente féminine…
« Les femmes cherchent un féminin à auteur« . Jules Renard

Et sinon, on utilise quoi pour nommer une femme écrivant des livres ?
En 2019, l’Académie française a rédigé un rapport sur la féminisation des noms de métiers (c’est pas trop tôt…quand même, on a failli attendre…).
Voilà leurs conclusions quant au féminin d’auteur :
– auteur : l’Académie française n’écarte pas la forme masculine, compte tenu du « caractère tout à fait spécifique de la notion, qui enveloppe une grande part d’abstraction », comme c’est le cas de poète voire de médecin (note de la Boulimique, on s’en fiche de la forme masculine, on mérite mieux !) ;
– auteure : plus courante, mais irrégulière (les noms en -teur faisant d’ordinaire leur féminin en -teuse ou en -trice, on l’a vu plus haut) ;
– autrice : plus rare, mais logique (on dit bien une actrice, une créatrice, une réalisatrice…).

Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer à « auteure », mais j’ai pris le pli – usage suisse, aussi. Les « e » finaux se sont d’ailleurs installés pour d’autres fonctions, en particulier au Québec, par exemple « procureure », voire « chercheure ».
Pour revenir à « auteur »… ne pas oublier « autoresse », qu’on rencontre aussi.
Bonne journée!
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Merci pour votre commentaire ! C’est enrichissant d’avoir la vision de l’étranger également. « Autoresse », ça sonne vraiment bizarre !! Bonne soirée.
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J’avoue que le mot autrice ne me plait pas. Il m’arrive d’écrire auteure mais je crois que le mot auteur me plait davantage. Au Québec, ils disent femme-auteur.
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Au Québec ils aiment la simplicité ! En France on a l’habitude de se faire des nœuds au cerveau ! Belle soirée.
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C’est vrai que pour les nœuds au cerveau, nous sommes les pro 😊
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Pour les nœuds au cerveau complètement d’accord !! 😊
Sinon j’aime le mot auteure, je le trouve plus joli moins dure à l’oreille qu’autrice. 😘
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En fait, moi j’ai longtemps continué à « juste » écrire auteur car je me sens à mille lieues des polémiques féministes, car au final, ce n’es jamais qu’un nom commun… mais comme je ressens de plus en plus que c’est quand même un sujet qui fâche, je me suis mise à utiliser auteure. Ça sonne pareil pour moi (autrice, j’ai du mal !) et ça ménage des susceptibilités, du coup tout le monde est content (sauf peut-être l’académie française 😄).
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