« Soixante printemps en hiver » d’Ingrid CHABBERT

sonia boulimique des livres

Titre : Soixante printemps en hiver

Auteur : Ingrid Chabbert / Illustrations d’Aimée de Jongh

Éditeur : Dupuis

Nombre de pages : 120 pages

Formats et prix : broché 23 € / numérique 9.99 €

Date de publication : 20 mai 2022

Genre : Bande dessinée adulte

blog littéraire

Le jour de son 60e anniversaire, Josy refuse de souffler les bougies de son gâteau. Sa valise est prête. Elle a pris une décision : celle de quitter mari et maison pour reconquérir sa liberté en partant avec son vieux van VW ! Sa famille, d’abord sous le choc, n’aura dès lors de cesse de la culpabiliser face à ce choix que tous considèrent égoïste. Josy va heureusement tenir bon, trouvant dans le CVL (« Club des Vilaines Libérées ») des amies au destin analogue et confrontées à la même incompréhension sociétale… Mais cela suffira-t-il pour qu’elle assume sa soif d’un nouveau départ ? Et qu’elle envisage peut-être même un changement d’orientation sexuelle ? Oui, si l’amour s’en mêle. Ou pas…
Aimée De Jongh et Ingrid Chabbert composent la peinture subtile, touchante et moderne d’une crise de la soixantaine au gré d’un road movie impossible à lâcher avant sa conclusion. Un « Aire Libre » surprenant, osant traiter le tabou du changement de vie et d’orientation sexuelle…

chroniques littéraires

Juin est le mois des fiertés. « Soixante printemps en hiver » est pile dans le thème puisque Josy, notre personnage, va découvrir son homosexualité.

Josy, mère de deux enfants, mariée depuis 35 ans, fête son soixantième anniversaire. Toute sa famille est réunie pour lui faire souffler ses bougies. Sauf que Josy craque. Elle en a marre de cette vie. Ni une ni deux, elle décide de partir à bord de son vieux van. Limite asociale, elle aspire à la tranquillité et la solitude.

« Et mes gosses, ils ont changé en devenant adultes. Mon fils est égoïste, ma fille ne se soucie que de ce que pensent les autres. »

Elle gare son van sur une aire réservée, où vit déjà Camélia, une jeune femme dans la difficulté. Elle squatte cette aire depuis six mois, vivant dans une caravane avec son bébé de 8 mois. Josy va se prendre d’affection pour Camélia. Sur ses conseils avisés, Josy se rend à une réunion du « Club des Vilaines Libérées ». Elle y fait la connaissance de Martine, Denise, et surtout Christine…

« Quand les vieux maris quittent leur femme, on les comprend, on leur trouve toutes sortes d’excuses mais quand ce sont les femmes…. »

J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Josy, cette femme plus toute jeune mais pas encore bonne pour la réforme, qui souhaite vivre une autre vie que son quotidien morose et formaté. Son installation dans le van, pas bien loin de chez elle, sera vécu comme une délivrance. Elle pourra vivre pour elle, se libérer du carcan des convenances. Je l’ai trouvée très attendrissante dans sa quête initiatique et la découverte d’elle-même.

La construction est linéaire, sans réelle surprise, mais le récit est intéressant car il interroge sur la place de l’épouse et de la mère dans notre société et au sein du couple. Toutes les femmes se retrouveront dans Josy ! La découverte tardive de son homosexualité sera vécue à la fois comme une révélation et une libération. Peu d’ouvrages traitent de ce sujet et « Soixante printemps en hiver » donne des pistes de réflexion.  

La plume d’Ingrid est touchante, sensible, merveilleusement accompagnée par les illustrations d’Aimée. 

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Les personnages sont très détaillés, on retrouve bien les expressions du visage. Les planches sont structurées de manière irrégulière et asymétriques, rendant la lecture vraiment agréable. 

Les vignettes ont des formes variables, rythmant le récit, comme on peut le constater sur la photo ci-dessus. La page de droite marque une réelle pause dans le récit, le lecteur prend plaisir à observer tranquillement les cases. 

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L’humour est présent par petites touches disséminées ici ou là. Les couleurs utilisées sont douces. Les pastels apaisent et apportent beaucoup de douceur. 

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Une bande dessinée touchante et pétrie d’espoir que je vous conseille.

« Si on pouvait prévoir, que ferait-on réellement ? Est-ce qu’on franchirait des ponts sans se soucier de l’autre côté ? »

Je remercie la Masse Critique de Babélio et les Éditions Dupuis pour cette lecture.

#Soixanteprintempsenhiver    #IngridChabbert     #JonghAimée   #Dupuis

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Ce qui m’a poussé à ouvrir ce livre : en ce moment, j’aime sortir de ma zone de confort et découvrir de nouveaux supports de lecture. La bande dessinée me permet de faire une jolie pause entre deux lectures de romans. J’y prends goût ! La couverture de « Soixante printemps en hiver » m’a tout de suite tapé dans l’œil. Le résumé a terminé de me convaincre.

Auteur connu : je n’y connais absolument rien en BD ! Pourtant, Ingrid et Aimée sont loin d’être des débutantes ! 

Émotions ressenties lors de la lecture : beaucoup d’empathie pour Josy, de l’admiration pour Camélia qui élève seule son bébé dans une caravane, de la colère face à la réaction de la famille de Josy lors de son départ.

Ce que j’ai moins aimé : RAS

Les plus : le sujet abordé, le graphisme, le personnage de Josy, les rebondissements, la fin.

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